lundi 30 mai 2011

Twitter & Facebook : Armes de démocratie massives

Libres. Réellement libres sont les mots qui vont suivre et se propager à travers cette interface virtuelle qu’est votre écran. Leur unique prétention réside dans l’espoir d'attirer l'attention de celui qui leur insufflera la vie. Car ils se veulent l’écho de ma voix et de celles de leurs lecteurs, conjuguées au présent mais propulsées vers le futur.


Peu importe les personnes ou les intérêts qui se cachent derrière les dénominations de “Twitter” et de "Facebook", je les ai choisies pour simplifier et personnifier le raisonnement. Le fait est que c’est grâce à cet espace virtuel que votre lecture anime ces mots auxquels vous faites honneur et permettez d'exister. Le fait est que grâce aux réseaux sociaux, aux sites de partage de vidéos, aux blogs et aux médias participatifs, les vraies informations nous parviennent avant les dépêches de l’AFP, de Bloomberg, de Reuters ou d'autres agences de presse internationales, majoritairement gangrenées par la main mise des pouvoirs exécutifs, qu’ils soient publics ou privés. Le fait est que les peuples qui se sont mobilisés, se mobilisent à l’heure où j’écris ces lignes et se mobiliseront encore lorsque vous les lirez, trouvent dans ces outils leurs armes d'expression, de communication et de libération massives. Le web 2.0 est et sera le vivier des révolutions du 21è siècle.

Les détenteurs historiques du pouvoir d’informer ne dorment pas sur leurs deux oreilles, quoi qu’ils en disent. Leurs sempiternelles tentatives de dénigrement ne feront pas le poids. Les jours de la médiation - si chère aux milieux rédactionnels - sont comptés. Fini l’hégémonie journalistique postmoderne. Les clones de Big Brother ont germé en chacun de nous. ... Pour l'heure, ils sont déboussolés, pervertis à souhait, ils parlent d’information travestie, convaincus sans doute de la rigueur de leur métier et de leur intégrité. Serviteurs de la pensée unique, c’est de confiance en eux dont ils manquent, celle-ci se dissipe au fur et à mesure que celle que nous leur accordons se perd. Internet est un outil dont les usages sont à l’image de l’humanité, avec ses anges et ses démons. ... A l’aube du 21è siècle, à l'heure où la diabolisation, la peur, et la désinformation ravagent plus que jamais le monde - pour ne bizarrement profiter qu’à quelques privilégiés - internet n’est certainement pas un danger, c’est un outil qui a le mérite de permettre l’accès à une conscience collective, quoi que puissent en dire les éternels coincés de la déontologie. La vraie question à se poser, c’est de savoir à qui profite le fait qu’internet, Twitter, Youtube ou Facebook soient soumis à des règlements délimitant le champ d’action des utilisateurs. A croire que ce qui fait peur aux pouvoirs, dans l’état législatif actuel, c’est qu'internet est idéologiquement incontrôlable.

Aujourd’hui, l’info se faufile dans tous les recoins. La multiplicité des témoignages ne peut être que bénéfique. Un envoyé spécial ou un reporter classique ne peuvent pas être partout à la fois et surtout, leurs rapports d’actualité ne seront jamais aussi crédibles que ceux du peuple. Les tweets, les murs virtuels ont également la fonction de servir à diffuser, recevoir, commenter, entrecouper, remettre en question, analyser et vérifier les informations sur les faits que les médias mainstream nous balancent. Lorsque les citoyens d'un pays sont coupés du monde, c'est encore l'ultime moyen de maintenir le contact entre eux et d’avoir une idée plus ou moins proche de la réalité, ce qui est loin d’être le cas avec les adeptes de la propagande ou du silence. ... Bien que la majorité d’entre nous ne publie pas ou très peu d’infos, elle a néanmoins la possibilité de la lire, de la voir, de la critiquer, de la juger et de la partager. Tweeter et Facebook, c’est la possibilité pour chacun de s’exprimer. Dès lors que nous avons accès à internet, ne sommes nous pas égaux face à nos écrans ? La véritable puissance de l’info, c’est tout simplement nous, les utilisateurs.

La démocratie ne consiste-t-elle pas à garantir la liberté d’expression ? La réponse semble évidente à première vue, mais elle l’est beaucoup moins lorsqu’on y regarde de plus près. ... Pour être clair, le Président de la République Française nous annonce, au nom de sa bande de copains du G8 ne l’oublions pas, que la liberté des utilisateurs doit être réduite dans le but d’être garantie. Et le pire, c’est qu’il brandit le drapeau de la protection de la vie privée pour appuyer sa bonne foi. ...

Plus de présélection ou d’adaptation, plus de silence complice ni de manipulation. L’information est instantanée et imprévisible. Il n’y a qu’à leur prêter l’oreille pour entendre leur gémissements ou leurs plaidoiries hasardeuses : transgression de la confidentialité, médiatisation à outrance, respect et protection de la vie privée, etc. Tout un tas de prétextes pour imposer et légitimer des mesures de répression ou des tentatives de contrôle de la toile. Via Twitter, Facebook, Youtube ou Dailymotion, on apprend l’existence des évènements, ensuite on peut faire nos recherches et s’informer sur les faits. Ce qui dérange les journalistes, les chaînes de télévision et les gouvernements, c’est l’idée de perdre leur pouvoir de contrôle sur les lignes éditoriales mais aussi celui de posséder des sources exclusives et expansives. Serait-ce le début de la fin pour la pensée unique ?
 ...

C’est le monde et sa pluralité qui se mélangent, des commentateurs non professionnels, des journalistes, des anonymes, Monsieur tout le monde, des gens de toutes origines, de tous pays, de toutes philosophies, cultures, c’est l’ouverture totale
. C’est la dispersion de l’information qui rend Twitter, Facebook et internet redoutables et redoutés. La Bête, comme certains l’appellent est devenue indomptable. Les mauvaises langues veulent nous faire croire qu'internet est une jungle, avec des prédateurs et des proies. Ce qui est évidemment une fausse représentation de la réalité. On sait pertinemment que la vérité se galvaude, s’interprète, se dissimule, se travestit, se déforme. ... L’information doit être libre et plus on voudra la maîtriser, plus on voudra la libérer. C’est instinctif, vital même. ...  Aujourd’hui c’est le partage, l’échange qui priment. Fini l’unilatéralité de l’information. ...  Les volontés politiques de revoir la structure même d’internet, parce qu’elle menace leur capacité de contrôle sur les masses, est tout simplement inhumain. ... Twitter et Facebook, ce sont des milliards de vérités que par essence révèlent des milliards de voix. C’est l’anti pensée unique par définition. De par son pouvoir de partage de visions, de savoir, d'émotions, de témoignages, internet a paradoxalement des vertus, c'est une sorte de réseau en mouvement relatif permanent. Le symbole de l'anti inertie de notre siècle. Le monde bouge et dans le fossé qui se creuse sans cesse entre riches et pauvres, entre gouvernants et gouvernés, une des seules réelles chances qu'il nous reste, c'est paradoxalement la possibilité de s'enrichir et de s'organiser à travers cet outil virtuel et le partage qu'il permet. Twitter, les médias participatifs, les blogs, Facebook et autres supports contribuent à la naissance d’une intelligence collective. Les cerveaux et les consciences se connectent et créent des synergies, des liens, quel que soit la thématique. Cela permet de suivre des gens qui s’intéressent à des sujets qui nous passionnent, ce qui de tweet en tweet, d'article en article, de vidéo en vidéo, etc. nous aide à nous forger une vision critique des enjeux du monde qui nous entoure.

La preuve, c'est qu'internet et les réseaux sociaux ne sont pas épargnés par la censure. Chaque jour, des comptes ou des pages sont supprimées pour éviter que des mouvements non désirables ne se forment. Rien ne sert de crier à la condamnation ou de perdre son temps à se complaire dans la victimisation. Parce que de toute manière, rien ne pourra y faire, la voix du peuple et les milliards de connexions se renforcent et s’organisent un peu plus à chaque seconde qui passent, de telle sorte qu'aujourd'hui un retour en arrière est impossible. La preuve en est l’ampleur des mouvements dans le monde Arabe, en Espagne à présent et, qui sait, en France et ailleurs plus tard. ...
 

Badi BALTAZAR

Lire le texte complet en cliquant sur le titre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire