samedi 7 septembre 2013

Une sonde vers la lune pour étudier sa fine atmosphère

On ignorait il y a 40 ans que la Lune avait une atmosphère. Reporters/SPL

La NASA a lancé avec succès une nouvelle sonde vers la Lune pour percer les secrets de sa fine atmosphère. Minotaur V

Quarante ans après que les derniers astronautes du programme Apollo eurent quitté le sol lunaire, la NASA a lancé avec succès tard vendredi une nouvelle sonde vers la Lune pour percer les secrets de sa fine atmosphère.

Cette mission devrait aussi aider à mieux comprendre d’autres objets du système solaire comme les gros astéroïdes ou la planète Mercure.

La fusée Minotaur V à cinq étages, un missile intercontinental reconverti, s’est arrachée de son pas de tir sur le centre spatial de Wallops situé sur une île près des côtes de Virginie (sud-est) comme prévu à 23H27 locales (3H27 GMT) sous un ciel étoilé.

Le vaisseau non habité qu’elle transporte, de la taille d’une petite voiture, appelé «Lunar Atmosphere and Dust Environment Explorer» (LADEE), s’est séparé du dernier étage de Minautor V quelque 20 minutes après le lancement. La sonde devrait atteindre l’orbite lunaire dans un mois.

Poussière

Doté de trois instruments scientifiques dont deux spectromètres, LADEE qui pèse 383 kilos dont 135 kg de carburant, doit récolter des données détaillées sur la structure et la composition chimique de l’atmosphère lunaire très ténue (1/100.000é la densité de celle de la Terre) et déterminer si de la poussière y reste en suspension surtout près du sol.

Des grains de poussière pourraient expliquer le mystère des lueurs observées par les astronautes d’Apollo entre 1969 et 1972 à l’horizon lunaire juste avant le lever du soleil, précise la NASA.

Une meilleure compréhension des caractéristiques de l’atmosphère de notre plus proche voisin céleste pourrait aider les scientifiques à comprendre d’autres objets de notre système solaire comme les grands astéroïdes ou les autres lunes tournant autour d’autres planètes, estiment les responsables de cette mission de 280 millions de dollars initiée en 2008.

«Nous avons étudié la Lune de façon très étendue depuis que les derniers astronautes d’Apollo ont quitté le sol lunaire il y a 40 ans quand nous pensions qu’elle était dépourvue d’atmosphère», a commenté la veille lors d’une conférence de presse John Grunsfeld, administrateur adjoint de la NASA responsable des programmes scientifiques.

«Grâce à des orbiteurs de reconnaissance, nous avons découvert que ce satellite naturel de la Terre était scientifiquement beaucoup plus intéressant et qu’il avait une espèce d’atmosphère», a-t-il poursuivi. Pour lui, cette mission «pourrait aider à mieux comprendre la diversité de notre système solaire et son évolution».

Avant exploration

Mais étudier l’atmosphère lunaire doit se faire sans attendre avant que des missions d’exploration ne viennent perturber cet environnement fragile, a expliqué Sarah Noble, une scientifique du programme LADEE. En effet, son atmosphère est tellement fine et fragile que l’alunissage d’un engin pourrait l’affecter, prévient-elle.

Plusieurs pays dont surtout la Chine ont indiqué leur intention d’aller sur la lune. Pékin a annoncé la semaine dernière le lancement d’un atterrisseur lunaire d’ici la fin 2014.

«Je pense que l’atmosphère de la Lune n’est pas la première priorité de la mission mais plutôt la poussière qui pourrait être en suspension au-dessus du sol et peut poser des problèmes pour les équipements dans le cadre de missions lunaires habitées de longue durée», dit à l’AFP John Logsdon, ancien directeur du «Space Policy Institute» à Washington.

LADEE restera d’abord 40 jours très haut au-dessus de la surface lunaire pour effectuer une série de tests. Elle utilisera notamment une nouvelle technologie laser de transmission aussi puissante que celle des réseaux de fibres optiques terrestres. Ensuite elle entamera sa mission d’étude scientifique de l’atmosphère lunaire durant 100 jours.

La mission la plus récente de la NASA vers la Lune remonte à 2012 avec le lancement des deux sondes jumelles GRAIL pour percer les secrets de l’intérieur lunaire et mesurer le champ de gravitation.

Depuis Apollo, sur les quelque 40 missions américaines vers la Lune, LADEE sera la seconde sonde lunaire à ne pas être lancée de Cap Canaveral en Floride. La première, Clementine, avait été lancée en 1994 de Californie.

Le centre spatial de Wallops est à 270 kilomètres de la capitale américaine. Créé en 1945, il a été longtemps utilisé pour lancer de petits engins suborbitaux et des ballons scientifiques.

Source: afp

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