C'est un projet qu'il est possible de qualifier de démesuré : une université américaine, qui se veut d'excellence, devrait voire le jour… Rien d'exceptionnel, sauf que cet établissement sera complètement dématérialisé. Et il compte bien entrer en compétition avec les universités de la prestigieuse Ivy League, parmi lesquelles figure Harvard, Princeton, et Yale !
Minerva, du nom de la déesse romaine de la fureur guerrière, mais également de la sagesse et de l'intelligence : tel est le nom évocateur de la toute nouvelle université américaine, qui devrait ouvrir ses portes à l'horizon 2015… Ou plutôt ses fenêtres ! Complètement dématérialisée, Minerva devrait en effet être la toute première université en ligne, sans campus, révèle le quotidien The Times. Le journal anglais va même plus loin en estimant que cette création "promet de révolutionner le système éducatif à l'échelle mondiale". Il précise également que Minerva devrait accueillir les 200 ou 300 meilleurs éléments dans un premier temps.
Du côté des porteurs de ce projet ambitieux, on vise haut. "Minerva est la première université américaine d'élite à être créée depuis un siècle", s'enthousiasme Ben Nelson. L'ambition du fondateur de Minerva va même au-delà, puisqu'il entend former "les futurs présidents, leaders de la pensée et les icônes culturelles"… Rien que ça ! L'objectif est ainsi de rattraper voire de dépasser les universités prestigieuses de l'Ivy League (Yale, Cornell, Harvard, Princeton…), en proposant aux étudiants les mêmes prestations, pour des frais de scolarité deux fois moins élevés. Des aides devraient également être proposées aux étudiants éligibles.
Des dortoirs et des vidéos
La plan stratégique envisagé est relativement simple, et part du constat qu'il existe aujourd'hui de nombreux cours en ligne. Mais cette méthode à un cruel défaut : chacun apprend dans son coin. Minerva se présente ainsi comme un projet hybride, mêlant cours en ligne et vie ensemble. En effet, les étudiants sélectionnés vivront dans des dortoirs et assisteront aux cours donnés sous forme de vidéos, postées en ligne. Malgré cela, les étudiants devraient bien voyager, puisqu'ils sont censés vivre la première année à San Francisco, pour ensuite partir étudier dans six villes ou plus. Parmi elles : Londres, Hong Kong, Paris, Istanbul ou encore Sao Paulo…
Les études devraient en tout durer quatre ans, soit la durée d'un Bachelor américain (licence du système LMD). Les séminaires devraient comporter au maximum 25 étudiants, de sorte que si l'un d'eux à une question à poser, son visage apparaîtra à l'écran et le professeur pourra lui répondre facilement. En tout, quatre "colleges" (facultés) devraient ouvrir : trois en arts et sciences, et unebusiness school.
Des critiques et des soutiens
Un tel projet bénéficie notamment du soutien de Lawrence Summers, ancien secrétaire du Trésor et ancien président d'Harvard. Autre appui de poids : l'ancien sénateur démocrate du Nébraska, Bob Kerrey, qui a également été président de la New Scool de New York entre 2001 et 2010. Ce dernier affirme notamment que Minerva est "la seule innovation importante en matière d'éducation supérieure à laquelle il ait été confronté de sa vie", phrase reprise fièrement sur le site du projet. Mais les soutiens vont bien plus loin que les mots, puisque Minerva a tout de même déjà récolté 25 millions de dollars d'investissements en capital-risque…
Pourtant, des voix contestataires s'élèvent déjà ici ou là. En effet, de nombreux universitaires jugent l'ambition de cette université un peu trop élevée, pour les débuts de Minerva tout du moins. Atteindre l'excellence des universités labellisées "Ivy League" ne se fera en effet pas en un jour, et il faudra du temps pour que cette nouvelle manière d'enseigner porte ses fruits. Autre point critique soulevé : sans bibliothèque ou laboratoire, difficile d'effectuer des recherches approfondies ou d'expérimenter…
Anaïs Grockowiak, OrientationsMis en ligne le Mercredi 21 Août 2013
Minerva, du nom de la déesse romaine de la fureur guerrière, mais également de la sagesse et de l'intelligence : tel est le nom évocateur de la toute nouvelle université américaine, qui devrait ouvrir ses portes à l'horizon 2015… Ou plutôt ses fenêtres ! Complètement dématérialisée, Minerva devrait en effet être la toute première université en ligne, sans campus, révèle le quotidien The Times. Le journal anglais va même plus loin en estimant que cette création "promet de révolutionner le système éducatif à l'échelle mondiale". Il précise également que Minerva devrait accueillir les 200 ou 300 meilleurs éléments dans un premier temps.
Du côté des porteurs de ce projet ambitieux, on vise haut. "Minerva est la première université américaine d'élite à être créée depuis un siècle", s'enthousiasme Ben Nelson. L'ambition du fondateur de Minerva va même au-delà, puisqu'il entend former "les futurs présidents, leaders de la pensée et les icônes culturelles"… Rien que ça ! L'objectif est ainsi de rattraper voire de dépasser les universités prestigieuses de l'Ivy League (Yale, Cornell, Harvard, Princeton…), en proposant aux étudiants les mêmes prestations, pour des frais de scolarité deux fois moins élevés. Des aides devraient également être proposées aux étudiants éligibles.
Des dortoirs et des vidéos
La plan stratégique envisagé est relativement simple, et part du constat qu'il existe aujourd'hui de nombreux cours en ligne. Mais cette méthode à un cruel défaut : chacun apprend dans son coin. Minerva se présente ainsi comme un projet hybride, mêlant cours en ligne et vie ensemble. En effet, les étudiants sélectionnés vivront dans des dortoirs et assisteront aux cours donnés sous forme de vidéos, postées en ligne. Malgré cela, les étudiants devraient bien voyager, puisqu'ils sont censés vivre la première année à San Francisco, pour ensuite partir étudier dans six villes ou plus. Parmi elles : Londres, Hong Kong, Paris, Istanbul ou encore Sao Paulo…
Les études devraient en tout durer quatre ans, soit la durée d'un Bachelor américain (licence du système LMD). Les séminaires devraient comporter au maximum 25 étudiants, de sorte que si l'un d'eux à une question à poser, son visage apparaîtra à l'écran et le professeur pourra lui répondre facilement. En tout, quatre "colleges" (facultés) devraient ouvrir : trois en arts et sciences, et unebusiness school.
Des critiques et des soutiens
Un tel projet bénéficie notamment du soutien de Lawrence Summers, ancien secrétaire du Trésor et ancien président d'Harvard. Autre appui de poids : l'ancien sénateur démocrate du Nébraska, Bob Kerrey, qui a également été président de la New Scool de New York entre 2001 et 2010. Ce dernier affirme notamment que Minerva est "la seule innovation importante en matière d'éducation supérieure à laquelle il ait été confronté de sa vie", phrase reprise fièrement sur le site du projet. Mais les soutiens vont bien plus loin que les mots, puisque Minerva a tout de même déjà récolté 25 millions de dollars d'investissements en capital-risque…
Pourtant, des voix contestataires s'élèvent déjà ici ou là. En effet, de nombreux universitaires jugent l'ambition de cette université un peu trop élevée, pour les débuts de Minerva tout du moins. Atteindre l'excellence des universités labellisées "Ivy League" ne se fera en effet pas en un jour, et il faudra du temps pour que cette nouvelle manière d'enseigner porte ses fruits. Autre point critique soulevé : sans bibliothèque ou laboratoire, difficile d'effectuer des recherches approfondies ou d'expérimenter…
Anaïs Grockowiak, OrientationsMis en ligne le Mercredi 21 Août 2013
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