LE CERCLE. Rechercher via les fondations des ressources additionnelles pour l’enseignement supérieur et la recherche paraît nécessaire et judicieux.
Face au désengagement de l’État, potentiellement, quatre types de ressources en propres (autrement dit non publiques ou encore privées) sont principalement à considérer pour les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) : la formation continue, la recherche partenariale, le mécénat et les frais de scolarité. Il nous semble que les fondations sont l’une des voies pour contribuer à résoudre la difficile équation du financement de l’enseignement supérieur et de la Recherche. Comment ?
Les pistes de réflexion et d’actions
La crise est une période de changement dont il faut profiter pour faire bouger les lignes et pousser le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche d'un côté et les entreprises de l'autre à créer des passerelles pour trouver ensemble les moyens de la surmonter.
Les débats que nous conduisons depuis plusieurs années à l’IFFRES et mon travail sur le terrain comme conseil en stratégie de développement des ressources de l'ESR ont fait émerger quelques lignes fortes.
Notamment :
- Il est nécessaire que soit conduite une analyse objective des aides et incitations fiscales dans le domaine (mécénat, dons, crédit impôt recherche, APL, bourses étudiants…) au prisme de leur contribution à l’intérêt général.
- Il est tout aussi nécessaire de maintenir dans la durée les avantages fiscaux existants. Avant toute remise en cause, il conviendrait de mesurer l’impact que pourrait avoir une remise en question des incitations fiscales pour le mécénat. Ne devrait-on pas les considérer plutôt comme des encouragements à un investissement privé en faveur de la recherche et l’enseignement supérieur pour lequel aucun retour n’est attendu par le donateur que comme des "niches fiscales", selon le point de vue de Bercy.
Le risque est grand que soit remise en cause, la relation "non marchande" entre le monde académique de la recherche et de l’enseignement supérieur et le monde socio-économique. Celle-ci se construit depuis peu sur la base de l’intérêt général et nécessite pour produire tous ses effets, constance et durée car il s’agit avant tout d’acculturation réciproque.
- Il faudrait que l'État, les entreprises et la société civile se mobilisent de concert pour accroitre les moyens financiers des étudiants et des doctorants si nous considérons que "l’enseignement supérieur est une priorité nationale". La situation actuelle montre que c’est le financement de la vie étudiante qui est le plus critique. Un enjeu fondamental est donc de faire participer constructivement la population étudiante aux projets les concernant.
- Il conviendrait de renforcer la place des PME, au fort potentiel d'innovation, dans les instances de gouvernance des structures et organismes collaboratifs et des fondations.
- Il s'agirait de simplifier le champ des institutions, structures et organismes divers qui se sont empilés depuis 2004, dispersant l'énergie et les moyens de tous, et surtout des entreprises et des chercheurs.
- Il faudrait que les fondations de l’ESR soient en capacité de contribuer pleinement au développement des ressources privées de l’ESR notamment dans le domaine de la formation continu, dans le domaine des frais de scolarité et dans le domaine des partenariats de recherche.
- Il faudrait, pour s’inscrire dans la durée, que les fondations de l’ESR définissent clairement leur vision et leurs objectifs de développement, se dotent des moyens humains et financiers nécessaires, ouvrent leur gouvernance et y assurent un meilleur équilibre "académique – entreprises – société civile".
- Il est serait utile de construire un espace où les Fondations de l’ESR puissent :
· Échanger et partager leurs bonnes pratiques ;
· Renforcer leurs compétences ;
· Réfléchir à leur utilité, à leurs raisons d’être, à leurs stratégies et à leur évolution.
- Enfin, il est plus que jamais nécessaire de créer les conditions d’un dialogue constructif entre les Fondations de l’ESR et le monde des entreprises pour :
· Identifier les domaines d’actions prioritaires pour les entreprises ;
· Identifier les niveaux de ressources réellement atteignables (inclus les possibles recettes d'activité) ;
· Identifier les contraintes de gouvernance des structures et des projets.
Max Anghilante
Associé Fondateur de FondaDev & Président IFFRES
03/05/2013
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/associations-fondations/221171900/fondations-cles-financement-lenseignement-superie
Face au désengagement de l’État, potentiellement, quatre types de ressources en propres (autrement dit non publiques ou encore privées) sont principalement à considérer pour les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) : la formation continue, la recherche partenariale, le mécénat et les frais de scolarité. Il nous semble que les fondations sont l’une des voies pour contribuer à résoudre la difficile équation du financement de l’enseignement supérieur et de la Recherche. Comment ?
Les pistes de réflexion et d’actions
La crise est une période de changement dont il faut profiter pour faire bouger les lignes et pousser le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche d'un côté et les entreprises de l'autre à créer des passerelles pour trouver ensemble les moyens de la surmonter.
Les débats que nous conduisons depuis plusieurs années à l’IFFRES et mon travail sur le terrain comme conseil en stratégie de développement des ressources de l'ESR ont fait émerger quelques lignes fortes.
Notamment :
- Il est nécessaire que soit conduite une analyse objective des aides et incitations fiscales dans le domaine (mécénat, dons, crédit impôt recherche, APL, bourses étudiants…) au prisme de leur contribution à l’intérêt général.
- Il est tout aussi nécessaire de maintenir dans la durée les avantages fiscaux existants. Avant toute remise en cause, il conviendrait de mesurer l’impact que pourrait avoir une remise en question des incitations fiscales pour le mécénat. Ne devrait-on pas les considérer plutôt comme des encouragements à un investissement privé en faveur de la recherche et l’enseignement supérieur pour lequel aucun retour n’est attendu par le donateur que comme des "niches fiscales", selon le point de vue de Bercy.
Le risque est grand que soit remise en cause, la relation "non marchande" entre le monde académique de la recherche et de l’enseignement supérieur et le monde socio-économique. Celle-ci se construit depuis peu sur la base de l’intérêt général et nécessite pour produire tous ses effets, constance et durée car il s’agit avant tout d’acculturation réciproque.
- Il faudrait que l'État, les entreprises et la société civile se mobilisent de concert pour accroitre les moyens financiers des étudiants et des doctorants si nous considérons que "l’enseignement supérieur est une priorité nationale". La situation actuelle montre que c’est le financement de la vie étudiante qui est le plus critique. Un enjeu fondamental est donc de faire participer constructivement la population étudiante aux projets les concernant.
- Il conviendrait de renforcer la place des PME, au fort potentiel d'innovation, dans les instances de gouvernance des structures et organismes collaboratifs et des fondations.
- Il s'agirait de simplifier le champ des institutions, structures et organismes divers qui se sont empilés depuis 2004, dispersant l'énergie et les moyens de tous, et surtout des entreprises et des chercheurs.
- Il faudrait que les fondations de l’ESR soient en capacité de contribuer pleinement au développement des ressources privées de l’ESR notamment dans le domaine de la formation continu, dans le domaine des frais de scolarité et dans le domaine des partenariats de recherche.
- Il faudrait, pour s’inscrire dans la durée, que les fondations de l’ESR définissent clairement leur vision et leurs objectifs de développement, se dotent des moyens humains et financiers nécessaires, ouvrent leur gouvernance et y assurent un meilleur équilibre "académique – entreprises – société civile".
- Il est serait utile de construire un espace où les Fondations de l’ESR puissent :
· Échanger et partager leurs bonnes pratiques ;
· Renforcer leurs compétences ;
· Réfléchir à leur utilité, à leurs raisons d’être, à leurs stratégies et à leur évolution.
- Enfin, il est plus que jamais nécessaire de créer les conditions d’un dialogue constructif entre les Fondations de l’ESR et le monde des entreprises pour :
· Identifier les domaines d’actions prioritaires pour les entreprises ;
· Identifier les niveaux de ressources réellement atteignables (inclus les possibles recettes d'activité) ;
· Identifier les contraintes de gouvernance des structures et des projets.
Max Anghilante
Associé Fondateur de FondaDev & Président IFFRES
03/05/2013
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/associations-fondations/221171900/fondations-cles-financement-lenseignement-superie
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