Le comité d’éthique du CNRS a rendu un avis courageux sur les politiques d’excellence, à retrouver chez SLR ou à télécharger ci-dessous en pdf.
Résumé :
La politique de l’excellence en recherche a été mise en avant par la Communauté Européenne dans le prolongement de son agenda de Lisbonne de 2000 affirmant le caractère stratégique d’un développement fondé sur la croissance et l’utilisation des connaissances. Si l’ambition légitime de la recherche financée sur fonds publics est de se situer au plus haut niveau, il est apparu qu’à l’usage, le recours prépondérant aux critères de l’excellence pour fonder une politique de la recherche comporte des biais et des risques. Plusieurs effets sont analysés dans cet avis :
l’affichage de priorités scientifiques peut avoir un effet négatif sur la créativité des chercheurs
La réduction, voire la disparition, de moyens récurrents au profit de financements ciblés est aussi particulièrement dommageable pour les équipes qui travaillent dans des domaines qui échappent aux appels d’offre
La recherche de pointe se fonde sur une pyramide des compétences dont il faut reconnaitre l’utilité et le caractère non programmable
Un comportement éthique est indispensable à l’« excellence », car une trop forte compétition entraîne des dérives et une perte d’efficacité. La tendance mondiale actuelle s’articule dans les communautés scientifiques autour de l’ouverture et du partage des données. Le Comets formule plusieurs recommandations aux responsables de la recherche :
Tout avantage, sélection, récompense, prime, affectation de crédits fondés sur critère d’excellence implique la mise en place de procédures d’évaluation rigoureuses et transparentes.
La politique de l’excellence et les financements qui y sont associés doivent ménager des moyens suffisants en soutien de base et en moyens humains pour les équipes de qualité qui ne répondraient pas aux critères « d’excellence » affichés.
Les chemins du haut niveau en recherche passent par une grande réactivité aux thèmes nouveaux, parfois très originaux, qui peuvent apparaître hors de chemins balisés.
La logique des appels d’offre conduit trop souvent à chercher des thématiques toujours nouvelles, qui obéissent plus à des effets de mode qu’à l’exploitation des ressources.
La perspective de l’excellence développe assez naturellement des comportements individualistes. Or les réalisations de haut niveau ne sont que rarement le fait d’un individu isolé mais généralement l’aboutissement d’un travail collectif.
La compétition engendrée par la course à l’excellence peut entrainer l’augmentation des comportements inappropriés dans les laboratoires.
Les chercheurs reconnus comme « excellents » ont une responsabilité particulière vis-à-vis de la communauté ainsi que du grand public pour la divulgation des progrès scientifiques.
Documents joints
Excellence (PDF – 226.6 ko)
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6981
Résumé :
La politique de l’excellence en recherche a été mise en avant par la Communauté Européenne dans le prolongement de son agenda de Lisbonne de 2000 affirmant le caractère stratégique d’un développement fondé sur la croissance et l’utilisation des connaissances. Si l’ambition légitime de la recherche financée sur fonds publics est de se situer au plus haut niveau, il est apparu qu’à l’usage, le recours prépondérant aux critères de l’excellence pour fonder une politique de la recherche comporte des biais et des risques. Plusieurs effets sont analysés dans cet avis :
l’affichage de priorités scientifiques peut avoir un effet négatif sur la créativité des chercheurs
La réduction, voire la disparition, de moyens récurrents au profit de financements ciblés est aussi particulièrement dommageable pour les équipes qui travaillent dans des domaines qui échappent aux appels d’offre
La recherche de pointe se fonde sur une pyramide des compétences dont il faut reconnaitre l’utilité et le caractère non programmable
Un comportement éthique est indispensable à l’« excellence », car une trop forte compétition entraîne des dérives et une perte d’efficacité. La tendance mondiale actuelle s’articule dans les communautés scientifiques autour de l’ouverture et du partage des données. Le Comets formule plusieurs recommandations aux responsables de la recherche :
Tout avantage, sélection, récompense, prime, affectation de crédits fondés sur critère d’excellence implique la mise en place de procédures d’évaluation rigoureuses et transparentes.
La politique de l’excellence et les financements qui y sont associés doivent ménager des moyens suffisants en soutien de base et en moyens humains pour les équipes de qualité qui ne répondraient pas aux critères « d’excellence » affichés.
Les chemins du haut niveau en recherche passent par une grande réactivité aux thèmes nouveaux, parfois très originaux, qui peuvent apparaître hors de chemins balisés.
La logique des appels d’offre conduit trop souvent à chercher des thématiques toujours nouvelles, qui obéissent plus à des effets de mode qu’à l’exploitation des ressources.
La perspective de l’excellence développe assez naturellement des comportements individualistes. Or les réalisations de haut niveau ne sont que rarement le fait d’un individu isolé mais généralement l’aboutissement d’un travail collectif.
La compétition engendrée par la course à l’excellence peut entrainer l’augmentation des comportements inappropriés dans les laboratoires.
Les chercheurs reconnus comme « excellents » ont une responsabilité particulière vis-à-vis de la communauté ainsi que du grand public pour la divulgation des progrès scientifiques.
Documents joints
Excellence (PDF – 226.6 ko)
vendredi 18 juillet 2014, par Mariannick
(version du 27 mai 2014) Cet avis du COMETS résulte d’une co-saisine, suite à une demande du Président du CNRS.
À lire chez SLR ici
(version du 27 mai 2014) Cet avis du COMETS résulte d’une co-saisine, suite à une demande du Président du CNRS.
À lire chez SLR ici
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6981
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