mardi 24 mai 2011

#eG8 : l'impact d'Internet sur la société selon Facebook, Wikipedia, Groupon...

Après Internet et l'économie, le e-G8 Forum ouvre un autre sujet très vaste - Internet et société. Sont conviés pour en débattre : Tom Glocer (Thomson Reuters), Andrew Mason (Founder and CEO, Groupon), Stéphane Richard (CEO France Telecom - Orange), Sheryl Sandberg (Chief Operating Officer, Facebook), Klaus Schwab (Founder and Executive Chairman World Economic Forum), Jimmy Wales (Founder Wikipedia).  ...


Klaus Schwab : " ... Aujourd'hui, Internet est un outil qui permet d'améliorer la productivité, mais aussi, c'est devenu une partie de notre ADN. Nous avons externalisé une partie de notre personnalité. Cela offre d'importantes possibilités. Nous pouvons réellement partagé notre ADN avec une communauté. L'autre développement majeur : il y a un transfert de pouvoir vers la jeune génération, qui utilise moins le vote comme moyen de s'exprimer. Cela aura un impact sur la définition des gouvernements. Enfin, je pense que la gouvernance mondiale doit reposer sur une coopération entre business, politique et société civile."


Sheryl Sandberg : "Nous pensons que le Web évolue vers un Web social. Cela repose sur deux choses : l'authenticité - dès que vous vous connectez vous êtes vous ; le passage de la recherche d'information à la découverte sociale. Nous pensons que ces outils peuvent rapprocher les gens. L'élection d'Obama en 2008 a eu plus d'électeurs jeunes que les 2 précédentes élections. Le Web social est une question d'inclusion.
De plus en plus, ce qu'on voit, c'est que l'impact est mondial. Il ne faut pas penser à Facebook en nombre d'utilisateurs mais en nombre de communautés qui se recoupent et partagent des intérêts. Nous avons créé une technologie et observons comment le monde l'utilise. Cela montre la puissance de cette technologie, qui révèle qui ont est réellement en tant qu'individu."


Jimmy Wales : "Comment Wikipedia a affecté l'accès à la connaissance ? C'est assez simple: la tendance aujourd'hui est à aller chercher des choses directement. Si vous entendez un truc à la radio sur l'Azerbaïdjan, vous allez chercher l'information en ligne. Mais plus intéressant encore : l'impact de Wikipedia sur les langues du monde émergent. Nous sommes aujourd'hui disponible en 200 langues. Il n'y a jamais eu d'encyclopédie en swahili jusqu'ici, et nous avons 30 000 articles en swahili ! Cela va avoir un impact considérable dans le monde.
Quand aux choses qu'on n'oublie pas : un éléphant n'oublie jamais et Wikipedia est un très gros éléphant."


Andrew Mason : "Aussi gros que l'e-commerce nous paraisse, cela représente toujours que 5% du commerce total. Ce que nous faisons, et l'impact que nous avons sur le commerce, en permettant l'e-commerce local, est comparable à la part de voix que Facebook donne aujourd'hui à des gens qui ne pouvaient se faire entendre auparavant. Nous permettons à de petits commerces locaux de faire du e-commerce. Cela égalise leurs chances face à de grandes chaînes nationales. Comment cela va-t-il évoluer ? On expérimente une nouvelle plateforme qui s'appelle Groupon Now qui permet aux consommateurs d'accéder en temps réel à des offres qui ne durent que quelques heures. L'offre quotidienne c'était facile. Ce que nous faisons maintenant est compliqué : c'est de capter l'impulsion des consommateurs. C'est ce que Wikipedia a réussi sur la connaissance : quand je veux une information, je vais chercher sur Wikipedia. De même pour Facebook, quand je veux savoir ce que font mes amis. On veut faire ça pour la minute où vous avez faim, vous vous ennuyez..."

Stéphane Richard : "la question des réseaux, à l'heure d'Internet, est une question clé. Sans les réseaux, il n'y a pas de Google, pas de Facebook, pas de Groupon... C'est juste une réalité physique. A Paris, toutes les semaines, le trafic data sur Paris augmente de 5%. Donc le trafic total est multiplié par 12,6 chaque année. Les gens qui sont responsables pour les réseaux doivent investir beaucoup pour rendre cela possible et rendre la révolution Internet et les rêves qu'elle génère une réalité pour la plupart de gens. Nous faisons face aujourd'hui à plusieurs problèmes. Le premier : un des grands défi de l'Internet de demain est un accès équivalent pour la plupart des gens dans le monde. Ce n'est pas le cas actuellement. Il faut créer les conditions pour permettre le développement de réseaux qui rendent l'accès au Web possible partout dans le monde. Cela pose la question du modèle économique dans Internet. Internet est aussi une question d'argent, pas juste de principes. Il faut trouver le bon équilibre entre les besoins d'investissement et les revenus. Aujourd'hui, il y a un écart entre la pression sur les investissements, supportés avant tout par les opérateurs, et les recettes. Nous devons résoudre ce problème. La grande crainte que tout le monde doit avoir à l'esprit, c'est l'effondrement des réseaux."

 
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Place aux questions de la salle.

-Quel impact sur l'éducation ? Klaus Schwab : "Internet est un formidable outil. L'intégration de vidéo dans le Net permettra d'insérer l'idée de formation permanente tout au long d'une vie deviendra partie constituante de notre société."
Tom Glocer : "l'assistance de machines devient de plus en plus importante. Dans quelques années nous devrons nous poser la question d'où on place la limite, comme on a longtemps débattu de l'entrée ou non des calculettes dans les salles de classe."
Jimmy Wales : "Le prochain milliard de personnes va se connecter. Ils ne viennent pas des Etats-Unis mais d'Inde, de Chine, d'Afrique. Ils auront accès à Wikipedia, Facebook, Twitter, et ce sera très transformateur pour l'ensemble de la société. Nous devons en tenir compte dans les programmes mis en place pour connecter le monde."

- Limiter la Net neutralité : c'est un risque sur l'innovation
Stéphane Richard : "c'est un débat majeur et un débat pour tout le monde. Si vous faites une recherche sur la Net neutralité dans Google, les 8 premiers résultats détaillent des thèses "inspirées" par Google. C'est pour dire que la Net neutralité n'est pas que dictée par les opérateurs. On peut aussi poser la question de la gestion d'applications mobiles. Un des principaux acteurs du marché a une politique très stricte de son App Store : où est la net neutralité ? Enfin, il y a au-delà de cela, une réalité physique. La bande passante et le spectre sont des actifs limités. Il faut en tenir compte, sinon à terme il y aura congestion des réseaux et une grande panne."
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Par Marie-Catherine Beuth le 24 mai 2011 14h32

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