vendredi 10 octobre 2014

Les stylos intelligents

Nous allons bientôt pouvoir utiliser des stylos intelligents qui sont de plus en plus nombreux sur le marché et qui permettent d'effectuer des tâches bien précises. On vous présente ici quatre d’entre eux. Le stylo Lernstift qui se connecte à un ordinateur via WiFi pour signaler les fautes [1], le stylo LIX capable de dessiner en trois dimensions [2], le stylo Scribble qui peut prélever 16 millions de couleurs [3] et le stylo Neo Smartpen N2 qui peut quant à lui effectuer une copie numérique de tout ce qu'on écrit sur le papier [4].

Le stylo correcteur d’orthographe

Voici l’objet dont rêve bon nombre d’écoliers : un stylo à plume qui détecte et signale les fautes d’orthographe et de grammaire [5]. On connaît « tous les correcteurs automatiques des logiciels de traitement de texte. Ils sont plus ou moins efficaces, mais surtout complètement inutiles quand il s'agit d'écrire avec un stylo à bille sur une feuille de papier. Une équipe de concepteurs allemands a pensé à ceux qui ont encore quelques lacunes en orthographe et en grammaire : ils ont inventé un "stylo d'apprentissage" high-tech, capable de détecter et signaler les fautes du rédacteur. Le Lernstift, textuellement « stylo d’apprentissage » en allemand, communique en Wi-Fi avec une application de reconnaissance d'écriture. Il embarque un mini-ordinateur sous Linux qui va reconnaître les mouvements, puis envoyer via le WiFi ce qu’on écrit à un logiciel de reconnaissance d’écriture sur smartphone ou tablette [6].



Ses concepteurs ont imaginé deux modes d’utilisation. Le mode Calligraphie alerte lorsqu’une lettre est mal tracée ou illisible. Le mode Orthographe vibre une fois pour une faute sur un mot, deux fois pour une phrase grammaticalement incorrecte [7]. On peut ensuite voir précisément à l’écran où se trouve la faute [6]. Le Lernstift révolutionnera-t-il l’éducation nationale ? Ses vibrations amuseront-elles les écoliers ou les énerveront-elles ? Réponse courant 2014 avec le lancement du stylo. Deux langues seront disponibles (allemand et anglais) au lancement et il faudra compter 99€ pour se le procurer [7]. Les concepteurs espèrent l'adapter en une quarantaine de langues. Une condition : qu'ils trouvent des financements pour leur projet [5].Présenté sur la plateforme de financement participatif Kickstarter le 10 juillet dernier, le projet doit rassembler près de 140.000 euros pour être mené à son terme [1]. Pour l'instant, plus de 240 donateurs ont participé au financement, portant la cagnotte à 24,379 euros [5]. L’utilisation de Lernstift rendra l’apprentissage plus amusant et moins frustrant [7]. Regardez l'intérieur de ce surprenant stylo [1] :





Le stylo qui dessine en trois dimensions

On connaît aujourd’hui les imprimantes 3D qui impriment en trois dimensions. Nous découvrons aujourd’hui le LIX, un stylo capable de dessiner à main levée et en trois dimensions [2]. Inventé par la société londonienne LIX, il met désormais la technologie d'impression 3D à la portée de tous. Si d'autres sociétés ont déjà lancé des stylos capables de dessiner en 3D, notamment la société WoobleWorks avec son stylo 3Doodler qui avait fait un grand succès sur Kickstarter, LIX assure que son stylo est bien plus compact que ceux déjà créés. En effet, ce dernier a la forme d'un stylo que l'on peut trouver dans le rayon papeterie des supermarchés tandis que 3Doodler est bien plus volumineux. Ce stylo permettra à tous ses utilisateurs de réaliser des dessins, mais en trois dimensions. Ils pourront alors laisser parler leur imagination et leur créativité pour fabriquer des objets uniques et pourquoi pas pratiques (boucles d'oreilles, sculptures décoratives pour la maison).

Le stylo 3D de LIX fait actuellement l'objet d'une campagne de fonds sur le site Kickstarter, tout comme son concurrent 3Doodler il y a un an. Cette campagne avait permis à la société WoobleWorks de récolter plus de 2 millions de dollars alors que leur objectif était de seulement 30 000 dollars. Pour ce qui est du stylo LIX, près de 8 000 personnes ont déjà participé à son financement. Son objectif de 30 000 livres a lui aussi été largement dépassé puisque LIX a déjà récolté plus de 700 000 livres. Un grand succès !

La société a annoncé que les personnes qui auront financé le projet pourront le recevoir dès novembre 2014 tandis que la commercialisation débutera en 2015. Le prix sera bien plus élevé qu'un simple stylo 2D puisqu'il sera disponible aux environs des 120 euros.

stylo 3D LIX


stylo 3D LIX

stylo 3D LIX


Le stylo qui prélève 16 millions de couleurs

Scribble est le tout premier stylo connecté capable de prélever n'importe quelle couleur qui nous entoure pour la réutiliser ensuite pour nos créations [3]. Développé par la start-up américaine Scribble, ce stylo s'adresse tout particulièrement aux plus créatifs d'entre nous et aux artistes. En effet, ce stylo connecté est unique en son genre tout simplement parce qu'il peut prélever n'importe quelle couleur de n'importe quel objet qui nous entoure pour ensuite la réutiliser pour réaliser un croquis ou un dessin.

Il dispose d'un processeur ARM 9, d'une mémoire interne de 1 Go, de la technologie Bluetooth 4.0 et d'un port Micro USB afin de recharger sa batterie interne. Son format est en tout point similaire à un stylo bic 4 couleurs. Son utilisation est assez simple puisqu'il suffit de placer le capteur 16 bit-RGB sur la couleur souhaitée et d'appuyer sur le bouton de capture pour la prélever. La mémoire interne stocke ensuite la couleur pour la réutiliser lorsqu'on voudra réaliser un dessin avec cette couleur. A noter que la mémoire peut stocker jusqu'à 100 000 couleurs et que le stylo peut prélever 16 millions de couleur. Enfin, le stylo Scribble dispose d'une cartouche d'encre et d'une chambre de mélange pour réaliser la couleur prélevée.

Le stylo est disponible en deux versions. Le premier est une version à encre tandis que le second est une version stylet. La version encre est proposée à 149,95 dollars alors que la version stylet est à 79,95 dollars. Ces deux versions sont disponibles en différentes couleurs (noir, magenta, orange, jaune, blanc, bleu et argent). Nous ignorons sa date de sortie.

Scribble
Scribble

Scribble


Le stylo qui effectue une copie numérique de tout ce qu'on écrit sur le papier

Neo Smartpen N2 peut effectuer une copie numérique de tout ce qu'on écrit sur le papier [4]. Cela est rendu possible grâce à Neolab qui a développé un stylo compatible avec une application disponible pour Windows Phone, Android et iOS. Tout ce qu'on écrit sur papier est alors directement retransmis sur l'écran d'un smartphone ou d'un ordinateur. Une idée tout simplement ingénieuse et très pratique pour celles et ceux qui doivent toujours passer du papier au numérique à leur travail. De plus, le Neo Smartpen N2 propose un design élégant avec une finesse digne d'un stylo à bille, ce qui le différencie de la plupart des stylos numériques souvent trop épais et gênants lors de leur utilisation. Son utilisation est des plus simplissimes puisqu'il suffit d'écrire pour que le stylo enregistre tout ce que vous écrivez. Cette sauvegarde automatique peut enregistrer jusqu'à 1 000 pages. Pour le moment, ce stylo n'est pas encore disponible sur le marché, mais il fait tout de même l'objet d'une campagne de financement participatif sur le site Kickstarter. A l'heure actuelle, le Neo Smartpen N2 a eu un grand succès puisqu'il a déjà remporté plus de 170 000 dollars alors que l'objectif était de 20 000 dollars. Selon les prix proposés par Neolab sur Kickstarter, le prix du Neo Smartpen N2 devrait avoisiner les 99 dollars. Voir la vidéo.





Références

[1] VIDÉOS. Lernstift, le stylo intelligent qui vous signale les fautes d'orthographe. Le HuffPost avec AFP. Publié le 20 juillet 2013.
http://www.huffingtonpost.fr/2013/07/20/stylo-intelligent-fautes-ortographe_n_3627545.html

[2] DESSINEZ EN 3D AVEC LE STYLO 3D LIX. De William. Publié le 23 mai 2014 dans Geek. Source(s) : KickStarter

[3] SCRIBBLE, LE STYLO CONNECTÉ QUI PRÉLÈVE 16 MILLIONS DE COULEURS. De William. Publié le  4 juin 2014 dans Technologies. Source(s) : Scribble
http://hitek.fr/actualite/scribble-stylo-connecte-couleur-prelever_2881

[4] NEO SMARTPEN N2 : QUAND LE PAPIER DEVIENT NUMÉRIQUE. De William. Publié le 7 octobre 2014.
http://hitek.fr/actualite/neo-smartpen-n2-papier-devient-numerique_3927

[5] «Lernstift»: le stylo qui détecte les fautes d’orthographe. Publié le 30 juillet 2013.
http://www.jolpress.com/lernstift-stylo-fautes-dorthographe-allemagne-invention-article-820989.html


[6] Lernstift : le stylo qui corrige vos fautes d'orthographe et de grammaire tout seul. Fabien Elharrar. Publié le 21 août 2013.
http://pix-geeks.com/lernstift-stylo-corrige-fautes/

[7] Les bonnes vibrations de Lernstift. Par Pia Jacqmart. Publié le 10 janvier 2014.
http://lecollectif.orange.fr/articles/les-bonnes-vibrations-de-lernstift/

jeudi 9 octobre 2014

L’enseignement supérieur français vu par les autres

Il est toujours intéressant de savoir ce que pensent les autres de vous, de votre organisation, de votre système ou de votre pays. J’ai toujours voulu comparer notre système d’enseignement supérieur à celui des autres pays, notamment ceux qui sont plus développés que le nôtre. Ce genre d’études est malheureusement introuvable. Toutefois, j’ai essayé à travers quelques lectures rassembler les points de vue étrangers vis-à-vis du système d’enseignement supérieur français. Plusieurs enseignements se dégagent mais qui restent tout de même assez subjectives. Ce sont plutôt les traits généraux qui méritent d’être examinés de près. Dans cette note, le système d’enseignement supérieur français a été analysé par des universitaires de l’Allemagne [1], du Canada [2], du Chili [3], de l’Inde [4], d’Israël [5], d’Italie [6] mais aussi par le Classement du Times [7] ainsi que le point de vue des lycéens français [8].

D’abord, du côté allemand [1], on s’étonne de l’existence en France des classes préparatoires « qui n'existent nulle part ailleurs ». On s'interroge « sur leur pertinence, en particulier en ce qui concerne les études de commerce et de management ». « En effet, les étudiants reçoivent un enseignement généraliste très poussé avant d'entrer dans une grande école. Mais, au final, ils auront côtoyé le monde de l'entreprise pendant seulement trois ans, au lieu de cinq ans comme cela est pratiqué à l'étranger. Je ne suis pas sûr que ce soit à leur avantage dans leur recherche d'emploi à l'international ».

On s’étonne aussi de l’existence des grandes écoles alors qu’en Allemagne, en Suisse et en Autriche, « la très grande majorité des cadres supérieurs sortent d'une université ».

Cette situation induit selon le professeur allemand d'économie et marketing [1], « une autre différence fondamentale : les études de management et commerce sont quasiment gratuites » dans ces trois pays, « alors qu'elles sont onéreuses en France ». « Dans un contexte de forte concurrence, il est clair qu'elles cherchent constamment à innover. Que ce soit dans le numérique, à travers des parcours à l'étranger, ou encore des enseignements en langues étrangères. Du coup, les étudiants français vivent une situation de laboratoire. Par ailleurs, certaines ESC deviennent "Écoles de management", tandis que d'autres prennent des noms assez surprenants : Audencia, Kedge, ... Ici, une nouvelle école émerge, là, deux écoles fusionnent, ouvrent un campus à l'étranger avant de le fermer ... Ces changements sont tout à fait étonnants vu de l'étranger, notamment en Allemagne où les établissements, universitaires pour la plupart, ne sont pas en réelle concurrence. On en vient parfois à se demander si les écoles sont encore focalisées sur leurs compétences centrales, à commencer par l'enseignement, ou bien si elles se laissent distraire par ce qui semble être un mouvement stratégique mais qui, au fond, n'est qu'un passe-temps... ».

Une situation semblable dans les sciences humaines a été perçue par le linguiste israélien [5] qui trouve que l'« enseignement français des sciences humaines se présente comme un système à deux vitesses avec d'un côté les ENS financées par d'énormes budgets qui constituent un modèle de qualité et de sérieux ; et de l'autre, les universités, mal financées et moins performantes. Dans les deux cas, le principe de sélection est méritocratique, y compris dans les universités où les meilleurs étudiants poursuivent leur cursus alors que les plus mauvais sont exclus au bout de la deuxième année. Par contraste, l'enseignement israélien repose uniquement sur les universités où les frais sont onéreux par rapport au niveau de vie du pays (environ 3.000 dollars par an). Le coût des études exerce donc un certain impact sur la motivation des étudiants qui souhaitent rentabiliser leur investissement financier ».

Ce point de vue est confirmé par l'analyse faite par le Higher Education Strategy Associate (HESA), bureau canadien de l’Educational Policy Institute [2], qui trouve que les universités françaises ne sont pas mises en valeur. « Contrairement aux autres systèmes du monde, la France ne positionne pas les universités en haut de la hiérarchie de l'enseignement supérieur ». « A la place, il existe 'les grandes écoles' avec au sommet, des établissements spécialisés dans des domaines très pointus comme les Mines et Polytechnique dans l'ingénierie, l'ENS pour l'éducation, l'ENA pour la fonction publique, ... ». A l'inverse, les universités françaises sont « perçues comme le 'fourre-tout' du système », explique l'article. « Elles accueillent toutes les personnes qui ne sont pas suffisamment performantes pour entrer dans les grandes écoles ou pas assez déterminées pour suivre des études professionnalisantes », continue l'analyse. Une vision, qui selon les chercheurs, est due au fait que les universités françaises ont perdu « l'étude de disciplines prestigieuses » et qu'elles ne sont pas des centres de recherche.

D’un autre côté, la taille des universités françaises surprend le professeur de l'IIT (Indian Institute of Technology) de Kanpur, l'une des écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses en Inde [4]. Il trouve que « les universités françaises sont très grandes » et inscrivent beaucoup d’étudiants. Il ne s’étonne pas alors que les étudiants ne puissent pas « avoir des interactions avec les enseignants… ».

Toujours à propos des étudiants, le sociologue et spécialiste de la communication politique chilien [3], trouve que les étudiants français sont « d'une certaine manière assez matures », et ont « une culture générale plus importante qu'au Chili. Ils ont un rapport aux études plus intellectuel, plus académique ». Au Chili, « au contraire, les étudiants sont beaucoup plus focalisés sur des attentes de diplômes avant tout professionnalisants et misent fortement sur leur insertion professionnelle ». « Les frais d'inscription en France sont beaucoup moins élevés qu'au Chili. Les universités chiliennes, qu'elles soient publiques ou privées, appliquent des tarifs non réglementés, qui avoisinent souvent les 5.000 € annuels. Les bourses, certes, concernent près de 40% des étudiants, mais ne prennent en charge que la moitié des coûts, le reste pouvant être apporté par un crédit bancaire dont l'état peut se porter caution ».

Les étudiants français, selon l’universitaire italienne [6], «râlent beaucoup » et leur niveau est « moins élevé que celui auquel [elle] s'attendait » y compris en Français. Elle trouve que, globalement, « ils ne sont pas assez responsabilisés, on leur mâche un peu trop le travail et on les traite beaucoup comme des enfants ». Quand elle leur « donne des projets à réaliser, ils ne les font pas toujours » et elle doit « les relancer et les inciter à les faire ». Ils ne sont pas très motivés. « D'ailleurs, ceux qui s'accrochent avancent énormément ». Lorsqu’ils arrivent à l'université ils ne savent pas pourquoi ils sont là. « Pour cela, il faut une vraie orientation en amont. Vouloir que tous réussissent, ce n'est parfois tout simplement pas possible. Soit on baisse le niveau, soit on oriente mieux, pour que chacun ait les moyens de réussir. Il faut aussi que tout le monde reconnaisse que les petites classes sont vraiment plus efficaces, et mettre les moyens nécessaires pour cela ».

Le professeur indien [4] pense que « les Indiens tiennent l’enseignement supérieur français en haute estime… Quand ils le connaissent. Beaucoup d’étudiants ne sont pas au courant des opportunités en France. Il y a un manque d’information. Pour des raisons linguistiques et parce que leur système est ouvert, les étudiants indiens choisissent les Etats-Unis ». A titre d'exemple, environ 70% des enseignants de l’IIT Kanpur ont effectué leur post-doc aux Etats-Unis.

Les observateurs des pays étrangers ont également plusieurs constats concernant les enseignants. C’est ainsi que l’universitaire italienne [6] constate que « Les enseignants-chercheurs font beaucoup trop d'heures d'enseignement ». Par conséquent, « enseigner autant d'heures et faire de la recherche de pointe, ce n'est pas compatible », alors qu’il est « fondamental et très enrichissant de faire les deux en même temps ». « Les enseignants-chercheurs sont obligés de lâcher sur l'un ou l'autre des deux tableaux. C'est encore plus vrai avec les difficultés financières des universités. Le nombre d'étudiants dans les groupes de TD augmente. On demande de plus en plus aux enseignants de remplir des tâches supplémentaires, hors enseignement et recherche. Cela devient un peu ingérable ». Aussi, d’après l’universitaire indien [4] « le fait que les professeurs français les plus expérimentés enseignent peu, notamment dans les premiers cycles, constitue aussi une grande différence entre les deux systèmes » français et indien. Il est aussi surpris du ratio hommes-femmes en constatant qu’à « l’INSA Lyon, environ 50% des étudiants étaient des filles, mais parmi les professeurs, il y avait moins de femmes qu’en Inde ».

Sur le plan des cursus, l’universitaire israélien [5] pense que « le système français exerce davantage de contrôle sur la durée des études - contrôle continu ; système master 1 et master 2 ; doctorat limité à quatre ans au maximum -, alors que le système israélien est plus souple parce que l'étudiant est un adulte souvent marié (l'âge moyen du mariage est beaucoup plus précoce en Israël). À cela s'ajoutent les périodes de réserve militaire d'un mois par an. Et bien entendu, la nécessité de travailler parallèlement aux études. En Israël, certains étudiants restent des années en licence, en maîtrise ou en doctorat. Ces "éternels étudiants" prolongent une vieille tradition russe qui comme beaucoup d'autres traits de la culture est-européenne en général et russe en particulier s'est transplantée dans l'État juif ». « De plus en plus, l'étudiant choisit ses cursus en fonction des débouchés professionnels qui sont évidemment moindres en sciences humaines. Pourtant, le système qui oblige l'étudiant israélien à prendre une majeure et une mineure permet de compenser le manque à gagner des inscriptions en sciences humaines. L'étudiant israélien peut choisir une majeure dans une discipline porteuse (psychologie ; économie ; relations internationales) et une mineure pour s'enrichir culturellement et intellectuellement ».

De son côté, l’universitaire indien [4] a été surtout marqué par « l’uniformité de la qualité des licences entre les différentes universités ». Dans les « processus de sélection pour des masters et des doctorats … les jurys n’avaient aucune suspicion quant à l’enseignement reçu par les étudiants selon leur université d’origine ». En Inde, ils ont « 20.000 écoles d’ingénieurs, dont 90% sont privées ». Ils font donc « passer des tests, des entretiens, pour vérifier que le candidat a bien le niveau ».

« L'autre grande différence tient à ce qu'en licence, un étudiant israélien est contraint de prendre deux disciplines : une majeure et une mineure qui n'a souvent de mineure que le nom », ajoute l’universitaire israélien [5]. « De plus, l'université oblige les étudiants de licence à présenter près de 20 unités de valeur sur 120 au total dans des disciplines soit très générales, soit volontairement très différentes des disciplines de spécialisation : un historien ou un littéraire sont tenus de prendre un cours d'introduction à la physique ou à la biologie ... ».

Sur le plan de la recherche, l’universitaire chilien [3] constate que la recherche en France est marquée « par une forte interdisciplinarité, mais aussi une collégialité plus forte qu'au Chili. Par exemple, en France, ce sont les pairs qui jugent de la qualité des professeurs et des travaux de recherche. Le poids de la communauté est important, les mandarinats existent, et le prestige des chercheurs peut peser dans les décisions de financement ou de promotion. Le système français est très tribal ! ». « Au Chili, en revanche », on peut « ne pas avoir de réseau, mais pour autant recevoir des subventions de l'État car » on aurait « publié dans une revue américaine reconnue ». « Au Chili, le paradigme de la politique universitaire est clairement défini par le marché et l'autorégulation. L'État se veut neutre vis-à-vis des établissements et pourvoit ses subventions de recherche après une mise en compétition des équipes. Et il peut laisser mourir une université si celle-ci n'obtient pas de résultats : au Chili, si vous n'êtes pas bon, vous n'êtes pas puni par l'État, mais par le marché universitaire ! ». « En fait, la poussée libérale que l'on rencontre dans le monde se confronte à une résistance forte dans la communauté universitaire française. Au Chili, le même phénomène est en plein développement ».

Pour sa part, l’universitaire allemand [1] a observé ces dix dernières années, « le ralliement des établissements français vers le système de recherche anglo-saxon, avec une incitation à publier croissante. Or, le rattrapage est brutal et conduit à une politique de la recherche soumise à une approche quantitative excessive, via la bibliométrie. On est passé d'un extrême à un autre, au détriment d'un regard sur la qualité des publications, et c'est très regrettable ». Il pense néanmoins que tout reviendra « à un juste milieu ».

Par conséquent, selon l’universitaire indien [4], « beaucoup de scientifiques français publient aujourd’hui en anglais, ce qui a augmenté leur visibilité en Inde. Et en réalité, mettre en place un partenariat de recherche avec la France est bien plus facile qu’avec le Royaume-Uni ». « La bureaucratie ! La bureaucratie française n’est pas aussi mauvaise que la bureaucratie indienne, mais elles se ressemblent » … En Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, on ne rencontre pas « ce type de problèmes ».

La situation est perçue un peu différemment par l’enseignant-chercheur italienne en neurosciences [6], qui trouve qu’en France, « il y a une bonne façon de travailler. Ce n'est pas un fonctionnement à l'américaine, avec toujours des objectifs à remplir ». Cela laisse ainsi « une marge de liberté » aux enseignants-chercheurs, « par exemple sur le choix des sujets de recherche ». « De même concernant le contenu des cours », ils restent « assez libres ». Par contre, ce qui est agaçant, « c'est la bureaucratie. Pour avoir des informations à l'université, dès qu'on a affaire à l'administration, c'est toujours très compliqué. Par exemple pour partir en mission, il faut remplir un formulaire, retourner voir la secrétaire, le faire de nouveau valider à un autre échelon, retourner voir la secrétaire… Cela fait perdre de l'énergie parfois. Dans les pays anglo-saxons, cela ne se passe pas comme ça. En Angleterre ou en Israël notamment, c'était beaucoup plus simple ». « De la même manière pour les emplois du temps », au lieu de recevoir en début d'année les cours à effectuer avec leurs horaires, l’enseignant doit « aller à la recherche des réponses, avec souvent pas mal d'incertitudes». «Et une petite difficulté supplémentaire : même si l'on parle le français, l'écrit "administratif" demeure très différent ».

Un point fort constaté par l’universitaire indien [4] est que « les universités scientifiques françaises, collaborent beaucoup avec les industries, qui ont elles-mêmes de très bons départements de recherche et développement. Ces liens favorisent l’innovation. En Inde, de telles relations existent moins, les entreprises pensent d’abord à faire de l’argent ».

En termes de difficultés budgétaires, selon l’universitaire israélien [5], elles sont « encore plus accentuée » en Israël « car le financement des universités par l'État est de moins en moins élevé. De plus, le calcul des budgets en proportion du nombre d'étudiants et les effectifs en sciences humaines sont en baisse ».

Mais, pourquoi les écoles françaises sont-elles au plus bas dans le prestigieux classement de Shanghai ?, s’interroge le bureau canadien [2]. « Historiquement, les universités françaises étaient sous contrôle de l'Etat. Leur autonomie en termes de stratégie et de missions date de 1968. La loi Pécresse votée en 2007 leur a permis d'atteindre le niveau d'autonomie des établissements d'Amérique du nord », explique l'étude [2]. Selon elle, « l'essor des classements internationaux a été un accélérateur de changement. Le choc du classement de Shanghai en 2003 a montré combien les établissements français semblaient faibles à l'international. » Les grandes écoles n'ont pas la possibilité de rivaliser avec les grandes universités américaines : « elles sont trop petites et trop spécialisées dans un domaine ». Quant aux universités, elles ne peuvent pas rivaliser puisque « la recherche est préemptée par le CNRS ».

Alors, le gouvernement français a choisi « d'engager des actions politiques fortes comme les initiatives d'excellences, les regroupements » au lieu de défendre les spécificités de son système, explique le bureau. « Tout est conçu pour que le système d'enseignement supérieur français soit plus proche du modèle américain », ajoute l'HESA. Avec ces réformes, la France espère prendre plus d'importance dans les classements internationaux. L'étude explique que Paris Saclay pourrait bien être un exemple de regroupement à la française ». « Paris Saclay est non seulement une fédération d'universités, mais aussi une nouvelle institution indépendante. (…) Le potentiel du regroupement pour devenir une super université européenne est réel. Elle n'est pas la seule nouvelle université au monde à vouloir entrer dans le Top ten du classement de Shanghai, mais c'est l'une des seules à avoir une véritable chance de l'intégrer », conclut l'organisation. « Seul établissement français à témoigner d’une progression, l’Ecole polytechnique se classe 61e ».

Dans le classement mondial des meilleures universités du Times Higher Education, « plus que décevants, les résultats français sont inquiétants. Sur les sept représentants français présents aux 200 premières places - ils étaient huit en 2013 -, six ont reculé au classement ». « Le Times Higher Education World University Rankings (THEWUR), palmarès annuel des meilleures universités, classe selon cinq critères les établissements. L’«international» (7,5 %) qui retient, par exemple, le nombre de collaborations internationales ou encore le nombre d’étudiants étrangers accueillis. Les «citations» (30 %) qui mesure la fréquence et le volume des œuvres de recherche publiées. Le «revenu de l’industrie» (2,5 %) qui suggère le calcul de la disposition des entreprises à payer l’établissement pour ses recherches. L’«enseignement» (30 %) qui cherche à représenter l’environnement d’apprentissage selon, par exemple, la qualité du profil des enseignants. Et enfin, la «recherche» (30 %) qui donne une idée de la puissance de l’appareil de recherche de l’établissement ». « Le Times Higher Education, qui publiait là la onzième édition des THEWUR, reproche particulièrement au système français d’être confus ». La France « possède parmi les plus beaux noms d’universités dans le monde mais son système d’enseignement supérieur et son organisation ne sont pas bien compris. Les réformes actuelles des universités devraient aider la France sur le long terme, mais, sur le court terme, elles participent plutôt à créer la confusion». « Mais si les sphères anglo-saxonnes dominent toujours très fortement le classement, elles perdent quelques éléments en route comme la Wake Forest University (Caroline du Nord) qui est éjectée du top 200. La faute notamment à la montée en puissance de l’enseignement supérieur asiatique qui place cette année 24 établissements, contre 20 lors de l’édition précédente. Les universités de Tokyo et de Singapour font figure de têtes de proue avec, respectivement, les 23e et 25e positions ». «Les universités d’Asie orientale continuent leur mouvement en avant, grâce à un soutien financier fort de leurs gouvernements, une direction forte et un engagement fort à l’excellence dans l’enseignement supérieur et la recherche». «La langue est un vrai sujet: de plus en plus d’universités, tout particulièrement en Europe et en Asie, publient en anglais pour s’assurer la plus large diffusion possible ». « Et la France est encore en retard sur ce point.»



Quelles représentations les lycéens français se font-ils de l'enseignement supérieur de leur pays ? Deux sociologues mènent une étude sur les « logiques » d'orientation [8]. Ils voulaient « travailler sur les vœux d'orientation, mais avant que celle-ci ne se fasse ». « L'idée, c'est de mieux connaître et comprendre les logiques des lycéens devant le choix d'orientation ». « En début d'année, en terminale, ça leur parle peu, ce n'est pas très clair ». Certains s’interrogent sur « la différence entre la faculté et l'université ». On ne dit pas qu'ils ont une image faussée de l'enseignement supérieur. Mais leur vision a à voir avec la filière dans laquelle ils sont, leur sexe, leur milieu social. On pourrait penser, par exemple, que le lycéen de terminale S a une vision très large de l'enseignement supérieur et que le lycéen en terminale professionnelle ne voit que le BTS. Ce n'est pas tout à fait ça. Le bachelier S a un spectre plus large parce qu'il pense classe préparatoire et université. Mais le BTS, le DUT, il ne le voit pas. Le bachelier pro, lui, pense BTS et établissement. Il regarde l'enseignement supérieur du point de vue du travail qu'il veut faire. Ça remet en question le fait qu'il y a des bacheliers bien informés et d'autres qui ne le sont pas. Dans les deux cas, il y a des présences, des absences ». Le dispositif d'orientation « admission post-bac » est compliqué, pas neutre. Il crée des inégalités. Il privilégie les lycéens qui pensent stratégie. Ce dispositif part du principe que chacun peut faire des choix rationnels, a la capacité de comparer les offres, d'anticiper. Or, ce système n'est pas évident pour tout le monde.

« Il semble, mais on est dans le ressenti, que la filière où les lycéens se voient le moins, c'est la médecine. Les lycéens professionnels ne se projettent pas après le BTS. Comme s'ils s'interdisaient d'aller plus loin. Il semble aussi qu'en zone rurale, à niveau scolaire et filière équivalents, les choix d'une classe prépa sont moins importants ».

« Il faudrait arrêter de penser les parcours non rectilignes comme des erreurs. Plutôt que d'être dans une logique d'aiguillage, d'adéquation entre le secondaire et le supérieur. Sous couvert de vouloir favoriser la réussite, on peut aussi contrarier un certain nombre d'aspirations, figer des parcours. Pourquoi ne pas autoriser les chemins de traverse, les changements de cap ? Et penser qu'un parcours dans le supérieur, ça peut être un autre ordre des diplômes, des combinaisons, des ajustements ».


Références
[1] l'enseignement supérieur français… vu d'Allemagne : "La concurrence entre grandes écoles les éloigne de leurs cœurs de compétences". Publié le 23 octobre 2013.
Http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-enseignement-superieur-francais-vu-d-allemagne-la-concurrence-entre-grandes-ecoles-les-eloigne-de-leurs-coeurs-de-competences.html

[2] Le système d'enseignement supérieur français vu du Canada. Publié le 2 octobre 2014.
Http://www.e-orientations.com/actualites/le-systeme-d-enseignement-superieur-francais-vu-du-canada-15235

[3] l'enseignement supérieur français... Vu du Chili : "Le monde universitaire français est très tribal !". Publié le 12 novembre 2013.
Http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-enseignement-superieur-francais-vu-du-chili-le-monde-universitaire-francais-est-tres-tribal.html

[4] l'enseignement supérieur français… vu d'Inde : "Les bureaucraties française et indienne se ressemblent ". Publié le 3 octobre 2013.
Http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-enseignement-superieur-francais-vu-d-inde-les-bureaucraties-francaise-et-indienne-se-ressemblent.html 

[5] l'enseignement supérieur français... Vu d'Israël : "La sélection est méritocratique, y compris dans les universités". Publié le 3 octobre 2014.
Http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-enseignement-superieur-francais-vu-d-israel.html 

[6] l'enseignement supérieur français... Vu de l'étranger : "Les enseignants-chercheurs font beaucoup trop d'heures de cours". Publié le 7 novembre 2013.
Http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/l-enseignement-superieur-francais-vu-de-l-etranger-les-enseignants-chercheurs-font-beaucoup-trop-d-heures-d-enseignement.html

[7] Les universités françaises toujours à la traîne sur la scène mondiale. Publié le 2 octobre 2014.
Http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/les-universites-francaises-toujours-a-la-traine-sur-la-scene-mondiale-9054/

[8] Quelle vision de l'enseignement supérieur ont les lycéens ? Publié le samedi 04 octobre 2014.
Http://jactiv.ouest-france.fr/job-formation/se-former/quelle-vision-lenseignement-superieur-ont-lyceens-37790



Les utilisations civiles des drones

Les drones m’intéressent et me fascinent. Je n’en possède pas et je ne les utilise pas encore. Je n’en suis pas technologiquement spécialiste. Cependant, je peux traiter et analyser les images acquises par des caméras embarquées à bord de drones. C’est le genre de technologie qui va se développer considérablement dans les années prochaines. Leur utilisation va se diversifier et va toucher toutes les catégories humaines, et même les animaux. Comme c'est souvent le cas quand il s'agit de technologies en évolution rapide, la loi a du mal à faire face à la montée en popularité des véhicules aériens sans pilote (UAV). Dans [1], on évoque la tentative de quelques poids lourds de l’industrie qui se sont associés pour constituer la Small UAV Coalition afin d’ouvrir la voie à un usage commercial, philanthropique et civil de petits drones aux États-Unis et dans le monde. Le groupe cherche également à soutenir l'utilisation récréative des petits drones par les amateurs. L'objectif principal de la coalition est de développer un processus réglementaire ouvert qui assure "une exploitation sûre, fiable et opportune des petits drones." Elle fait également pression pour des changements de réglementation afin que les petits drones puissent être exploités au-delà de la ligne de vue avec des degrés divers d'autonomie. Le groupe classe les petits drones dans la catégorie de ceux qui pèsent moins de 25 kg et qui volent généralement à une altitude de moins de 122 m au-dessus du niveau du sol. Ces petits drones sont également alimentés par des batteries rechargeables et peuvent être pilotés manuellement via une télécommande ou de manière autonome en utilisant un programme automatisé se trouvant à bord. Ils peuvent procurer des avantages considérables aux consommateurs de tant de manières passionnantes et pratiques. Cependant, pour en profiter en toute légalité, il faudrait réglementer leur utilisation notamment en ce qui concerne les fréquences de communication utilisés et les questions de vie privée.


Photo: Shutterstock publiée dans [1]

La livraison par drones

Les petits drones peuvent être utilisés dans quasiment tous les domaines ayant une relation avec le géospatial, tels que la photo aérienne, la topographie et la cartographie, l'agriculture de précision, la livraison de produits aux consommateurs, la gestion des catastrophes, le journalisme, et la surveillance. Je vais en présenter quelques exemples qui viennent d’être évoqués pendant cette semaine sur plusieurs sites. Bien sûr, je ne traiterai que les applications civiles. Les militaires ne les utilisent que pour tuer ou faire de la reconnaissance à l’instar de l’information donnée par [2] qui indique que le commandement de l'armée libanaise a annoncé, dans un communiqué, la violation de l'espace aérien libanais, mardi, par deux drones de reconnaissance israéliens. Parmi les applications civiles, on trouve celle publiée sur les deux sites [3] et [4], qui concerne les livraisons de colis avec des drones. C'est DHL en Allemagne qui vient d'obtenir une première véritable autorisation de vol commercial ! DHL vient d'obtenir l'autorisation de livrer des colis par drone au nord-ouest de l'Allemagne et plus précisément sur l'Île de Juist. Les habitants de cette île sont parfois un peu coupés du monde et ont besoin d'être ravitaillés rapidement en médicaments ou autres colis urgents. Le drone de DHL a été baptisé Parcelcopter 2.0. Il s'agit d'un quadricopter capable de voler à une altitude de 50 mètres et à la vitesse de 65 km/h durant 45 minutes avec une charge de 1,2 Kg. Durant le vol, un opérateur sera en charge de surveiller à distance si tout se passe bien et sera même autorisé à prendre le contrôle de l'appareil en cas de problème. C'est une véritable bonne nouvelle que de pouvoir utiliser les drones pour livrer des zones éloignées sans avoir besoin d'affréter un hélicoptère ou un avion beaucoup plus cher. Voir la vidéo.




La deuxième utilisation vient de paraître dans [5] et [6] qui indique que la FAA ("Federal Aviation Administration") aux Etats-Unis allait autoriser six entreprises de production audiovisuelle à recourir à des drones sur le territoire américain. Cette décision est un premier pas vers le développement généralisé des drones au sein de la puissante industrie du film et de la télévision. Jusqu'à présent, les drones étaient bannis des tournages aux Etats-Unis, un pays qui a interdit l'usage des drones à des fins commerciales en 2007. La décision de la FAA marque donc un revirement notable. On s'oriente vers un élargissement des autorisations d'utilisation de drones à des fins commerciales aux Etats-Unis : un marché potentiellement très important...

En plus de cette information, on aussi dans parle [6] du PlexiDrone qui est un drone dont les pièces peuvent être assemblées et préparés pour le vol en une minute. Il dispose d'un support sur ​​sa face inférieure pour attacher une caméra vidéo. Sa monture est personnalisable et peut prendre en charge n'importe quel appareil photo de moins de 1 kg. Le PlexiDrone est piloté avec un appareil mobile iOS ou Android et possède un train d'atterrissage rétractable. Il est muni d’un GPS qui permet d’utiliser le drone pour vous suivre par derrière comme quand on fait du ski, du snowboard, du vélo ou du jogging. La batterie 5000 mAh fournit un temps de vol entre 15 et 35 minutes, tandis que la portée s'étend à 1000 m. Le PlexiDrone arbore également un capteur à l'avant conçu pour détecter des objets dans une proximité de 3 m pour aider à prévenir les collisions. Voir la vidéo.




L'observation des volcans par drones

La troisième utilisation est dans l’observation des volcans [7]. Une équipe de vidéographes a récemment envoyé un drone muni d'une caméra GoPro pour visiter l’éruption actuelle de la fissure Holuhraun au sommet du volcan islandais Bardarbunga. Les résultats sont étonnants et excessivement rares, avec des images en gros plan de bouillonnement et d’explosion du magma. Il faisait si chaud que la caméra (qui vaut 1000 dollars) a fondu et heureusement que la carte micro SD ait survécu pour pouvoir récupérer ces images spectaculaires d’un volcan en éruption.

Pour promouvoir l’utilisation des drones à des fins civiles, le site [8] informe de la tenue, le 10 octobre 2014, au Parc d'Activités Alpespace en France, des 1ères Rencontres Interprofessionnelles Drones en Rhône-Alpes. 200 à 300 participants sont attendus à ce rendez-vous inédit auquel vont participer les professionnels du secteur que sont les fabricants, les prestataires et les télé-pilotes, mais aussi les institutions, les collectivités et les entreprises qui utilisent déjà ces engins révolutionnaires ou qui souhaitent découvrir les solutions qu'offrent ces derniers dans un contexte civil. Des conférences débats vont présenter les drones, l’état des lieux et la législation française et européenne dans ce domaine, ainsi que leurs utilisations actuelles et les perspectives d'évolution. Il y aura aussi des démonstrations de drones et des mises en situation.


Références
[1] Small UAV Coalition formed to promote civil and commercial use of small UAVs. Publié le 2 octobre 2014.
http://www.gizmag.com/small-uav-coalition/34097/?utm_source=Gizmag+Subscribers&utm_campaign=e261f995f7-UA-2235360-4&utm_medium=email&utm_term=0_65b67362bd-e261f995f7-91181277

[2] Des drones sionistes dans le ciel de Liban. Publié le mercredi 01 octobre 2014. 

[3] La livraison par drone arrive en Allemagne par DHL. Publié le 30 septembre 2014. 

[4] Ultra-Portable Camera Robot that You can Swarm. Publié le 26 septembre 2014.

[5] Les drones arrivent sur les tournages américains. Publié le 3 octobre 2014. 
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76851.htm

[6] Modular PlexiDrone homes in on aerial photography.  Publié le 2 octobre 2014. 

[7] Drone with GoPro camera films closeup of Iceland volcano. Publié le 3 octobre 2014.

[8] 1ères Rencontres Interprofessionnelles Drones en Rhône-Alpes. Publié le 7 octobre 2014. 
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76878.htm



mardi 7 octobre 2014

Théorie du "capital humain" ou "théorie du signal", que choisir ?

En cette période marquée par une crise aiguë du chômage des diplômés du supérieur, il est légitime de chercher à trouver les moyens qui permettraient de réduire ce risque. J'ai trouvé dans [1] une bonne analyse de la problématique. La réponse unanime des économistes est assez banale : il faut faire des études. Plus le niveau de diplôme est élevé, mieux on se portera financièrement tout au long de sa vie, et plus le taux de chômage sera bas. Par contre, les économistes sont beaucoup moins d'accord entre eux sur la cause de ce phénomène; certains l'expliquent par la théorie du capital humain, d'autres par la théorie du signal. Selon la théorie du capital humain, l'enseignement reçu bénéficie à l'étudiant en lui apportant des compétences, des savoirs, qui le rendent plus productif. Cette productivité accrue lui donne accès à des emplois mieux rémunérés, lui permet d'utiliser des machines performantes mais nécessitant beaucoup de compétences. Plus on se forme, plus on est compétent, mieux on sera payé et plus on trouvera facilement un emploi. Le problème de la théorie du capital humain, c'est que de nombreuses formations ne semblent pas apporter beaucoup de compétences directement utilisables dans l'emploi (exemple de la philosophie). Alors, pourquoi des étudiants pourraient prendre la peine de suivre ce genre de formations difficiles, mais qui ne donnent aucune compétence directement utilisable (sauf pour un futur professeur de philosophie) ? Cela peut être expliqué par le fait que ces formations n'apportent que peu de compétences directement utilisables, mais servent de signal auprès de futurs employeurs. L'étudiant qui passe un master de philosophie montre sa capacité à accomplir un travail intellectuel ardu, une capacité de discipline, une forme d'ouverture d'esprit. Tous les gens ont des qualités différentes, difficilement détectables par les employeurs a priori; faire des études longues et difficiles est un moyen de montrer ses compétences.

Dans chacun de ces deux modèles, le contenu des études est totalement différent. Dans la version « capital humain », le contenu de l’éducation reçue détermine directement les compétences, les savoirs, et la productivité. L’enseignement a donc une valeur utilitaire précise. Dans le modèle du signal, le contenu de l’enseignement n’a pas d’importance directe : seule compte son rôle d’obstacle révélateur des capacités des étudiants, et seule compte la dimension sélective des établissements d’enseignement supérieur. Pour le modèle du capital humain, l’étudiant est forgé par les études qu’il suit; dans le modèle du signal, l’étudiant dispose de qualités que les études ne font que révéler.

Les deux théories prévoient que plus on fait d’études, plus on reçoit un salaire élevé, et plus le risque de chômage est réduit. Dans la théorie du capital humain, c’est parce qu’on est devenu plus compétent; dans la théorie du signal, c’est parce qu’on a montré qu’on était plus compétent. Il y a cependant une différence fondamentale entre les deux : dans la théorie du capital humain, augmenter le niveau d’études de l’ensemble de la population est une bonne chose; dans la théorie du signal, c’est une mauvaise chose. Puisque de toute façon les meilleurs emplois iront à ceux qui ont fait plus d’études que les autres, augmenter le niveau d’études ne modifiera pas ce résultat mais ne créera que gaspillages et frustrations pour ceux qui ont cru atteindre un niveau mais découvrent qu’il y en a toujours autant au-dessus d’eux. Augmenter le niveau scolaire ne fait qu'obliger tout le monde à une course aux armements pour arriver au même résultat final. En pratique, ces deux approches apportent toutes deux un éclairage sur le rôle et l'utilité des études. Elles comprennent toujours une part de formation directe, de compétences acquises, et une part de sélection. En fonction des métiers, des contextes socio-économiques, le signal, ou le capital humain, sera l'élément prépondérant. Aux USA, par exemple, les diplômes les plus rémunérateurs correspondent à des métiers techniques sophistiqués, confirmant plutôt la théorie du capital humain; Mais certains paradoxes régulièrement constatés - comme le fait que les gens qui ont suivi une formation sans passer le diplôme correspondant sont moins payés que ceux qui ont en plus passé l'examen; ou que les études tardives paient moins que les études précoces - sont plutôt explicables par la théorie du signal.

Toujours dans [1], une étude récente vient apporter un éclaircissement sur ce sujet. L'économiste Pierre Mouganie a voulu mesurer l'impact des études à l'aide d'une expérience naturelle, la fin de la conscription en France décidée en 1997. Elle a conduit les jeunes hommes nés après 1979 à ne pas faire leur service, contrairement aux cohortes précédentes. L'existence d'un service militaire obligatoire devrait en moyenne inciter les jeunes hommes, en particulier les plus qualifiés, à suivre plus d'études pour retarder l'échéance, le moment où ils feront leur service. Cette incitation disparaît pour ceux qui ne sont plus concernés. Mougani constate exactement cela: en moyenne, les jeunes hommes français nés avant 1979 ont fait 6 mois d'études en plus que leurs homologues nés après; et ce résultat est tiré par les catégories sociales avantagées. Faire des études pour éviter le service Par contre, ces études supplémentaires ne se traduisent par aucun effet mesurable sur la quantité de diplômes obtenus, ou sur le chômage et les revenus des cohortes qui les ont suivies. Le bénéfice d'une demi-année d'éducation supérieure supplémentaire semble être... zéro!

L'auteur avance plusieurs explications possibles. La première, c'est que les études suivies seulement pour éviter le service national étaient de plus mauvaise qualité que les études "normales". Une autre possibilité pourrait être que faire son service national a des conséquences négatives sur les revenus; les 6 mois d'études supplémentaires de ceux qui ont voulu l'éviter auraient compensé ce phénomène, aboutissant à cet effet global nul. La dernière explication serait une confirmation de l'approche du signal. Ces études supplémentaires n'apportaient rien aux étudiants si tout ce qu’apportent les diplômes obtenus est un signal aux futurs employeurs. Si c'est le cas, les politiques visant à inciter les étudiants à faire plus d'études qu'ils ne l'auraient souhaité pourraient n'avoir aucun effet positif. A tout le moins, cela montre que plutôt qu'une incitation générale à faire des études, il conviendrait de se poser la question du contenu de celles-ci.

La théorie du capital humain ou la théorie du signal, que choisir ?

La réponse est toujours difficile comme en en témoigne la situation en France où selon [2], les jeunes les plus diplômés peinent, eux aussi, à s'insérer sur le marché du travail. Au printemps dernier, un tiers de la promotion 2013 n'avait toujours pas décroché de premier emploi, selon l'enquête annuelle de l'Association française pour l'emploi des cadres (Apec). Moins d'un an après leur sortie de l'enseignement supérieur, 37 % des diplômés 2013 de niveau bac + 5 et plus étaient toujours sans emploi, 29 % n'avaient pas encore signé le moindre contrat. Ce taux d'emploi, en fort recul par rapport aux promotions 2010 (72 %) et 2011 (70 %), est proche du plus bas niveau (60 %) enregistré au début de la crise par les diplômés 2009. La part de jeunes diplômés en emploi dans le public est en baisse constante depuis cinq ans : elle a chuté de 26 à 18 % entre 2009 et 2013. On explique dans [2] que le diplôme reste quand même un passeport pour l'emploi. C’est plutôt la situation économique dans le pays qui en est responsable. Il y a aussi des différences notables entre les différents types de diplômes. Par exemple, les jeunes diplômés d'écoles d'ingénieur (76 %) et d'écoles de commerce (71 %) décrochent nettement plus de CDI que les jeunes titulaires de masters (47 %) ou de doctorats (43 %).

Alors, études universitaires ou apprentissage, que choisir ?

Selon [2], la généralisation du LMD a entraîné une élévation générale du niveau de diplôme et une modification de la structure des sorties. Bien que plus diplômés que leurs prédécesseurs de la Génération 2004, ils sont plus souvent au chômage et leurs rémunérations sont un peu plus faible en moyenne. L'élévation de leur niveau de diplôme ne s'est donc traduite ni par une insertion professionnelle plus aisée ni par de meilleurs salaires en 2013. Trois ans après leur sortie de l'enseignement supérieur, 13% des jeunes actifs sont au chômage.
Ce constat s'applique à l'enseignement supérieur professionnel court, dans lequel le déplacement des sorties de bac+2 à bac+3 est très net. En effet, les effectifs de licenciés professionnels ont plus que doublé en six ans (+118%). En sens inverse, les titulaires de BTS/DUT sortent moins vers la vie active directement et poursuivent davantage leurs études, surtout dans les spécialités des sciences de l'ingénieur et de la gestion. La crise n'a épargné ni les uns ni les autres. Le taux de chômage a augmenté de 6 points pour les BTS/DUT et de 5 points pour les licences professionnelles.
L'enseignement supérieur long est concerné par le même phénomène. Le LMD a tiré vers le master 2 des étudiants qui s'arrêtaient autrefois en licence ou en maîtrise, mais ce glissement vers le haut ne s'est accompagné ni d'une meilleure insertion, ni de meilleurs salaires.
Les disparités observées sur le taux de chômage et les salaires restent liées au niveau de sortie mais aussi à la spécialité de formation et à la filière.
Parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, les ingénieurs, les docteurs et les diplômés de bac+2/+3 en santé et social gardent des conditions d'insertion parmi les plus favorables. Ce sont les seuls à avoir été épargnés par la progression du chômage entre les enquêtes de 2007 et 2013.
Le positionnement des diplômés de master, qui s'est nettement détérioré, est certes moins bon que celui des diplômés des écoles d'ingénieurs, mais, dans les spécialités les mieux placées comme Droit, Economie ou Sciences de l'ingénieur, il est équivalent à celui des diplômés des écoles de commerce.
Sans surprise, les jeunes sortis sans diplôme de l'enseignement supérieur sont les plus en difficulté. En dépit des mesures mises en place pour prévenir le décrochage étudiant et favoriser la réussite en licence, la part des non-diplômés de l'enseignement supérieur reste supérieure à 20% et leurs conditions d'insertion sur le marché du travail se détériorent.
Le LMD a donc ses laissés pour compte. Ils sont toujours aussi nombreux et leur insertion est toujours aussi problématique. Le retour en formation peut constituer une réponse pour pallier les difficultés d'insertion... sous réserve de l'obtention d'un diplôme...

En Suisse, d’après [3], la question n’est pas non plus élucidée. En effet, les jeunes n’arrivent plus à choisir entre études universitaires et apprentissage. A l’époque, les écoliers suisses décidaient simplement, à la fin de leur scolarité obligatoire, s’ils souhaitaient continuer leurs études en fonction de leur envie et de leurs notes. Ceux qui aimaient l’école et le travail théorique allaient d’abord au gymnase, puis à l’université. Ceux qui souhaitaient faire quelque chose de pratique se lançaient dans un apprentissage. Mais aujourd’hui, l’équation n’est plus la même. Le monde dans lequel les jeunes Suisses évoluent est différent. Le monde du travail est plus exigeant et les employés ont de meilleures formations de façon générale. Les gens pensent aujourd’hui que, meilleure et plus longue est votre formation, plus grandes sont vos chances d’obtenir une bonne situation. Lors de la dernière décennie, le nombre d’étudiants inscrits à l’université ou dans une haute école de science appliquée a ainsi augmenté bien plus rapidement que celui des jeunes qui suivent un apprentissage. Le nombre de jeunes qui ont décroché une maturité a aussi augmenté de 17,7% en 1999 à 20% en 2014. Et même si cette statistique est restée relativement stable ces dernières années, beaucoup de personnes craignent que le système d’apprentissage soit en train d’être délaissé au profit de l’éducation tertiaire.

Ce sont là deux messages contradictoires. D’un côté, il y a un manque d’étudiants de niveau secondaire en comparaison avec d’autres pays et qu’il est nécessaire d’en avoir plus pour que l’économie reste compétitive dans les domaines techniques. Et, d’un autre, on explique que l’économie suisse se porte justement bien grâce au système suisse d’apprentissage. Une confusion qui a mené à la création d’une «génération peut-être», qui hésite entre des formations académiques et professionnelles. Il y a trop de choix aujourd’hui et ils ne savent pas lequel choisir. D’autres qui n’aiment pas trop l’école, dès la fin des études, ils font des stages pour savoir quel métier leur correspondait le mieux. Durant l’apprentissage, ils se font une idée de la profession « idéale » (prédominance de la théorie ou de la pratique) qu’ils voudraient exercer et de la manière avec laquelle ils voudraient travailler (intégrés dans une équipe par exemple). De là, ils peuvent être amenés par exemple à s’inscrire à mi-temps pour obtenir un bachelor professionnel qui leur permettra d’approfondir le domaine dans lequel ils ont réalisé leur apprentissage. Cela leur ouvrira de nouvelles portes.

Un apprentissage, puis les études ?

Toujours dans [3], on y évoque une situation inverse. Certains pour réaliser leur rêve vont à l’université. Et là, ils déchantent rapidement. Le rude environnement théorique des études, totalement déconnecté du monde du travail, ne les séduit pas. Seuls 20% savaient ce qu’ils voulaient faire dans la vie ou ce qu’ils désiraient étudier. Les autres peuvent être amenés à quitter les études supérieures pour commencer un apprentissage. La décision est dure à prendre à cause des pressions pour qu’ils restent à l’université. Ce genre d’expérience aide beaucoup les jeunes et changer ainsi de parcours n’est pas considéré comme une perte de temps.

Par conséquent, les apprentissages et les études valent la même chose et les deux voies offrent de bonnes possibilités de carrière. Le choix « doit dépendre de votre caractère. Êtes-vous un rat de bibliothèque ou préférez-vous plutôt le travail pratique? ».

Un autre cas est présenté dans [3], celui d’un jeune qui avait de bonnes notes et aimait l’école. Le choix de poursuivre les études n’était pas difficile. Malgré cela, il va se trouver dans une situation embarrassante, celle du choix du domaine d’étude à l’université. « Au final », il aurait « pu lancer une pièce en l’air et choisir le sujet à pile ou face». Le système éducatif ne l’a pas beaucoup aidé à faire ce choix.

D’une manière générale, « les études académiques sont mieux perçues que les apprentissages». Beaucoup de parents payent, très cher, des écoles privées de moins bonne qualité pour réussir à arriver à l’université.

Les « campus des métiers et des qualifications »

Où peut-on faire de l’apprentissage ou trouver de l’aide à l’insertion professionnelle ? J’ai trouvé dans [4] l’exemple des "campus des métiers et des qualifications" qui a attiré mon attention. Ils sont conçus pour permettre aux pôles de compétitivité de trouver dans leur périmètre les compétences dont ils ont besoin. Il s’agit d’un label qui "permet d’identifier, sur un territoire donné, un réseau d’acteurs qui interviennent en partenariat pour développer une large gamme de formations professionnelles, technologiques et générales, relevant de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur, ainsi que de la formation initiale ou continue, qui sont centrées sur des filières spécifiques et sur un secteur d’activité correspondant à un enjeu économique national ou régional". Ils sont sélectionnés suite à des appels à projets et avec l'objectif de retenir un campus par académie. Chaque campus se forme "dans un domaine d'activité bien identifié, pôle de compétitivité régional, soutenu par la région". Il repose sur un partenariat entre l’Etat et la région ; ce sont d’ailleurs le recteur d'académie et le président du conseil régional qui proposent conjointement la labellisation des projets de campus. Le label est attribué "par les ministres chargés de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de l'Economie, après examen par un groupe d'experts et avis du Conseil national éducation économie". Il est délivré à un réseau qui peut regrouper, par voie de convention, "des lycées généraux, technologiques ou professionnels, des centres de formation d'apprentis, des établissements d'enseignement supérieur, des organismes de formation continue, des entreprises, des laboratoires de recherche". Le campus doit offrir "des conditions d'hébergement et de vie sociale". Le label est accordé pour une durée de quatre ans.

La taxe d’apprentissage

Cependant, le système d’apprentissage a besoin de beaucoup de moyens financiers pour le mettre en œuvre de manière efficace. La taxe d’apprentissage était trouvée en France comme étant une ressource adéquate pour financer l’apprentissage auprès des universités et des écoles d’ingénieurs. Or, j’ai pu lire dans [5], que la réforme de la taxe d’apprentissage est entrain de mécontenter les grandes écoles et les universités. Dans un contexte de restrictions budgétaires, les établissements d’enseignement supérieur s’inquiètent de la disparition d’une nouvelle manne financière. Et se tournent vers de nouveaux interlocuteurs majeurs : les régions. La baisse du barème "ampute l’ensemble des établissements, lycées, écoles et universités de 50 millions d’euros environ pour leur fonctionnement". Le taux de répartition du barème entre les différents niveaux de formation va léser les bac+3 et bac+5. C’est un message contradictoire du gouvernement, qui affirme vouloir développer ce mode de formation, et apporte un coup de frein à la composante qui le développe le plus, l’enseignement supérieur ! "La taxe d’apprentissage représente 20% du budget des grandes écoles. Cette nouvelle situation va obliger les grandes écoles à envisager les pistes suivantes : ouverture de programmes de formation préparant à des niveaux inférieurs au bac+2, création de nouveaux mastères spécialisés en formation initiale et montée en puissance de la fondation de l’école pour collecter des fonds auprès des entreprises dans le cadre du mécénat… Côté universités, les pourcentages du barème sont très variables d’un établissement à l’autre. Elles vont s’organiser pour optimiser les relations avec les entreprises, jouer sur les liens qui unissent chaque université localement, à travers les fondations notamment. Par contre, les écoles qui proposent de nombreuses formations en alternance ou celles qui ont développé l’apprentissage depuis vingt ans et d’avoir créé un CFA, devront bénéficier de l’augmentation de la part de la taxe versée dans le cadre du quota qui finance directement les CFA. Les responsables de l’enseignement supérieur se tournent parallèlement vers les régions, qui deviennent des interlocuteurs majeurs, en récupérant 51% de la gestion du quota, au lieu de 42%, à la suite de la réforme. "Les élus territoriaux auront plus de pouvoir sur les orientations stratégiques, ce à quoi les universités n’étaient pas défavorables". Il faut enclencher le dialogue avec les régions pour que l’apprentissage soit mieux financé."

La part du barème (ou hors quota) de la taxe d’apprentissage, passe à 23%, le reste de la taxe se subdivise en 26% destinés aux CFA, et 51 % qui vont aux régions pour le développement de l’apprentissage. Le barème était auparavant versé par les entreprises : pour 40% à des formations de niveau IV (bac) et V (CAP et BEP), pour 40% à des formations de niveau III (BTS, DUT) et II (licence, master), et pour 20% à des formations de niveau I (bac+5). Il comprend désormais deux catégories seulement : la catégorie A, correspondant aux niveaux V, IV et III (du CAP au bac+2), qui percevra 65% du barème, et la catégorie B, correspondant aux niveaux I et II (bac+3 au doctorat), qui en percevra 35%. 


Références

[1] A quoi servent les études ? Publié le 5 octobre 2014http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/10/05/a-quoi-servent-les-etudes.html Chômage des jeunes : être très diplômé n'arrange pas grand-chose. Le Point - Publié le 1er octobre 2014 http://www.lepoint.fr/societe/chomage-des-jeunes-etre-tres-diplome-n-arrange-pas-grand-chose-01-10-2014-1868214_23.php

[2] Enseignement supérieur : Des jeunes plus diplômés mais plus exposés au chômage. Publié le 2 octobre 2014. http://www.capcampus.com/actualite-jeune-dip-1024/enseignement-superieur-des-jeunes-plus-diplomes-mais-plus-exposes-au-chomage-a32022.htm

[3] Les apprentissages sont ancrés au cœur du système éducatif Suisse. Mais les jeunes sont de plus en plus séduits par des études universitaires. Témoignages. Publié le 30 septembre 2014. http://www.swissinfo.ch/fre/etudier-ou-travailler--la-question-divise/40797130?rss=true&linkType=guid

[4] Le décret sur le label des « campus des métiers et des qualifications » est paru. Pôles de compétitivité. Publié le jeudi 2 octobre 2014. http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250267806486&cid=1250267802277

[5] Réforme de la taxe d’apprentissage : l’enseignement supérieur en danger ? Source letudiant.fr. Publié le 29 septembre 2014 par iffresbloghttp://iffresblog.com/2014/09/29/reforme-de-la-taxe-dapprentissage-lenseignement-superieur-en-danger/







dimanche 5 octobre 2014

Espace - Semaine du 28 septembre au 04 octobre 2014

La semaine qui vient de s’écouler a été riche d’évènements spatiaux ou du mois y ont été rapportées des informations qui ont attiré mon attention. Ces informations relèvant de politiques spatiales ou d’utilisation des technologies spatiales sont très éloquentes d’enseignement. Je terminerai par une information se rapportant à « l’ascenseur spatial » pouvant être considérée jusqu’à preuve du contraire comme information insolite.

La première information, citée par [1], indique que la Cité de l’Espace à Toulouse (ouverte en 1997) a enregistré un record de fréquentation estivale avec plus de 84.000 visiteurs venus découvrir les nouveautés du parc à thème. Cela prouve que l'espace fait toujours rêver. Les expositions consacrées aux missions Curiosity et Rosetta, très médiatisées, et la nouvelle Coupole de l’Astronome ouverte en mai ne sont pas étrangères à ce succès. Il y a lieu de préciser que :

- les tarifs varient de 20,5 à 24 euros pour les adultes et de 15 et 17,5 euros pour les enfants selon la période de l’année [11].

- Curiosity est le rover ou astromobile développée par le centre JPL de l'agence spatiale américaine de la NASA dans le cadre de la mission d'exploration de la planète Mars (Mars Science Laboratory). La sonde spatiale a été lancée le 26 novembre 2011 par une fusée Atlas V. Le site d'atterrissage, sur lequel la sonde spatiale s'est posée le 6 août 2012, se situe dans le cratère Gale. Celui-ci présente dans un périmètre restreint donc compatible avec l'autonomie du rover, des formations reflétant les principales périodes géologiques de la planète dont celle — le Noachien — qui aurait pu permettre l'apparition d'organismes vivants. Au cours de sa mission, Curiosity va rechercher si un environnement favorable à l'apparition de la vie a existé, analyser la composition minéralogique, étudier la géologie de la zone explorée et collecter des données sur la météorologie et les radiations qui atteignent le sol de la planète. La durée de la mission est fixée initialement à une année martienne soit environ 669 sols (jours solaires martiens) ou 687 jours (solaires) terrestres [12].

- Rosetta est une mission spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA) dont l'objectif principal est de recueillir des données sur la composition du noyau de la comète 67P/TG Churyumov Gerasimenko et sur son comportement à l'approche du Soleil. La sonde spatiale, d'une masse de trois tonnes lors de son lancement, doit se placer en orbite autour de la comète puis, après une période d'observation de plusieurs mois, envoyer Philaé, un petit atterisseur de 100 kilogrammes, se poser sur sa surface pour analyser in situ la composition du sol. Il est espéré qu'elle permettrait de confirmer ou infirmer les modèles actuels sur le processus de formation du Système solaire dont les comètes constituent des vestiges. Rosetta a été lancée par une fusée Ariane 5 G+ le 2 mars 2004 [13].

- La coupole de l'astronome à la Cité de l'espace à Toulouse a été inaugurée le 12 mai 2014. Sous ses 7m50 de diamètre, la coupole abrite un télescope de 40 centimètres et une lunette dédiée à l'observation du Soleil. Cet équipement de 350 000 euros a été entièrement financé par la Cité de l'espace [14].

Les politiques spatiales

La Chine et l’Inde sont sources de nouveautés en politiques spatiales. D’abord, la Chine travaille sur le concept fort pertinent de système intégré d'observation de la Terre. En effet, selon [2], la Chine prévoit de construire un système d'observation de la Terre, qui intègre l'utilisation de l'air, de l'espace et de la technologie au sol, y compris les drones, les satellites et les systèmes GPS dans les dix prochaines années. La Chine a déjà construit un réseau de satellites et d'autres installations pour l'observation de la terre en poursuivant ses programmes spatiaux, y compris la navigation habitée de l'espace, la sonde lunaire et système de navigation GPS Beidou. Ainsi, la Chine veut promouvoir la construction d'un système haute définition d’observation de la terre (EBS) et l'infrastructure de données spatiales. Le réseau GPS Beidou, opérationnel en Chine depuis Décembre 2011, dispose de 16 satellites de navigation qui fournissent des services de GPS à travers la région Asie-Pacifique. La Chine prévoit de porter ce nombre à 30 satellites d'ici 2020 pour en faire un GPS complet.

En attendant, la Chine a publié lundi dernier la première série de photos prises par Gaofen-2, son satellite d'observation de la Terre le plus avancé [3]. Le Gaofen-2 est le deuxième des sept satellites à lancer pour le projet Gaofen d'observation haute définition avant 2020 Le projet a été lancé en mai 2010 [2]. Gaofen-2 peut voir un objet d'un mètre de long depuis l'espace et en couleur. Les zébrures d'un passage pour piétons dans la zone de Xizhimen au centre-ville de Beijing sont clairement visibles dans l'une des 15 photos publiées. Gaofen-2 a été lancé le 19 août. Il est le deuxième des sept satellites à avoir été lancé pour le projet Gaofen, un programme chinois d'observation en haute définition d'ici 2020. Gaofen-1 a été lancé en avril 2013.

Image prise par Gaofen-2, représentant l'axe central de Beijing. [Photo: sastind.gov.cn]

Ensuite, j’ai été attiré par le concept indien du Jugaad [4] qui serait derrière les succès de l’Inde dans de nombreux domaines en général et dans le domaine spatial en particulier. Jugaad est un mot du registre familier hindi que l'on pourrait traduire approximativement par "débrouillardise" - ou plutôt "l'art de faire plus avec moins". Concrètement, il s'agit d'une sorte de philosophie qui consiste à concevoir des solutions simples mais efficaces en mettant en œuvre pragmatisme et ingéniosité. Comme l'a fait remarquer le New York Times en février 2014 (in [4]), le Jugaad est déjà largement mis en œuvre dans la recherche d'innovation indienne, et souvent revendiqué comme force nationale : l'Inde a en effet créé la voiture la moins chère du monde (la Tato Nano, accessible pour 1560 euros), la tablette la moins chère, ou encore le réfrigérateur en argile (Miticool) qui fonctionne sans électricité. Comme le suggère Navi Radjou dans l'Express en novembre 2013 (in [4]), l'esprit Jugaad, forme dominante de l'innovation dans les marchés émergents, pourrait apporter une lumière nouvelle à la vision occidentale actuelle de l'innovation, souvent très institutionnalisée et normalisée dans ses processus opérationnels. Ce consultant en innovation, basé dans la Silicone Valley, est coauteur d'un essai intitulé L'innovation Jugaad : Redevenons ingénieux ! (Diateino, 2013), dans lequel il met en lumière les intérêts possibles d'une telle approche pour la croissance des entreprises occidentales, dans un contexte de ressources financières et énergétiques restreintes. Un certain nombre d'entreprises ont déjà reconnu la pertinence de cet état d'esprit (in [4]).

Comme pour étayer ce concept, la Mars Orbiter Mission (MOM), encore appelée mission Mangalyaan (de l'hindi "véhicule martien"), vient de se placer en orbite autour de Mars ce mercredi 24 septembre au matin, après un voyage de plus de 700 millions de kilomètres initié le 5 novembre 2013 dans le golf du Bengal. Le succès de cette mission, deux jours après celui de la mission martienne MAVEN de la NASA, positionne l'Inde comme une puissance spatiale de premier plan et lui permet de rejoindre le club fermé des mises en orbite martiennes réussies, aux côtés des Etats-Unis, de la Russie et de l'Union Européenne [4]. Aujourd'hui, avec 57 million d'euros seulement, la mission Mangalyaan est la plus économique de l'histoire de l'exploration spatiale (pour comparaison, la sonde des Etats-Unis MAVEN, elle aussi lancée en novembre 2013 et arrivée sur mars avec succès, a coûté 510 million d'euros, soit environ neuf fois plus). On se réjoui de ce succès. D’après [4], on peut supposer que la réussite de Mangalyaan va éveiller un intérêt encore plus grand sur cette vision de l'innovation.

Forte de cet exploit, l'Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO) et la NASA ont signé deux documents scellant formellement les accords entre les Etats-Unis et l'Inde pour renforcer la coopération dans l'exploration de Mars et pour une mission conjointe NASA et ISRO d'observation de Terre plus tard cette décennie [5]. Le premier accord met en place un groupe de travail Mars de la NASA et d'ISRO, qui se réunira une fois par an. Sa tâche est d'identifier les programmes et les objectifs scientifiques et technologiques que la NASA et l'ISRO ont en commun pour l'exploration de Mars, ainsi que la possibilité de futures missions conjointes de la planète rouge. Le second accord engage les deux pays à la mission NASA et ISRO du radar à ouverture synthétique (NISAR), dont le lancement est prévu pour 2020. Ce satellite d'observation de la Terre sera utilisé pour mesurer les changements à la surface terrestre de la Terre afin d'étudier les impacts environnementaux et les mouvements de la croûte, des calottes glaciaires et des glaciers. Pour ce faire, NISAR sera le premier satellite à utiliser deux fréquences radar différentes dans la bande L et la bande S. Ceci fournira, selon la NASA, des résolutions de moins d'un centimètre. En vertu de l’accord, la NASA fournira la bande L du radar à ouverture synthétique (SAR), le système de communication, les appareils GPS, l’enregistreur, et les sous-systèmes de données, tandis que l'ISRO apportera la navette spatiale et la bande S du SAR, ainsi que la réalisation de la tâche de lancer le satellite en orbite.

Les utilisations de la télédétection et de l’espace

On se rappelle encore du vol MH17 du 17 juillet 2014, de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, en provenance d'Amsterdam, aux Pays-Bas et à destination de Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, assuré par un Boeing 777-200ER, qui s'est écrasé dans l'Est de l'Ukraine, près de la frontière avec la Russie. Les premiers rapports indiquent que les 283 passagers et 15 membres de l'équipage à bord sont tous morts. Selon [6], l'équipe d'enquête de ce vol pense utiliser une méthode de télédétection pour examiner le site du crash afin d’éviter de négliger tout objet qui peut expliquer ce qui s’est réellement passé. Cette méthode utilise le Lidar (Light Detection and Ranging), capable de balayer l'ensemble de la région et d’en fournir instantanément une cartographie en trois dimensions. Ce qui permettrait une analyse en profondeur du site de l'accident et de la structure des sols. Des débris discrets imperceptible à l'œil humain, peuvent être alors localisés. On sait déjà que le Lidar est couramment utilisé par les compagnies pétrolières et de gaz et dans des domaines tels que l'archéologie, la géographie, la géomorphologie, la sismologie et la foresterie.

Sur un autre plan plus scientifique, la télédétection et l’espace ont été mis à contribution, selon [7], pour créer une nouvelle carte du fond marin terrestre. Deux fois plus précise que la version précédente produite il y a près de 20 ans, la nouvelle carte détaille des milliers de montagnes inexplorées et fournit de nouveaux indices sur la formation des continents. La précision de la nouvelle carte est améliorée grâce à des instruments de télédétection, notamment l'accès aux données satellitaires, jusque-là inexploitées, provenant des satellites CryoSat-2 et Jason-1. Le satellite CryoSat-2 de l'ESA est généralement axé sur la surveillance du volume de la glace polaire mais opère également de façon continue sur les océans. Le satellite Jason-1 de la NASA a été redirigé pour la cartographie du champ de gravité de la Terre au cours de la dernière année de sa mission de 12 ans. Les données de ces satellites ont été combinées avec les données existantes et utilisées pour élaborer un modèle scientifique qui capte les mesures de gravité sur le fond de l'océan. Le résultat final est une carte qui a révélé les détails de milliers de montagnes sous-marines qui atteignent un kilomètre (0,6 miles) ou plus du fond de l'océan, offrant aux géophysiciens de nouveaux outils pour analyser des centres de propagation océaniques et des bassins océaniques éloignées, et un éclairage nouveau sur la tectonique des océans profonds. On peut voir ainsi clairement des collines abyssales, qui sont les formes de terre les plus communes sur la planète. La carte a également révélé pour la première fois des connexions continentales à travers l'Amérique du Sud et l'Afrique nouvellement exposées, et de nouvelles preuves de l’étalement des crêtes des fonds marins dans le golfe du Mexique, qui étaient actifs il y a 150 millions d'années, mais qui sont désormais enterrées par une couche de sédiments de 1,6 km (1 miles) d'épaisseur. L'une des utilisations les plus importantes de ce nouveau champ de gravité marin sera d'améliorer les estimations de la profondeur du fond marin dans les 80 pour cent des océans qui restent inconnus ou qui sont enterrés sous des sédiments épais. La nouvelle carte permettra également la prochaine nouvelle version des cartes des océans de Google pour remplir de grands vides entre les profils de profondeur fournis par des enquêtes par bateau. La vidéo ci-dessous détaille la nouvelle carte, qui peut être consulté ici. On avait l’impression jusque-là d’en savoir plus sur la topographie de la Lune et de Mars étant donné qu'ils ne sont pas couverts par les océans, que sur les profondeurs des océans de la Terre. Avec la création de cette nouvelle carte de fond marin au monde, cette lacune va semble-t-il être relevée.




Maintenant, contemplons ensemble ces images de la Terre vue de l'espace en accéléré [8]. L'astronaute allemand Alexander Gerst, qui se trouve à bord de la Station spatiale internationale (ISS), a eu la bonne idée de faire un timelapse où se succèdent éclairs, aurores boréales et lever de soleil. Il a tourné ce timelapse à 400 kilomètres d'altitude, à une vitesse de 28800 km/h. L'ISS accomplit un tour de planète complet en 90 minutes. A voir absolument.



D'un autre côté, un satellite de la NASA a capturé fin septembre ces spectaculaires images de l'arrivée de l'automne au Canada et dans le nord-est des États-Unis [9]. En effet, cette année, l’automne est arrivé le 23 septembre. Les feuilles commencent à jaunir et rougir pour finalement tomber quelques jours plus tard. La raison de ce changement de couleur est notamment dû au raccourcissement des jours. Du fait que le soleil est moins présent, la chlorophylle des feuilles ne peut plus absorber les rayons du soleil comme durant l'été. Et cela peut rapidement se voir grâce aux images capturées par le satellite Terra de la NASA grâce au MODIS (Radiomètre spectral pour imagerie de résolution moyenne). Sur le site de la NASA Worldwide, il est possible d'observer les États-Unis... Ces changements de couleurs sont le signe que les journées chaudes d'été laissent la place aux saisons froides. Avec la disparition de la chlorophylle, les pigments rouges, jaunes et orange prennent le dessus. Regardez cette vidéo pour plus d'infos sur le mécanisme régissant le changement de couleurs des feuilles.

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Entre le 16 juin et le 27 septembre 2014

Et jetez un œil sur ces cartes de Weather Channel, montrant les pics de couleurs dans le feuillage avec l'avancée de la saison.

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Entre le 9 août et le 26 septembre 2014

Toutes les images sont issues de NASA Worldview. Explorez d'autres changements de couleurs de l'imagerie interactive par satellite de la NASA.

Insolite

Et maintenant que penser de l’information suivante rapportée par [10]. Certains ou certaines d'entre vous ont pu voir il y a quelques années le film 'H2G2 le guide du voyageur intergalactique' mettant en scène un voyageur perdu ainsi qu'un robot dépressif parcourant l'univers et parodiant bon nombre de films de science-fiction. Dans ce long métrage, le héros grimpait dans un ascenseur spatial... Il n'y a alors qu'un pas que la société Obayashi a franchi. Cette compagnie compte finaliser son projet en 2050 soit un plus de 35 ans de fonds et d'infrastructures nécessaires à ce projet tout de même dément, il faut l'avouer. D'autant plus, que la hauteur souhaitée de 96 000 kms est ébouriffante (Figure 1). Cependant, pour l'instant, il bien avouer que les technologies de construction ne sont pas à la hauteur de l'ambition et il faudra en passer par là pour réussir ce projet, notamment l'utilisation de fibres de carbone. Cette innovation technologique ne serait disponible que pour les départs de navettes spatiales d'exploration mais aussi touristique. En effet plus besoin de boosters de départ pour arracher l'engin à l'attraction terrestre, dont moins de kérosène consommé et au final un dock de départ plus facile pour éviter la gravité. Le projet de cette société ambitieuse démarrera en 2030, le temps sûrement de rassembler tous les éléments. Même si, pour l'instant, certains seraient plus que dubitatifs, souhaitons bonne chance au long cours pour la réalisation de projet herculéen!

Figure 1 - Ascenseur spatial



Références

[1] Le 1er octobre 2014 sur le site de 20minutes.fr : http://www.20minutes.fr/toulouse/1452723-20141001-toulouse-record-frequentation-estivale-cite-espaceLe 1er octobre 2014 : http://www.nst.com.my/node/39018

[2] Le 28 septembre 2014 : http://articles.economictimes.indiatimes.com/2014-09-28/news/54400544_1_foreign-satellites-navigation-gaofen-1

[3] Le 29 septembre 2014 : http://french.china.org.cn/china/txt/2014-09/29/content_33651039.htm

[4] Le 30 septembre 2014 : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76821.htm

[5] le 1er octobre 2014 : http://www.gizmag.com/us-india-space-mission-agreement/34058/?utm_source=Gizmag+Subscribers&utm_campaign=bd8c4d76fa-UA-2235360-4&utm_medium=email&utm_term=0_65b67362bd-bd8c4d76fa-91181277

[6] Le 1er octobre 2014 : http://www.nst.com.my/node/39018

[7] Le 3 octobre 2014 : http://www.gizmag.com/seafloor-map/34098/?utm_source=Gizmag+Subscribers&utm_campaign=e261f995f7-UA-2235360-4&utm_medium=email&utm_term=0_65b67362bd-e261f995f7-91181277

[8] Le 1er octobre 2014 : http://www.arcinfo.ch/fr/monde/la-terre-vue-de-l-espace-eclairs-aurore-boreale-et-lever-de-soleil-magique-577-1353823

[9] Le 3 octobre 2014 : http://www.huffingtonpost.fr/2014/10/03/espace-passage-saison-vu-ciel_n_5925212.html?utm_hp_ref=franceir=France

[10] Le 30 septembre 2014 : http://www.bienpublic.com/science-et-technologie/2014/09/30/embarquement-pour-l-espace-dans-un-ascenseur

[11] http://www.cite-espace.com/#nouvelle-cite-espacehttp://hitek.fr/42/passage-saisons-vu-ciel-satellite_1983

[12] http://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_Science_Laboratory

[13] http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosetta_(sonde_spatiale)

[14] http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/13/1879588-cite-espace-inaugure-coupole-astronome.html