Toutes les chroniques sur la nouvelle licence : cliquer ici. Article 16 de l’arrêté du 1er août 2011 relatif à la licence. “1. D’une part, la compensation est organisée sur le semestre, sans note éliminatoire et sur la base de la moyenne générale des notes obtenues pour les diverses unités d’enseignement, pondérées par les coefficients ; d’autre part, elle est organisée entre deux semestres immédiatement consécutifs en application de l’article L. 613-1 du code de l’éducation“.
Ce point 1 garde des modalités en vigueur du contrôle des connaissances (MCC) : compensation des notes entre contrôle continu et contrôle terminal pour une matière donnée, compensation des notes des différentes matières qui constituent une unité d’enseignement, compensation des notes entre les unités d’enseignement d’un semestre. Ce point 1 introduit deux nouveautés : l’interdiction de notes éliminatoires, la compensation entre les notes des deux semestres de la même année. Les organisations étudiantes ont demandé et obtenu ces compensations élargies. Elles ont obtenu le lait, le pot au lait, l’argent du beurre et la crémière et même la vache.
Point 2 de l’article 16. “Sur proposition du conseil des études et de la vie universitaire adoptée par le conseil d’administration, un dispositif spécial de compensation peut être mis en œuvre qui permette à l’étudiant d’en bénéficier à divers moments de son parcours et, notamment, lorsqu’il fait le choix de se réorienter, d’effectuer une mobilité dans un autre établissement d’enseignement supérieur français ou étranger ou d’interrompre ses études. Ce dispositif a pour but de permettre à un étudiant qui le souhaite en fonction de son projet personnel d’obtenir à divers moments de son parcours un bilan global de ses résultats et d’obtenir ainsi la validation correspondante en crédits. Le dispositif est placé sous la responsabilité du jury du diplôme et les règles de compensation prennent en compte la nécessaire progressivité des études”.
Lecteur, il vous faut relire une nouvelle fois ce point 2 qui ajoute une compensation qui n’existait pas dans les arrêtés de 1997 et de 2002… Le Conseil d’administration de l’université pourra décider en toute autonomie un dispositif spécial de compensation pour les étudiants qui voudront se réorienter, changer d’établissement ou arrêter leurs études.
Ce pourrait être par exemple une compensation intégrale entre les 4 premiers semestres de la licence. Le cas suivant deviendrait possible. Semestre 1 (moyenne 8), semestre 2 (moyenne 13) = validation de L1 par compensation annuelle des 2 semestres. Semestre 3 (moyenne 12) et semestre 4 (moyenne 7) = 19, non validation de la L2 par compensation annuelle des deux semestres. Dispositif spécial pour les partants : compensation calculée sur les 4 semestres : 13 + 8 + 12 + 7 = 40. Les deux années se trouvent validées alors que l’étudiant n’a validé que deux semestres sur quatre et a échoué à la L2.
Un tel dispositif spécial devrait changer les comportements des étudiants “moyens”. Inquiets pour leur réussite en S4 et en L2, des étudiants vont penser à se réorienter, à demander un transfert dans un autre établissement (candidature à une licence professionnelle par exemple), à arrêter leurs études… temporairement. Certains auront envie de faire valider à bon compte leurs deux années de licence.
Inconcevable, me direz-vous ? Mais pourquoi donc les jurys de diplôme ne donneraient-ils pas un petit coup de pouce à des étudiants qu’ils ne reverront plus ? Par expérience pas si lointaine, je sais que des jurys prendront cette décision, qu’ils attribueront même un ou deux points de plus pour que l’étudiant partant atteigne la moyenne de 40 aux quatre semestres.
Ces départs en fin de L2, tout à fait rationnels de la part d’étudiants “moyens”, vont sacrément perturber les flux. Las parcours de formation deviendront encore plus aléatoires ! Les départs et les arrivées vont donner davantage de boulot aux services des transfets entrants et sortants. Se rappeler de plus que ces nouvelles MCC sont applicables dès l’année …. 2010-2011.
Question posée récemment à une collègue : “et la licence” ? “Le nouvel arrêté, c’est un vrai sabotage” ! Les enseignants de licence ont compris ont compris qu’on ne reviendrait pas en arrière en matière de modalités de contrôle des connaissances (MCC). Le ministre sabote la licence. Les organisations étudiantes sabotent la licence. Pourquoi les enseignants-chercheurs, par déontologie professionnelle, ne la saboteraient-ils pas ? La licence, vu les nouvelles MCC, ne validera plus rien, ni des connaissances, ni des compétences !
Lundi, 22 août, 2011 at 19:15
http://blog.educpros.fr/pierredubois/2011/08/22/licence-laxisme-accru-des-mcc/
Ce point 1 garde des modalités en vigueur du contrôle des connaissances (MCC) : compensation des notes entre contrôle continu et contrôle terminal pour une matière donnée, compensation des notes des différentes matières qui constituent une unité d’enseignement, compensation des notes entre les unités d’enseignement d’un semestre. Ce point 1 introduit deux nouveautés : l’interdiction de notes éliminatoires, la compensation entre les notes des deux semestres de la même année. Les organisations étudiantes ont demandé et obtenu ces compensations élargies. Elles ont obtenu le lait, le pot au lait, l’argent du beurre et la crémière et même la vache.
Point 2 de l’article 16. “Sur proposition du conseil des études et de la vie universitaire adoptée par le conseil d’administration, un dispositif spécial de compensation peut être mis en œuvre qui permette à l’étudiant d’en bénéficier à divers moments de son parcours et, notamment, lorsqu’il fait le choix de se réorienter, d’effectuer une mobilité dans un autre établissement d’enseignement supérieur français ou étranger ou d’interrompre ses études. Ce dispositif a pour but de permettre à un étudiant qui le souhaite en fonction de son projet personnel d’obtenir à divers moments de son parcours un bilan global de ses résultats et d’obtenir ainsi la validation correspondante en crédits. Le dispositif est placé sous la responsabilité du jury du diplôme et les règles de compensation prennent en compte la nécessaire progressivité des études”.
Lecteur, il vous faut relire une nouvelle fois ce point 2 qui ajoute une compensation qui n’existait pas dans les arrêtés de 1997 et de 2002… Le Conseil d’administration de l’université pourra décider en toute autonomie un dispositif spécial de compensation pour les étudiants qui voudront se réorienter, changer d’établissement ou arrêter leurs études.
Ce pourrait être par exemple une compensation intégrale entre les 4 premiers semestres de la licence. Le cas suivant deviendrait possible. Semestre 1 (moyenne 8), semestre 2 (moyenne 13) = validation de L1 par compensation annuelle des 2 semestres. Semestre 3 (moyenne 12) et semestre 4 (moyenne 7) = 19, non validation de la L2 par compensation annuelle des deux semestres. Dispositif spécial pour les partants : compensation calculée sur les 4 semestres : 13 + 8 + 12 + 7 = 40. Les deux années se trouvent validées alors que l’étudiant n’a validé que deux semestres sur quatre et a échoué à la L2.
Un tel dispositif spécial devrait changer les comportements des étudiants “moyens”. Inquiets pour leur réussite en S4 et en L2, des étudiants vont penser à se réorienter, à demander un transfert dans un autre établissement (candidature à une licence professionnelle par exemple), à arrêter leurs études… temporairement. Certains auront envie de faire valider à bon compte leurs deux années de licence.
Inconcevable, me direz-vous ? Mais pourquoi donc les jurys de diplôme ne donneraient-ils pas un petit coup de pouce à des étudiants qu’ils ne reverront plus ? Par expérience pas si lointaine, je sais que des jurys prendront cette décision, qu’ils attribueront même un ou deux points de plus pour que l’étudiant partant atteigne la moyenne de 40 aux quatre semestres.
Ces départs en fin de L2, tout à fait rationnels de la part d’étudiants “moyens”, vont sacrément perturber les flux. Las parcours de formation deviendront encore plus aléatoires ! Les départs et les arrivées vont donner davantage de boulot aux services des transfets entrants et sortants. Se rappeler de plus que ces nouvelles MCC sont applicables dès l’année …. 2010-2011.
Question posée récemment à une collègue : “et la licence” ? “Le nouvel arrêté, c’est un vrai sabotage” ! Les enseignants de licence ont compris ont compris qu’on ne reviendrait pas en arrière en matière de modalités de contrôle des connaissances (MCC). Le ministre sabote la licence. Les organisations étudiantes sabotent la licence. Pourquoi les enseignants-chercheurs, par déontologie professionnelle, ne la saboteraient-ils pas ? La licence, vu les nouvelles MCC, ne validera plus rien, ni des connaissances, ni des compétences !
Lundi, 22 août, 2011 at 19:15
http://blog.educpros.fr/pierredubois/2011/08/22/licence-laxisme-accru-des-mcc/
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