mardi 8 octobre 2013

Le Human Brain Project prend vie à l'EPFL

L'EPFL accueille depuis ce lundi sur son campus 135 partenaires dans le cadre du lancement du projet Human Brain Project. Un programme de recherche sur la neuroinformatique et la simulation du cerveau notamment.

Le Human Brain Project (HBP) est officiellement lancé. Devisé à 1,2 milliard d'euros (1,47 milliard de francs), le projet est coordonné par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) après avoir reçu le soutien en janvier de l'Union européenne. Il vise à modéliser la structure et le fonctionnement du cerveau humain grâce à l'informatique.

Les 135 partenaires du projet sont réunis depuis lundi et pour une semaine sur le campus de l'EPFL. Neuroscientifiques, médecins, informaticiens, roboticiens vont effectuer les dernières mises au point de cette phase initiale.

Confiance affichée

"Nous sommes très confiants" sur la capacité du HBP de tenir ses engagements. "Nous sommes très excités de commencer", a déclaré devant la presse Henry Markram, responsable du projet, en parlant d'une semaine importante pour que chaque partenaire puisse connaître sa tâche dans les détails.

Dans une première phase, le HBP doit lancer six plates-formes de recherches. Elles porteront sur la neuroinformatique, la simulation du cerveau, le calcul à haute-performance, l'informatique médicale, l'informatique neuromorphique et la neurorobotique. Plus de 130 institutions et des centaines de chercheurs participent à l'aventure.

Collaboration et échanges

Le délai de mise en place est de 30 mois. Dès 2016, les plates-formes seront à disposition des équipes scientifiques du monde entier. "Le succès du HBP repose en grande partie sur les dynamiques d'échanges entre les six plates-formes", souligne l'EPFL.

"C'est un grand jour pour nous", a lancé Richard Frackowiak, co-directeur du HBP. Le projet se développe, des gens sont engagés. Il a souligné également sa confiance dans la production de résultats à la hauteur des ambitions d'un projet qualifié d'unique dans le monde par les différents orateurs.

Santé mentale

La santé mentale sera le problème sanitaire numéro 1 ces prochaines décennies à cause de la croissance démographique et du vieillissement de la population, a relevé Henry Markram. Face à ce défi, le Human Brain Project "devait commencer maintenant" et aura sans doute besoin d'encore plus de soutien afin de pouvoir s'étendre.

Les médecins associés au projet chercheront à développer les méthodes de diagnostic les plus performantes. Le HBP vise notamment à donner les moyens d'identifier les pathologies le plus rapidement possible de manière à élaborer un traitement personnalisé des maladies neurologiques.

Multiples applications

Le HBP entend aussi amener à la création de technologies neuroinspirées. Des microchips en développement imitent le fonctionnement des réseaux de neurones. Quant à la neurorobotique, elle compte intégrer les simulations de réseaux neuronaux dans des robots.

Le HBP est unique par sa volonté d'intégrer les innombrables données sur le cerveau et de produire une vision unifiée de cet ensemble. Il ne va pas dupliquer d'autres recherches menées ailleurs dans le monde, a assuré Henry Markram.

Financement colossal

Avec ce parti pris de mise en commun des savoirs, le projet représente également "un changement culturel" pour les scientifiques, a poursuivi le responsable. Une très forte collaboration entre les chercheurs sera un élément clé de l'avancée et de la réussite des travaux.

Durant deux ans et demi, quelque 100 millions d'euros seront vraisemblablement investis. Ensuite, pour la phase opérationnelle, le programme de l'Union européenne Horizon 2020 prendra le relais. Le financement annuel devrait tourner autour d'au moins 100 millions par année. HBP a été validé pour dix ans.

Suisse pleinement associée

La Suisse s'est associée aux programmes européens de recherche à partir de 1987. Pour poursuivre sa collaboration de 2014 à 2020, le Parlement a libéré 4,4 milliards de francs. Côté vaudois, le Conseil d'Etat a mis à disposition un terrain sur le site de Dorigny et propose d'allouer 35 millions pour la construction de Neuropolis, le bâtiment à 100 millions qui abritera le projet.

Source: ATS

07.10.2013, 15:56

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