mercredi 28 septembre 2011

S’organiser grâce aux environnements numériques

La rentrée, le moment où il faut se remettre au travail, où on planifie son année, où l’on range son disque dur (quand on en a encore un), où l’on prépare ses espaces de travail, où l’on se met d’accord avec ses collègues, partenaires, camarades sur comment on va partager l’information.
Et là chacun y va de son expérience, de ses habitudes, de son envie de tester le dernier outil si cool. Et dieu sait qu’ils sont nombreux ces outils. Le débat s’enflamme et tout le monde a raison, mais après coup beaucoup se sentent perdus. A-t-on fait le bon choix ? Est ce que mon outil me rendra de bons et loyaux services ? Est ce que mon accès à mes données est pérenne ? Et que se passera-t-il si je change d’outil ? Et vais-je être obligé d’en changer ?

De manière intéressante trois écoles de pensée convergentes mettent en avant l’idée que la constitution d’un tel espace est d’abord personnelle mais s’inscrit dans un contexte social :
  • pour l’apprentissage, un mouvement assez fort existe dans le monde anglo-saxon autour des PLE (Personal Learning Environment), que l’on peut traduire en français sous l’acronyme EAP (Environnement d’Apprentissage Personnel). L’idée sous-jacente est que les objectifs et les modes d’apprentissage sur le web sont définis par l’apprenant lui même, ce qui est sans doute la raison pour laquelle le concept ne prend pas vraiment dans le monde francophone. Une autre difficulté pour s’approprier le concept est qu’il est souvent présenté sous forme d’architecture informatique et non pas en termes d’usages ;
  • le domaine de la gestion de connaissances (Knowledge management) est passée d’une approche de formalisation des connaissances à un approche de construction collaborative autour de la notion de communauté de pratique (définie par Wenger). L’idée est que du coup les collaborateurs et l’organisation apprennent. On passe alors au concept de PKM ou gestion de connaissances personnelles. Comme on est dans le domaine de l’entreprise, la gestion du temps et l’idée que les apprentissages sont guidés par les besoins de l’entreprise apparaissent comme étant des éléments de cadrage. Les outils, les méthodes ressemblent néanmoins aux autres approches. Mohamed Chatti considère même que ces deux modèles PKM et PLE ont vocation à converger.
  • le domaine de la gestion documentaire, notamment au travers des excellentes synthèses des Urfist, nous présente les mêmes notions autour de la recherche documentaire.


 
Au delà de ces cadres méthodologiques, pour passer à l’acte il est nécessaire de s’intéresser aux usages afin de pouvoir démarrer. On trouve des catalogues d’outils qui peuvent donner des idées, par exemple le Top 100 pour apprendre en 2011(en anglais), qui peut donner des idées. On trouve a contrario des approches outils comme par exemple cet impressionnant article d’Evernote., ou l’article de Christine Vaufrey sur ses usages de Diigo « je suis sûr(e) d’avoir lu ce truc quelque part…« . Reste à passer à des cas pratiques pour répondre à la question (toujuors de Christine Vaufrey) « Comment accompagner les enseignants dans l’usage des outils numériques ? » Et j’y ajouterai bien : les élèves, les étudiants, les bénévoles dans les associations (sportives ou de parents d’élèves par exemple) … tant il me semble que les uns renforceront les autres. Les animateurs d’EPN nous ont montré le chemin en proposant des dispositifs d’auto-formation avec deux axes d’entrée : outils et scénarios. Avec un parti pris néanmoins, un choix unique d’outils en fonction de la situation visée.

Or chaque situation est différente, en fonction des connaissances préalables des participants, en fonction de la continuité visée entre outils ou équipements d’usages (portable, smartphone, tablette), en fonction de contraintes diverses liées par exemple aux hébergements acceptables.
Voici les profils types sur lesquels j’ai été interpellé ces derniers temps :
  1. L’élève au collège qui travaille sur ses cours avec un PC portable ;
  2. L’étudiant qui doit être plus autonome sur ses cours, et qui produit des rapports, voire les publie ;
  3. Il peut travailler en groupe ;
  4. Il peut faire des recherches bibliographiques ;
  5. La constitution d’un réseau social de travail ;
  6. L’association 1901 qui veut organiser ses échanges ;
  7. celle qui veut être présente sur les réseaux sociaux pour se faire mieux connaitre ;
  8. et moi même je me suis interpellé pour renouveler mon propre PLE !
 
Je vais sans doute écrire quelques billets dans les prochains temps pour formaliser quelques solutions types, soit par ces scénarios, soit selon une approche outil (comme je l’ai déjà évoqué dans la tentation du tout Google). Il faudra sans doute avoir une approche qui montre qu’il est nécessaire d’aborder ces solutions avec une approche progressive, évolutive, d’apprentissage. L’idée est que les personnes qui s’engagent dans une utilisation d’outils collaboratifs, s’engage dans une démarche, progressive, simple, mais non figée.

Peut être serez vous tentés de proposer votre solution, j’ouvre un document google partagé à tout hasard. Les commentaires sont évidemment bienvenus.
 
Crédit photo : Virtual Learning Environments class in SL with guest speaker George Haines par danceinthesky, licence CC-by-nc-sa

 

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