Changement de statut, nouveau règlement intérieur, restructuration autour de deux écoles... le Conservatoire national des Arts et Métiers (Cnam) continue sa mue. "Réorganiser la formation des adultes et la recherche est une nécessité pour soutenir l'industrie française", justifie Christian Forestier, administrateur général du Cnam. Aux commandes de l'établissement depuis 2008, son ambition est d'en faire la référence de la formation professionnelle supérieure pour adulte.
Capital.fr : Depuis deux ans, le Cnam est en pleine mutation. Pourquoi avoir lancé une telle réorganisation ?
Christian Forestier : Pour clarifier notre offre foisonnante de formation. Le Conservatoire délivre 8.000 titres et diplômes par an et plus de 1.000 validation des acquis de l'expérience (VAE) qui finissent par se balkaniser. Pour plus de lisibilité, nous avons donc commencé, l'an dernier, par créer deux établissements distincts : l'école des sciences de l'ingénieur dénommée Sciences industrielles et technologies de l'information (Siti) et une autre dédiée aux formations en management, appelée Management et Société (M&S). Pour se faire, nous avons changé nos statuts, adopté un nouveau règlement intérieur.
Capital.fr : Allez-vous continuer sur cette lancée d'ici la fin de l'année ?
Christian Forestier : Effectivement, nous avons mis en place une uniformisation des tarifs et de la qualité des formations dans nos 28 centres régionaux et 150 centres d'enseignements répartis en France. Nous venons de déposer 20 nouvelles formations à la Commission des titres d'ingénieurs dans le domaine de l'aéronautique, le transport ferroviaire, le multimédia, etc. Avec une telle réorganisation, notre ambition est de devenir une référence en matière de formation professionnelle supérieure.
Capital.fr : Pourtant, le Cnam est déjà le seul établissement public de formation supérieure, dédiée uniquement aux adultes...
Christian Forestier : Nos formations s'adressent en effet à des publics qui n'ont pas eu la chance de poursuivre des études, ceux qui ont un bac+2 ou bac+-3 qui souhaitent valoriser leur expérience via la validation des acquis de l'expérience (VAE), des salariés qui veulent obtenir un double diplôme. Notre système d'unités capitalisables permet aux adultes de suivre un cours, valider une unité quand ils le souhaitent. Il est donc possible de devenir ingénieur à tout moment de sa vie.
Capital.fr : Les trois-quarts de vos 100.000 étudiants sont des particuliers. Comment comptez-vous élargir votre cible ?
Christian Forestier : Nous allons développer l'enseignement numérique à distance. Actuellement, seule la moitié de nos auditeurs bénéficie du e-learning. Nous allons signer davantage de conventions avec des entreprises, comme la SNCF, la RATP, les organismes consulaires. Enfin, le Cnam fait partie du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur Hesam (ndlr, Hautes Etudes-Sorbonne-Arts et Métiers), qui a déposé un projet d'initiative d'excellence auprès du Ministère de l'enseignement supérieur. (Ndlr, les projets sélectionnés bénéficieront de 7,7 milliards d'euros, financés par le Grand emprunt, afin de faire émerger 5 à 10 pôles pluridisciplinaires d'enseignement supérieur et de recherche de rang mondial en France). Si la commission Grand Emprunt retient notre dossier début 2012, nous bénéficierons alors d'une meilleure visibilité internationale.
Capital.fr :Le Cnam dispose d'un budget de 240 millions d'euros dont 150 millions proviennent de l'Etat. Pourquoi la France investit-elle autant dans ce type d'établissement ?
Christian Forestier : Pour soutenir l'industrie française qui a besoin d'ingénieurs. Celle-ci représentait 22% du PIB français en 1998. Aujourd'hui sa part est tombée à 16%. Sans formation, la désindustrialisation en cours se renforcera ce qui risque de créer de graves problèmes de dépendance de notre pays, de reconversion et de débouchés professionnels pour les professionnels. Mieux organiser la formation des adultes et la recherche est donc une évidence.
Propos recueillis par Sandrine Chauvin
© Capital.fr
Le 02/08/2011 06:30
http://www.capital.fr/carriere-management/interviews/il-faut-former-davantage-d-ingenieurs-pour-soutenir-l-industrie-francaise-617087
Capital.fr : Depuis deux ans, le Cnam est en pleine mutation. Pourquoi avoir lancé une telle réorganisation ?
Christian Forestier : Pour clarifier notre offre foisonnante de formation. Le Conservatoire délivre 8.000 titres et diplômes par an et plus de 1.000 validation des acquis de l'expérience (VAE) qui finissent par se balkaniser. Pour plus de lisibilité, nous avons donc commencé, l'an dernier, par créer deux établissements distincts : l'école des sciences de l'ingénieur dénommée Sciences industrielles et technologies de l'information (Siti) et une autre dédiée aux formations en management, appelée Management et Société (M&S). Pour se faire, nous avons changé nos statuts, adopté un nouveau règlement intérieur.
Capital.fr : Allez-vous continuer sur cette lancée d'ici la fin de l'année ?
Christian Forestier : Effectivement, nous avons mis en place une uniformisation des tarifs et de la qualité des formations dans nos 28 centres régionaux et 150 centres d'enseignements répartis en France. Nous venons de déposer 20 nouvelles formations à la Commission des titres d'ingénieurs dans le domaine de l'aéronautique, le transport ferroviaire, le multimédia, etc. Avec une telle réorganisation, notre ambition est de devenir une référence en matière de formation professionnelle supérieure.
Capital.fr : Pourtant, le Cnam est déjà le seul établissement public de formation supérieure, dédiée uniquement aux adultes...
Christian Forestier : Nos formations s'adressent en effet à des publics qui n'ont pas eu la chance de poursuivre des études, ceux qui ont un bac+2 ou bac+-3 qui souhaitent valoriser leur expérience via la validation des acquis de l'expérience (VAE), des salariés qui veulent obtenir un double diplôme. Notre système d'unités capitalisables permet aux adultes de suivre un cours, valider une unité quand ils le souhaitent. Il est donc possible de devenir ingénieur à tout moment de sa vie.
Capital.fr : Les trois-quarts de vos 100.000 étudiants sont des particuliers. Comment comptez-vous élargir votre cible ?
Christian Forestier : Nous allons développer l'enseignement numérique à distance. Actuellement, seule la moitié de nos auditeurs bénéficie du e-learning. Nous allons signer davantage de conventions avec des entreprises, comme la SNCF, la RATP, les organismes consulaires. Enfin, le Cnam fait partie du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur Hesam (ndlr, Hautes Etudes-Sorbonne-Arts et Métiers), qui a déposé un projet d'initiative d'excellence auprès du Ministère de l'enseignement supérieur. (Ndlr, les projets sélectionnés bénéficieront de 7,7 milliards d'euros, financés par le Grand emprunt, afin de faire émerger 5 à 10 pôles pluridisciplinaires d'enseignement supérieur et de recherche de rang mondial en France). Si la commission Grand Emprunt retient notre dossier début 2012, nous bénéficierons alors d'une meilleure visibilité internationale.
Capital.fr :Le Cnam dispose d'un budget de 240 millions d'euros dont 150 millions proviennent de l'Etat. Pourquoi la France investit-elle autant dans ce type d'établissement ?
Christian Forestier : Pour soutenir l'industrie française qui a besoin d'ingénieurs. Celle-ci représentait 22% du PIB français en 1998. Aujourd'hui sa part est tombée à 16%. Sans formation, la désindustrialisation en cours se renforcera ce qui risque de créer de graves problèmes de dépendance de notre pays, de reconversion et de débouchés professionnels pour les professionnels. Mieux organiser la formation des adultes et la recherche est donc une évidence.
Propos recueillis par Sandrine Chauvin
© Capital.fr
Le 02/08/2011 06:30
http://www.capital.fr/carriere-management/interviews/il-faut-former-davantage-d-ingenieurs-pour-soutenir-l-industrie-francaise-617087
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