Le secteur spatial belge ne connaît pas la crise. Preuve en est avec le lancement, depuis la base de Kourou ce matin, de Proba-V, le satellite d'observation végétale de l'Agence Spatiale Européenne, conçu et financé par la Belgique. Gros plan sur une industrie qui, malgré l'austérité, a toujours le vent en poupe.
C’est ce mardi matin qu’a été lancé le troisième satellite belge Proba-V depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane française. Avec un poids de 138 kg et un volume de moins d'un mètre cube, Proba-V assurera la relève des images "Végétation" prises depuis 15 ans par les instruments à bord des satellites français SPOT-4 et SPOT-5 qui arrivent en fin de vie.
Les données collectées par le satellite belge permettront non seulement de suivre les ressources agricoles et végétales sur l’ensemble de la Terre, mais contribueront également à l’étude des changements climatiques, grâce aux sociétés liégeoises Amos et Spacebel qui ont participé au développement de cet engin hyper-sophistiqué.
Depuis une cinquantaine d'années, la Belgique ne cesse d'occuper une place essentielle dans la construction de l'Europe spatiale (elle a notamment joué un rôle majeur dans la création de l'Agence Spatiale Européenne) et les autorités politiques belges ont d'ailleurs toujours investi dans ce secteur, permettant ainsi de tisser un réseau scientifique et industriel désormais reconnu à l'étranger.
Même en temps de crise
Dans le secteur spatial belge, on craignait toutefois un coup de théâtre au moment des dernières négociations budgétaires. Mais, conformément à son projet de déclaration de politique générale énoncé il y a plus d’un an, le gouvernement Di Rupo s’est finalement tenu à son engagement originel de «conforter sa présence dans les programmes spatiaux européens et bilatéraux». Concrètement, la Belgique investira, dans les cinq prochaines années, plus d’un milliard d’euros (1,018 milliard exactement) dans l’Agence spatiale européenne (ESA), conservant ainsi sa respectable sixième place au classement des meilleurs contributeurs de l’agence.
Des centaines de millions donnés à l'ESA : de l'argent «gaspillé» dans l'espace, diront les grincheux qui assistent, impuissants, aux coupes budgétaires et qui voient leur pouvoir d’achat sans cesse raboté en ces temps d’austérité ? «Je peux comprendre que le grand public puisse s’étonner du fait que le gouvernement n’ait pas décidé de revoir cette enveloppe spatiale à la baisse, mais ma conviction est que le futur se construit dans la recherche, surtout en période de crise, commente Thierry Chantraine, general manager du Centre Spatial de Liège qui occupe une centaine de personnes. Car il ne s’agit pas ici de faire de la recherche pour la recherche, mais de créer de la valeur et surtout de l’emploi.»
Un réel investissement
L’analyse est juste : le milliard belge promis à l’ESA pour la période 2013-2017 n’est certainement pas de l’argent «gaspillé dans l’espace». Car les sommes que versent les Etats membres à l’ESA sont ensuite réinvesties dans les entreprises spatiales des pays contributeurs selon le fameux principe du «retour géographique» qui anime l’agence. Autrement dit, ce milliard déboursé par le gouvernement belge fera tourner le secteur spatial de notre pays qui compte pas moins de 2.000 employés, généralement hautement qualifiés. Un nombre qui peut même être porté à 10.000 employés si l’on prend cette fois en considération le secteur élargi de la construction aéronautique et spatiale en Belgique (incluant les fabricants d’avions et de pièces d’avions), selon les données récoltées par Statbel.
De plus, si l’on en croit les études menées dans le secteur, chaque euro investi par la Belgique dans le domaine spatial générerait un retour sur investissement de l’ordre de 3 euros dans l’économie belge. Car outre son premier cercle d’activité, le secteur spatial apporte des retombées en termes de produits et de services dans d’autres sphères telles que l’énergie, l’environnement ou l’alimentation.
La consolidation de la position de la Belgique en tant que «plus grand des petits pays contributeurs» au budget de l’ESA marque une volonté historique de maintenir plus que jamais un savoir-faire spatial porteur de développement et d’expertise reconnue à l’étranger. Et le lancement de Proba-V, réussi ce matin à Kourou, en est un exemple éclatant.
Frédéric Brébant
C’est ce mardi matin qu’a été lancé le troisième satellite belge Proba-V depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane française. Avec un poids de 138 kg et un volume de moins d'un mètre cube, Proba-V assurera la relève des images "Végétation" prises depuis 15 ans par les instruments à bord des satellites français SPOT-4 et SPOT-5 qui arrivent en fin de vie.
Les données collectées par le satellite belge permettront non seulement de suivre les ressources agricoles et végétales sur l’ensemble de la Terre, mais contribueront également à l’étude des changements climatiques, grâce aux sociétés liégeoises Amos et Spacebel qui ont participé au développement de cet engin hyper-sophistiqué.
Depuis une cinquantaine d'années, la Belgique ne cesse d'occuper une place essentielle dans la construction de l'Europe spatiale (elle a notamment joué un rôle majeur dans la création de l'Agence Spatiale Européenne) et les autorités politiques belges ont d'ailleurs toujours investi dans ce secteur, permettant ainsi de tisser un réseau scientifique et industriel désormais reconnu à l'étranger.
Même en temps de crise
Dans le secteur spatial belge, on craignait toutefois un coup de théâtre au moment des dernières négociations budgétaires. Mais, conformément à son projet de déclaration de politique générale énoncé il y a plus d’un an, le gouvernement Di Rupo s’est finalement tenu à son engagement originel de «conforter sa présence dans les programmes spatiaux européens et bilatéraux». Concrètement, la Belgique investira, dans les cinq prochaines années, plus d’un milliard d’euros (1,018 milliard exactement) dans l’Agence spatiale européenne (ESA), conservant ainsi sa respectable sixième place au classement des meilleurs contributeurs de l’agence.
Des centaines de millions donnés à l'ESA : de l'argent «gaspillé» dans l'espace, diront les grincheux qui assistent, impuissants, aux coupes budgétaires et qui voient leur pouvoir d’achat sans cesse raboté en ces temps d’austérité ? «Je peux comprendre que le grand public puisse s’étonner du fait que le gouvernement n’ait pas décidé de revoir cette enveloppe spatiale à la baisse, mais ma conviction est que le futur se construit dans la recherche, surtout en période de crise, commente Thierry Chantraine, general manager du Centre Spatial de Liège qui occupe une centaine de personnes. Car il ne s’agit pas ici de faire de la recherche pour la recherche, mais de créer de la valeur et surtout de l’emploi.»
Un réel investissement
L’analyse est juste : le milliard belge promis à l’ESA pour la période 2013-2017 n’est certainement pas de l’argent «gaspillé dans l’espace». Car les sommes que versent les Etats membres à l’ESA sont ensuite réinvesties dans les entreprises spatiales des pays contributeurs selon le fameux principe du «retour géographique» qui anime l’agence. Autrement dit, ce milliard déboursé par le gouvernement belge fera tourner le secteur spatial de notre pays qui compte pas moins de 2.000 employés, généralement hautement qualifiés. Un nombre qui peut même être porté à 10.000 employés si l’on prend cette fois en considération le secteur élargi de la construction aéronautique et spatiale en Belgique (incluant les fabricants d’avions et de pièces d’avions), selon les données récoltées par Statbel.
De plus, si l’on en croit les études menées dans le secteur, chaque euro investi par la Belgique dans le domaine spatial générerait un retour sur investissement de l’ordre de 3 euros dans l’économie belge. Car outre son premier cercle d’activité, le secteur spatial apporte des retombées en termes de produits et de services dans d’autres sphères telles que l’énergie, l’environnement ou l’alimentation.
La consolidation de la position de la Belgique en tant que «plus grand des petits pays contributeurs» au budget de l’ESA marque une volonté historique de maintenir plus que jamais un savoir-faire spatial porteur de développement et d’expertise reconnue à l’étranger. Et le lancement de Proba-V, réussi ce matin à Kourou, en est un exemple éclatant.
Frédéric Brébant
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