Dans Kadhafi, Ben Johnson et Maradona, je vous ai évoqué le fait que dans toutes dictatures de la planète, c’était d’usage que la progéniture, la famille et la tribu du dictateur font partie du noyau de l’oligarchie d’affaires locale qui accapare sans partage la richesse de la Nation. En Libye, les Kadhafi sont devenus la Libye, et là je vous parlerai des Trabelsi et Ben Ali qui sont devenus la Tunisie!
En effet, en Tunisie, après la révolution du 14 janvier, les langues se sont déliées. Dans un article publié, le 8 mars dernier, par le quotidien La Presse de Tunisie, le journaliste Hassen Mzoughi a plaidé pour la fin d'un système. Il a surtout évoqué le cas Slim Chiboub et a appelé à ce que la révolution balaye aussi dans les sphères du sport où la corruption et la mainmise du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) ont également fait des ravages.
Qui est-ce ce Slim Chiboub? Slim doit son ascension surtout au fait qu’il est devenu le beau-fils de Ben Ali en épousant sa fille aînée Dorsaf. Il s’est construit une fortune en s’associant à des hommes d’affaires véreux. Sa spécialité c’était de jouer les intermédiaires entre les pouvoirs publics et les entreprises étrangères qui veulent décrocher un contrat en Tunisie et en Libye.
Chiboub a fini par devenir l’homme incontournable du sport tunisien. Ainsi, il n’y avait plus de ministre, de président de fédération et de club qui était nommé sans son aval. Il entreprenait systématiquement de déstabiliser tout ministre ou tout dirigeant de fédération qui ne sert pas ses intérêts.
Il «dégageait» les présidents fédéraux, changeait des règlements, critiquait les choix des sélectionneurs. La sélection était son «domaine préféré». Henri Kasperczak, sélectionneur de l’équipe de Tunisie de 1994 à 1998, avait tenté de «casser» son interventionnisme. En vain. En 1998, en France, Chiboub fomente un véritable putsch à l’encontre de ce sélectionneur et l’oblige, avec la complicité de certains joueurs de l’EST, à démissionner en pleine Coupe du monde!
Dans cette Tunisie des Trabelsi et des Ben Ali, même les légendes du sport ont goûté à la médecine de l’abus de pouvoir, de l’humiliation et de la terreur. C’était le cas de Tarek Diab, l'ex-footballeur international tunisien, seul Tunisien à avoir décroché le Ballon d'or africain en 1977. En 2008, il avait osé refuser de serrer la main du ministre des Sports de l’époque lors de la remise de la Coupe de Tunisie à son équipe. Alors, quelques jours plus tard, et pour le punir il a été accusé de délits en rapport avec le Code de la route, de propos blasphématoires et de tentative de corruption sur un agent de police!
La morale de l’histoire, c’est qu’à la fin, les Trabelsi et les Ben Ali sont soit en fuite, soit emprisonnés. Tarek, lui, il est toujours le héros de tout un pays, pour l’éternité!
par: Hassan Serraji
14 septembre 2011, 15:24
http://www.journalmetro.com/blogue/post/969178--tunisie-quand-les-langues-se-delient
En effet, en Tunisie, après la révolution du 14 janvier, les langues se sont déliées. Dans un article publié, le 8 mars dernier, par le quotidien La Presse de Tunisie, le journaliste Hassen Mzoughi a plaidé pour la fin d'un système. Il a surtout évoqué le cas Slim Chiboub et a appelé à ce que la révolution balaye aussi dans les sphères du sport où la corruption et la mainmise du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) ont également fait des ravages.
Qui est-ce ce Slim Chiboub? Slim doit son ascension surtout au fait qu’il est devenu le beau-fils de Ben Ali en épousant sa fille aînée Dorsaf. Il s’est construit une fortune en s’associant à des hommes d’affaires véreux. Sa spécialité c’était de jouer les intermédiaires entre les pouvoirs publics et les entreprises étrangères qui veulent décrocher un contrat en Tunisie et en Libye.
Chiboub a fini par devenir l’homme incontournable du sport tunisien. Ainsi, il n’y avait plus de ministre, de président de fédération et de club qui était nommé sans son aval. Il entreprenait systématiquement de déstabiliser tout ministre ou tout dirigeant de fédération qui ne sert pas ses intérêts.
Il «dégageait» les présidents fédéraux, changeait des règlements, critiquait les choix des sélectionneurs. La sélection était son «domaine préféré». Henri Kasperczak, sélectionneur de l’équipe de Tunisie de 1994 à 1998, avait tenté de «casser» son interventionnisme. En vain. En 1998, en France, Chiboub fomente un véritable putsch à l’encontre de ce sélectionneur et l’oblige, avec la complicité de certains joueurs de l’EST, à démissionner en pleine Coupe du monde!
Dans cette Tunisie des Trabelsi et des Ben Ali, même les légendes du sport ont goûté à la médecine de l’abus de pouvoir, de l’humiliation et de la terreur. C’était le cas de Tarek Diab, l'ex-footballeur international tunisien, seul Tunisien à avoir décroché le Ballon d'or africain en 1977. En 2008, il avait osé refuser de serrer la main du ministre des Sports de l’époque lors de la remise de la Coupe de Tunisie à son équipe. Alors, quelques jours plus tard, et pour le punir il a été accusé de délits en rapport avec le Code de la route, de propos blasphématoires et de tentative de corruption sur un agent de police!
La morale de l’histoire, c’est qu’à la fin, les Trabelsi et les Ben Ali sont soit en fuite, soit emprisonnés. Tarek, lui, il est toujours le héros de tout un pays, pour l’éternité!
par: Hassan Serraji
14 septembre 2011, 15:24
http://www.journalmetro.com/blogue/post/969178--tunisie-quand-les-langues-se-delient
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