Cela fait des décennies que nous essayons de construire une vraie complémentarité entre le monde professionnel et celui de l’enseignement. Mais force est de constater que malgré nos efforts, (partenariats, contrats de jumelage, apprentissage timide), certains y sont parvenus mieux que nous.
Les causes de notre situation française entreprise/école sont complexes et profondes et relèvent là aussi d’une vraie analyse. Chacun a sa part de responsabilité. Aujourd’hui, où nos intérêts essentiels sont menacés par une mondialisation qui ne fait que commencer, nous devrions arriver à mobiliser plus fortement toute la société française, en dehors de toutes croyances ou idéologie. Je n’évoquerai, ici, que quelques pistes classiques.
Il faut une communication forte sur les finalités de l’éducation en France, qui n’est pas seulement de faire « grandir », les hommes et les femmes dans l’absolu et de leur donner de la culture, mais aussi de les rendre citoyens responsables et efficaces pour participer au développement économique, au développement industriel, à la création de richesses et d’emplois. Ce n’est pas insulter l’éducation que d’évoquer ce type de finalité ; ce n’est pas non plus une collusion avec l’argent des affaires, pas plus qu’une perte d’indépendance intellectuelle. C’est contribuer à la place de la France dans le monde et au niveau de vie des Français.
Les forces vives économiques doivent comprendre que leur avenir passe par la qualité des hommes et des femmes qui vont œuvrer en leur sein et donc, entre autres, par la qualité de la formation et de l’enseignement. Il ne sert à rien de critiquer la jeunesse et notre appareil de formation. Leur demander des comptes, c’est « se tirer une balle dans le pied ». Aidons-les par tous les moyens, et ils sont nombreux. Pour que le monde de l’éducation et celui des entreprises, notamment, se respectent, se connaissent mieux, développent des synergies, force est de constater que les formations par apprentissage et en alternance peuvent y contribuer fortement. Et pas seulement pour former des CAP, mais aussi des bacs professionnels, des techniciens, des ingénieurs.
A cette occasion, les enseignants pénètrent dans les entreprises et les cadres viennent dans les Écoles. La loi sur l’apprentissage va dans le bon sens, les 3%, les 430 000 apprentis aujourd’hui doivent aller plus loin. Surtout, il faudra bien admettre un jour que, si l’on veut passer à 600 000 en 2015 voire 1 million plus tard, l’apprentissage ne soit pas financé uniquement par la taxe d’apprentissage, mais aussi par les moyens normaux de l’éducation nationale. C’est particulièrement vrai si on voulait multiplier par 4 ou 5 le nombre de bacs professionnels en apprentissage, aujourd’hui de 37 000 seulement sur 700 000 élèves.
Il ne serait pas choquant que les entreprises, comme le font déjà les artisans, poussent leurs cadres à s’investir dans l’orientation dans les collèges, dans les lycées, dans les conseils des établissements de l’enseignement supérieur et les autres.
Une autre piste essentielle est la nécessaire forte mobilisation de moyens en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche.
L’argent public est nécessaire d’autant plus que c’est une priorité nationale affichée, mais il n’y suffira pas. Il faut développer les contrats de partenariat de recherche et la valorisation de la recherche universitaire, sous ses deux aspects.
Expliquer aux entreprises, petites et grandes, qu’elles ont près de chez elles des « usines » de recherche, extraordinaires à bas coût avec des enseignants-chercheurs remarquables, d’innombrables labos, des plateformes d’excellence des universités et des écoles d’ingénieurs, et pas seulement à travers les pôles de compétitivité, et qu’elles bénéficient du remarquable et important Crédit Impôt Recherche, un atout pour la recherche française !
Faire comprendre aux enseignants-chercheurs que la recherche est une pièce à deux faces indissociables, qui se nourrissent l’une de l’autre, la recherche fondamentale, et la recherche appliquée qui trouve un marché, qui devient une innovation, qui crée de la richesse, des emplois, maintient l’activité économique et industrielle, générant ainsi de nouveaux moyens pour la recherche.
La valorisation de la recherche loin d’être un gros mot est un moteur de la R&D et de la recherche fondamentale.
Pour faire progresser l’osmose entreprise, industrie, formation éducation, une forte sensibilisation, une forte implication, de l’état, des régions est nécessaire.
Beaucoup a été entrepris, il faut un souffle, une volonté politique pour magnifier toutes ces actions, et frapper les esprits.
Comme il y a eu la mobilisation pour les États Généraux de l’Industrie, il faut imaginer les états généraux du rapprochement, et du soutien mutuel, de l’industrie et de l’éducation : « industrie, éducation, le même combat ». Cela concerne, les industries, leurs fédérations, l’Éducation Nationale, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Industrie. Tout comme les États Généraux de l’Industrie, il faut aussi une mobilisation des régions, sur l’état des lieux et les marges de progression, les initiatives concrètes.
Le déclin industriel n’est pas acceptable, il est synonyme du déclin de la France. Et les solutions existent !
Nous n’empêcherons pas la marche en avant des puissances émergentes, mais nous avons des atouts qu’il nous faut jouer au maximum à tout prix.
RolandVardanega
01/08/2011
http://lecercle.lesechos.fr/node/36740
Les causes de notre situation française entreprise/école sont complexes et profondes et relèvent là aussi d’une vraie analyse. Chacun a sa part de responsabilité. Aujourd’hui, où nos intérêts essentiels sont menacés par une mondialisation qui ne fait que commencer, nous devrions arriver à mobiliser plus fortement toute la société française, en dehors de toutes croyances ou idéologie. Je n’évoquerai, ici, que quelques pistes classiques.
Il faut une communication forte sur les finalités de l’éducation en France, qui n’est pas seulement de faire « grandir », les hommes et les femmes dans l’absolu et de leur donner de la culture, mais aussi de les rendre citoyens responsables et efficaces pour participer au développement économique, au développement industriel, à la création de richesses et d’emplois. Ce n’est pas insulter l’éducation que d’évoquer ce type de finalité ; ce n’est pas non plus une collusion avec l’argent des affaires, pas plus qu’une perte d’indépendance intellectuelle. C’est contribuer à la place de la France dans le monde et au niveau de vie des Français.
Les forces vives économiques doivent comprendre que leur avenir passe par la qualité des hommes et des femmes qui vont œuvrer en leur sein et donc, entre autres, par la qualité de la formation et de l’enseignement. Il ne sert à rien de critiquer la jeunesse et notre appareil de formation. Leur demander des comptes, c’est « se tirer une balle dans le pied ». Aidons-les par tous les moyens, et ils sont nombreux. Pour que le monde de l’éducation et celui des entreprises, notamment, se respectent, se connaissent mieux, développent des synergies, force est de constater que les formations par apprentissage et en alternance peuvent y contribuer fortement. Et pas seulement pour former des CAP, mais aussi des bacs professionnels, des techniciens, des ingénieurs.
A cette occasion, les enseignants pénètrent dans les entreprises et les cadres viennent dans les Écoles. La loi sur l’apprentissage va dans le bon sens, les 3%, les 430 000 apprentis aujourd’hui doivent aller plus loin. Surtout, il faudra bien admettre un jour que, si l’on veut passer à 600 000 en 2015 voire 1 million plus tard, l’apprentissage ne soit pas financé uniquement par la taxe d’apprentissage, mais aussi par les moyens normaux de l’éducation nationale. C’est particulièrement vrai si on voulait multiplier par 4 ou 5 le nombre de bacs professionnels en apprentissage, aujourd’hui de 37 000 seulement sur 700 000 élèves.
Il ne serait pas choquant que les entreprises, comme le font déjà les artisans, poussent leurs cadres à s’investir dans l’orientation dans les collèges, dans les lycées, dans les conseils des établissements de l’enseignement supérieur et les autres.
Une autre piste essentielle est la nécessaire forte mobilisation de moyens en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche.
L’argent public est nécessaire d’autant plus que c’est une priorité nationale affichée, mais il n’y suffira pas. Il faut développer les contrats de partenariat de recherche et la valorisation de la recherche universitaire, sous ses deux aspects.
Expliquer aux entreprises, petites et grandes, qu’elles ont près de chez elles des « usines » de recherche, extraordinaires à bas coût avec des enseignants-chercheurs remarquables, d’innombrables labos, des plateformes d’excellence des universités et des écoles d’ingénieurs, et pas seulement à travers les pôles de compétitivité, et qu’elles bénéficient du remarquable et important Crédit Impôt Recherche, un atout pour la recherche française !
Faire comprendre aux enseignants-chercheurs que la recherche est une pièce à deux faces indissociables, qui se nourrissent l’une de l’autre, la recherche fondamentale, et la recherche appliquée qui trouve un marché, qui devient une innovation, qui crée de la richesse, des emplois, maintient l’activité économique et industrielle, générant ainsi de nouveaux moyens pour la recherche.
La valorisation de la recherche loin d’être un gros mot est un moteur de la R&D et de la recherche fondamentale.
Pour faire progresser l’osmose entreprise, industrie, formation éducation, une forte sensibilisation, une forte implication, de l’état, des régions est nécessaire.
Beaucoup a été entrepris, il faut un souffle, une volonté politique pour magnifier toutes ces actions, et frapper les esprits.
Comme il y a eu la mobilisation pour les États Généraux de l’Industrie, il faut imaginer les états généraux du rapprochement, et du soutien mutuel, de l’industrie et de l’éducation : « industrie, éducation, le même combat ». Cela concerne, les industries, leurs fédérations, l’Éducation Nationale, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Industrie. Tout comme les États Généraux de l’Industrie, il faut aussi une mobilisation des régions, sur l’état des lieux et les marges de progression, les initiatives concrètes.
Le déclin industriel n’est pas acceptable, il est synonyme du déclin de la France. Et les solutions existent !
Nous n’empêcherons pas la marche en avant des puissances émergentes, mais nous avons des atouts qu’il nous faut jouer au maximum à tout prix.
RolandVardanega
01/08/2011
http://lecercle.lesechos.fr/node/36740
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire