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Facebook, Twitter, Dailymotion, etc. 50% des collectivités interrogées ont déjà intégré les médias sociaux dans leur stratégie de communication externe. Mais ce n’est pas l’unique enseignement de l’enquête réalisée par Voirin Consultant, un cabinet de conseil en management et en technologies digitales à partir d’un panel qui reste limité d’une soixante de collectivités de 10 à 5000 agents.
Facebook, média préféré des internautes, est également le réseau social numéro 1 lorsque les collectivités françaises décident d’investir le Web social. «95 % des collectivités présentes sur les réseaux sociaux sont présentes sur Facebook », d’après les résultats.
On observe également en général une multiplication des médias :
- ainsi elles sont plus de 40 % à animer également un compte Twitter.
Viennent ensuite les médias sociaux spécialisés dans le partage de photos et vidéos :
- soit Flick’r,
- Dailymotion et Youtube.
- et une utilisation marginale de Foursquare.
Si les collectivités sont encore peu présentes sur les réseaux sociaux, les agents territoriaux ne le sont pas plus. Un billet publié sur le réseau social des fonctionnaires territoriaux, Cyber-collectivité, courant juillet 2011 précise que « seuls 7434 membres de Viadeo indiquent comme secteur d’activité professionnel « collectivités locales / territoriales ». « Rapporté au nombre total d’agents de la FPT, cela nous indique donc que seulement 0,42% des territoriaux seraient présents sur le leader des réseaux sociaux professionnels en France », s’étonne le blogger.
Mirage du conversationnel – Par ailleurs, être présent sur les réseaux sociaux, c’est avant tout toucher une nouvelle cible, plus jeune que celle traditionnellement présente sur les sites institutionnels. Or, « 25 % des répondants possédant un compte Facebook ont décidé d’y publier des contenus issus du site institutionnel », d’après l’enquête de Voirin Consultants. Ce qui ne parait pas être une stratégie pertinente pour toucher une nouvelle audience.
«70 % des répondants déclarent ne pas interagir avec les membres de leurs réseaux». Force est de constater que la communication des collectivités reste encore beaucoup à sens unique. « Les résultats nous montrent que le web reste encore dans une logique de diffusion de l’information plus que dans l’échange et la collaboration ».
Les auteurs de l’enquête Voirin tentent toutefois de nuancer ce constat : « après consultation et analyse des contenus publiés sur diverses pages Facebook et Twitter, le manque d’interaction est compréhensible. Les contenus ont une orientation informative et non participative, ils ne sont pas dédiés à l’initiation d’un échange, ils n’engagent pas l’internaute à réagir et traitent rarement de sujets sensibles ou polémiques qui pourraient susciter des réactions, notamment négatives ». D’où cette conclusion que « la e-démocratie n’est pas encore prête à passer par les réseaux sociaux grand public ».
Pourquoi bouder ? – Une autre interrogation surgit toutefois à l’égard de l’autre moitié des collectivités interrogées, celles qui n’ont pas encore franchi le cap : pourquoi ?
- Frilosité,
- Manque de ressources;
- ou vraie stratégie ?
Une piste raisonnable est avancée concernant certains établissements publics à caractère administratif (EPA), tels que les centres de gestion ou les SDIS : l’absence de lien direct entre ces entités et le citoyens.
Moins d’enjeu de recrutement dans la FPT- Un autre explication est peut-être que les réseaux sociaux sont très utilisés dans le cadre de l’emploi et du recrutement.
En effet, l’un des principaux objectifs des membres des réseaux sociaux professionnels est le recrutement : trouver un emploi, se faire « chasser » par un recruteur. « Or, il faut avouer que cet enjeu est beaucoup moins présent au sein de la FPT », souligne Cyber-collectivité.
Un autre objectif majeur poursuivi par les « cadres » du privé sur les réseaux sociaux est la recherche d’opportunités commerciales. Là encore, il s’agit d’un objectif qui ne concerne que très peu la FPT.
Conclusion : les réseaux sociaux professionnels « territoriaux » apportent principalement à leurs membres le partage d’expérience, le partage des connaissances, et l’entraide.
E-réputation en danger - Enfin dernière piste pour expliquer l’absence de la moitié des collectivités sondées par Voirin Consultants des réseaux sociaux : le risque de réputation. Or, « si vous n’êtes pas présents sur le web, des internautes le seront pour vous et vous ne maitriserez ni le message, ni le ton », rappelle-t-on sur le site.
Raison pour laquelle certaines collectivités ont pris les devants. C’est le cas de la ville et Métropole de Rennes qui se sont associés dès 2010 à une agence spécialisée pour surveiller leur réputation.
Mais les choses évoluent très vite en la matière. Il suffit pour s’en convaincre de fréquenter notre compte twitter pour constater que de très nombreuses collectivités, surtout communes et interco, investissent chaque jour un peu plus le site de micro-blogging. Pour l’heure, il s’agit surtout, pour elles, de donner des informations pratiques à leurs abonnés : état du trafic, heures d’ouvertures des services de la collectivité, manifestations culturelles, etc.
Par V. Fauvel
Publié le 26/08/2011
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