Caméras et systèmes GPS recueillent des quantités d'images et de données qui, traitées sur des modèles mathématiques, entrent de plus en plus dans la valorisation des joueurs à l'occasion du mercato.
Le recours minutieux à la technologie et aux mathématiques qui fait grincer les dents des vétérans du base-ball dans le film « Moneyball », avec Brad Pitt, est une réalité dans le football professionnel européen, et singulièrement au Royaume-Uni. Si l'on en croit les deux groupes de compilation de ce type de données leaders outre-Manche, Prozone (qui appartient au français Sport Universal Process) et Opta, tous les clubs de la Premier League s'y sont mis quand, en France, une majorité de clubs se seraient convertis à cette pratique.
Mais il est vrai que le championnat anglais brasse des sommes d'argent plus importantes. Le total des chiffres d'affaires (billets, publicité, droits de retransmission…) des 20 clubs de la Premier League devrait grimper à 3,1 milliards de livres (3,6 milliards d'euros) cette saison 2013-2014, en raison de l'emballement des enchères pour les droits de retransmission. A titre de comparaison, le total des produits générés en France par la Ligue 1 (hors transferts) au terme de la saison 2012-2013 serait, selon les premiers chiffres de la DNCG - le gendarme financier du foot français -, de 1,27 milliard d'euros.
Simon Farrent, responsable marketing chez Opta, constate que le recours au « big data » « a décollé il y a deux trois ans ». Chris Mann, qui occupe le même poste chez le concurrent Prozone, note que les clubs de football ont désormais dans leur staff en moyenne 4 analystes dédiés à cette activité, voire 7 à 8 pour les plus grands clubs, contre un seul il y a quelques années. « Le club de Derby County a été pionnier en 1998, raconte Chris Mann, et ce qui était au départ perçu comme une révolution a été rapidement adopté par Manchester United et Arsenal. »
80.000 joueurs répertoriés
Les professionnels constatent que ces services ne sont plus seulement utiles auxanalyses techniques d'avant ou d'après-match. Ils s'avèrent de plus en plus indispensables pour le recrutement des joueurs. Le mercato, dont une fenêtre est en ce moment ouverte jusqu'au début septembre, est en effet un enjeu financier considérable pour des clubs qui n'ont pas le droit à l'erreur. Chaque joueur est un investissement, il est destiné plus tard à être revendu, et mieux vaut détecter les talents avant que leur cote n'augmente. « Le cerveau humain ne peut engranger qu'une quantité limitée d'informations », met en avant Simon Farrent. Pour son service dédié au recrutement, Prozone offre des renseignements sur 80.000 joueurs dans 37 championnats de foot dans le monde.
Les données à disposition des sélectionneurs sont d'une précision implacable.« Chaque phase de jeu - tacle, passe, tirs, interception, etc. - est répertoriée dans les systèmes et il est possible de demander les vidéos de tous les derniers tacles ou tirs d'un défenseur ou d'un attaquant sur plusieurs saisons », explique Chris Mann. Prozone a ainsi placé elle-même entre 8 et 12 caméras dans chaque stade de la Premier League. Simon Farrent explique qu' « on peut également collecter des données physiques récupérées par GPS sur chacun des joueurs ». Ces renseignements - vitesse, endurance etc. - sont généralement gardés plus jalousement par les clubs. Les données techniques classiques sont moins protégées : elles sont d'ailleurs également vendues aux médias pour renseigner le public.
Prozone a placé entre 8 et 12 caméras dans chaque stade de la Premier League. - Photo DR |
Le recours minutieux à la technologie et aux mathématiques qui fait grincer les dents des vétérans du base-ball dans le film « Moneyball », avec Brad Pitt, est une réalité dans le football professionnel européen, et singulièrement au Royaume-Uni. Si l'on en croit les deux groupes de compilation de ce type de données leaders outre-Manche, Prozone (qui appartient au français Sport Universal Process) et Opta, tous les clubs de la Premier League s'y sont mis quand, en France, une majorité de clubs se seraient convertis à cette pratique.
Mais il est vrai que le championnat anglais brasse des sommes d'argent plus importantes. Le total des chiffres d'affaires (billets, publicité, droits de retransmission…) des 20 clubs de la Premier League devrait grimper à 3,1 milliards de livres (3,6 milliards d'euros) cette saison 2013-2014, en raison de l'emballement des enchères pour les droits de retransmission. A titre de comparaison, le total des produits générés en France par la Ligue 1 (hors transferts) au terme de la saison 2012-2013 serait, selon les premiers chiffres de la DNCG - le gendarme financier du foot français -, de 1,27 milliard d'euros.
Simon Farrent, responsable marketing chez Opta, constate que le recours au « big data » « a décollé il y a deux trois ans ». Chris Mann, qui occupe le même poste chez le concurrent Prozone, note que les clubs de football ont désormais dans leur staff en moyenne 4 analystes dédiés à cette activité, voire 7 à 8 pour les plus grands clubs, contre un seul il y a quelques années. « Le club de Derby County a été pionnier en 1998, raconte Chris Mann, et ce qui était au départ perçu comme une révolution a été rapidement adopté par Manchester United et Arsenal. »
80.000 joueurs répertoriés
Les professionnels constatent que ces services ne sont plus seulement utiles auxanalyses techniques d'avant ou d'après-match. Ils s'avèrent de plus en plus indispensables pour le recrutement des joueurs. Le mercato, dont une fenêtre est en ce moment ouverte jusqu'au début septembre, est en effet un enjeu financier considérable pour des clubs qui n'ont pas le droit à l'erreur. Chaque joueur est un investissement, il est destiné plus tard à être revendu, et mieux vaut détecter les talents avant que leur cote n'augmente. « Le cerveau humain ne peut engranger qu'une quantité limitée d'informations », met en avant Simon Farrent. Pour son service dédié au recrutement, Prozone offre des renseignements sur 80.000 joueurs dans 37 championnats de foot dans le monde.
Les données à disposition des sélectionneurs sont d'une précision implacable.« Chaque phase de jeu - tacle, passe, tirs, interception, etc. - est répertoriée dans les systèmes et il est possible de demander les vidéos de tous les derniers tacles ou tirs d'un défenseur ou d'un attaquant sur plusieurs saisons », explique Chris Mann. Prozone a ainsi placé elle-même entre 8 et 12 caméras dans chaque stade de la Premier League. Simon Farrent explique qu' « on peut également collecter des données physiques récupérées par GPS sur chacun des joueurs ». Ces renseignements - vitesse, endurance etc. - sont généralement gardés plus jalousement par les clubs. Les données techniques classiques sont moins protégées : elles sont d'ailleurs également vendues aux médias pour renseigner le public.
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