lundi 9 septembre 2013

École secondaire : Inspirer l’engagement dans un monde qui se transforme

Source : Pixabay.com, sous licence Creative Commons domaine public CC0 1.0 universel)

(**Le texte ci-dessous représente mes opinions personnels et pas nécessairement ceux de mon employeur. Ce sont mes réflexions écrites quant au devenir de l’école secondaire/le lycée, dans son sens large. Je veux néanmoins remercier des collègues, Alain, Patricia, Jeanne et d’autres, dont plusieurs de mon réseau en ligne — mon PLN –, qui continuent d’alimenter ma réflexion sur le sujet. )
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Soyons inventeurs de lendemains.
– Cyrille Simard


Le monde a bien changé!, chantait le groupe acadien 1755. En effet, les transformations sociétales, économiques, technologiques et environnementales redéfinissent complètement le monde d’aujourd’hui. Pour le monde du travail, il est difficile de prédire quels seront les emplois dans 5, 10 ou encore 20 ans. Toutefois, les compétences durables associées aux nouvelles réalités du monde du travail et de la vie en général se confirment. Ceci représente en soi le plus grand défi du monde de l’éducation.

Nous vivons dans un monde en transformation accélérée où il est nécessaire d’identifier et de résoudre des problèmes de plus en plus complexes, que ce soit d’ordre social, affectif, économique ou environnemental. Les individus sont appelés à s’ajuster, voire à se réajuster, continuellement. Les communications sont instantanées et parcourent divers réseaux. Le numérique caractérise grandement le quotidien; avec l’internet, c’est une révolution qu’on n’a pas vue depuis la presse de Gutenberg! De nouveaux types d’emplois se créent régulièrement tandis que d’autres disparaissent. Les besoins énergétiques forcent les sociétés à trouver des solutions innovantes et durables. De plus, les changements climatiques s’accentuent, la compétition est mondiale et les connaissances changent à un rythme exponentiel.

Aujourd’hui, ce que vous savez est moins important que ce que vous
savez faire avec ce que vous savez.
– Tony Wagner (MIT, Creating Innovators)


Dans ce contexte, il n’y aura jamais eu de moment aussi excitant à œuvrer en éducation. L’école secondaire n’est pas en reste. Il est impératif que les jeunes développent des compétences et des connaissances nécessaires à leur épanouissement personnel et professionnel leur permettant de contribuer et de vivre dans une société prospère, viable et durable. Pour y arriver, il importe que l’école secondaire inclusive, en continuité avec le primaire, évolue d’une formation générale pour tous vers une formation, voire une éducation, davantage axée sur les besoins de chaque élève. Avec l’acquisition de connaissances et le développement de compétences et d’attitudes nécessaires à la réalisation de leur projet de vie-carrière, les jeunes sauront participer activement à la société comme citoyens engagés.

Le changement ne se réalisera pas dans l’attente de quelqu’un d’autre
ou d’un autre moment.
Nous sommes ceux que nous avons attendus.
Nous sommes le changement que nous cherchons.
― Barack Obama


Pourquoi changerait-on l’école? Après tout, quand je compare mon coin de pays, le Nouveau-Brunswick, à d’autres juridictions, on s’en tire assez bien, et très bien même quand il s’agit de contrer le décrochage scolaire et les taux de diplomation, par exemple. Toutefois, qu’on se le dise : en général, nous formons les jeunes pour un monde qui n’existe plus… En continuité avec l’école primaire, l’école secondaire doit être le microcosme du monde en changement constant. C’est une responsabilité morale qui incombe à ses acteurs et ses décideurs. Les rôles de ceux-ci, incluant les jeunes, se transforment, voire se complexifient. La créativité, la rigueur intellectuelle et l’innovation sont interpellées plus que jamais…
  • Pour le jeune, c’est un engagement en tant qu’initiateur, réalisateur et gestionnaire de ses apprentissages. Pour le personnel enseignant, c’est le défi de savoir orchestrer les activités pédagogiques, de savoir guider l’apprenant et de savoir se renouveler sans cesse dans sa profession.
  • Pour la direction, c’est avoir la vision, le leadership et le courage de mettre en place les conditions optimales.
  • Pour tous ces intervenants, c’est aussi de savoir mobiliser et favoriser les synergies avec la communauté, incontournable partenaire au projet d’école secondaire.
  • Pour celles et ceux qui assurent la gestion et la gouvernance, c’est le défi de communiquer des finalités, des exigences de diplomation et des paramètres de régime pédagogique congruents avec une vision qui sait et qui saura se renouveler régulièrement.

Quand ce que nous savons va-t-il changer ce que nous faisons (en éducation)?
– Rod Allen, Colombie-Britannique


La vision et les fondements d’une école secondaire/d’un lycée qui cherche à s’actualiser viennent plus que baliser une nouvelle ‘orientation’ de cette école. Ils visent à faire bien plus que cela : ils doivent susciter l’engagement de ses acteurs (écoles, parents, communauté, conseils, ministère, partenaires) envers des actions qui tendent vers une école secondaire non pas du futur, mais d’aujourd’hui. Un réel projet de société. Que ce soit des pratiques pédagogiques innovantes, des pratiques organisationnelles originales et efficaces, des finalités prescrites congruentes avec une vision de base bien articulée et partagée, la table est mise pour l’engagement collectif et individuel dans des projets et des actions pour apprendre, voire se réajuster et persévérer. Comme le disait ce matin Darren Kuropatwa, le désir de relever des défis, de croire en la rigueur intellectuelle et à la résilience dans l’adversité… voilà des facteurs de succès et d’apprentissage. Et comme l’a dit Charles Hadji, « le succès d’une innovation en éducation se mesure d’abord par celui de l’élève. »

Oui, il n’y aura jamais eu de moment aussi excitant à œuvrer en éducation.

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