mercredi 12 octobre 2011

Comment les Français perçoivent l'université

Amphithéâtre de l'université de Nanterre. En France, le budget par étudiant est légèrement au-dessus des pays de l'OCDE, il est loin derrière les États-Unis.
Amphithéâtre de l'université de Nanterre. En France, le budget par étudiant est légèrement
au-dessus des pays de l'OCDE, il est loin derrière les États-Unis.C
rédits photo : MARC WATTRELOT/AFP

Le manque de moyens est souligné par 58% des Français, selon un sondage réalisé par Occurrence-L'Institut de l'entreprise.


Le manque de moyens financiers constitue le principal problème des universités pour 58 % des Français. Près de la moitié des sondés (46%) estiment aussi que les enseignements universitaires sont insuffisamment adaptés au marché du travail, selon ce sondage réalisé par Occurrence-L'Institut de l'entreprise auprès de 1007 personnes. Seuls 24% pensent que les universités ont une faible attractivité pour les enseignants-chercheurs. Parmi les handicaps majeurs de l'université vient ensuite la «complexité administrative» (21%), puis un «nombre excessif d'étudiants» pour 19% des Français. Ils ne sont que 14% à citer comme principal problème des universités, une faible performance en recherche ou en qualité des enseignements. Le manque de moyens financiers est particulièrement souligné par les plus jeunes (18-49 ans) et les sympathisants de gauche. Les 35-49 ans soulignent quant à eux davantage l'inadaptation des enseignements au marché du travail, de même que les cadres supérieurs et les sympathisants de droite.

Politique de rattrapage
Selon l'Institut de l'entreprise, think-tank proche du patronat créé en 1975, cette perception d'un sous-financement est étayée par le fait que, si notre budget par étudiant est légèrement au-dessus des pays de l'OCDE, il est loin derrière les États-Unis, le Canada, la Suisse, la Suède ou la Norvège. Le think-tank salue cependant la politique de rattrapage instituée par le gouvernement depuis 2007, notamment avec le grand emprunt. Mais ce ne sera pas suffisant à long terme, pronostique-t-il.

L'Institut de l'entreprise avait publié cet été un document intitulé «Financement de l'enseignement supérieur: quel rôle pour les entreprises?», qui appelait à diversifier les ressources des universités. La France ne pourra pas se passer d'un recours «accru aux financements privés», affirmait l'auteur, Pierre-André Chiappori, professeur d'économie à l'université de Columbia (États-Unis). Pour rattraper l'écart, un effort considérable des ménages et des entreprises sera «indispensable», affirmait-il, estimant que la «quasi-absence de frais d'inscription fait problème».

Depuis un an, cette question des frais d'inscription revient régulièrement dans le débat public. La conférence des présidents d'université planche sur ce sujet par le biais d'un groupe de travail. Proche du Parti socialiste, la fondation Terra Nova avait à son tour proposé fin août d'augmenter le coût de l'inscription. Elle estime en effet qu'une telle mesure permettrait de renflouer les caisses des universités. Mais ces propositions sont loin de faire l'unanimité au gouvernement. Nicolas Sarkozy s'est prononcé contre, Laurent Wauquiez, son ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche précise que cela «reviendrait à faire payer davantage des classes moyennes déjà très sollicitées». À gauche, Martine Aubry s'est également opposée à une augmentation des frais d'inscription. Avec François Hollande, elle partage surtout l'idée de la création d'une «allocation d'autonomie» pour les étudiants…

Par Marie-Estelle Pech Publié le 10/10/2011 à 16:06

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/10/10/01016-20111010ARTFIG00728-comment-les-francais-percoivent-l-universite.php

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