Une citation placée sur un mur de l’université m’a fait réfléchir cette semaine. Elle est de Theodore Von Karman, ingénieur hongrois en aéronautique décédé en 1963. Il dit : « les scientifiques étudient le monde tel qu’il est ; les ingénieurs créent un monde qui n’a jamais été ». La phrase contient tout l’enthousiasme qui devait l’animer en voyant voler les avions et se développer les techniques dans les années qui ont suivi la première guerre mondiale. Les techniques sont une spécificité humaine: avec elles nous inventons un monde qui n’existerait pas sans nous.
Améliorations
Heureusement pour notre bien-être et notre confort! En moyenne, l’espèce humaine se porte bien. Nous sommes de plus en plus nombreux, la classe moyenne à travers le monde augmente et en moyenne encore nous vivons plus vieux. L’agriculture industrielle rendue possible par le développement des techniques a considérablement amélioré notre alimentation et donc notre santé. Mais ce n’est pas le cas pour la santé de l’eau et donc pour les poissons qui y vivent. Ce n’est pas le cas pour les abeilles et pour les oiseaux. Et ce n’est pas le cas non plus pour l’air que respire tout ce qui vit sur la planète.
Par ailleurs, il ne faut quand même pas oublier que les moyennes cachent bien les disparités : nous partageons mal le bien-être et les richesses. Notre espèce s’approprie de plus en plus de ressources naturelles pour son développement, ce que ferait probablement n’importe quel autre animal ou végétal, s’il n’était pas freiné par le fonctionnement de la nature où l’un est la proie de l’autre. Rien ne nous arrête quand nous développons des techniques, parce que c’est notre spécificité même d’en imaginer. Notre expansion n’a pas d’autres limites que celles de la terre et d’après moi, elle peut en prendre la terre… mais pas toutes les autres espèces qui vivent avec nous.
Sens moral
Heureusement, nous sommes dotés de ce que certains appellent un « sens moral ». Nous pouvons inventer un monde qui n’existe pas mais nous devons aussi juger par nous-mêmes si les conséquences de l’utilisation de nos créations est acceptable ou pas.
Pour savoir quelles techniques sont plutôt bonnes ou plutôt mauvaises, la science et le génie ne sont pas d’un grand secours. Le raisonnement économique ne peut pas nous éclairer non plus. Avec l’argent, seul nous retient le rouge sur un compte en banque… et encore. Pour savoir si c’est bien, le raisonnement éthique doit donc intervenir avec des valeurs : l’équité, la liberté, le respect ou la responsabilité par exemples. Les changements climatiques sont liés à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère dit la science. Les techniques humaines qui utilisent des énergies fossiles produisent ces gaz. Mais savoir s’il faut lutter ou non contre les changements climatiques relève de l’éthique. La responsabilité par rapport à la nature et la solidarité avec les humains moins bien nantis me font dire que nous devons diminuer notre consommation d’énergie et compenser pour les gaz à effet de serre que nous émettons même si ce n’est pas rentable.
Nous avons par le passé plus ou moins résolu les problèmes éthiques en inventant des religions. Cependant dans une société laïque, les préceptes moraux issus des religions sont en net recul. Dieu reste peut-être attirant pour certains mais notre époque porte l’idée de tous les dieux : choisir parmi ce panthéon relève de préférences individuelles. En l’absence d’un système de règles liées à une religion socialement acceptée, nous devons faire les raisonnements éthiques consciemment. Et ne croyez surtout pas que je souhaite le retour d’une religion ! Notre pensée du futur doit être « po-éthique » m’a dit un collègue : à la fois poésie et à la fois éthique. Aucune règle morale ne nous conviendra plus, si elle n’est pas en même temps un plaisir, élément de motivation important aujourd’hui et auquel je suis la première à souscrire !
PAR NICOLE HUYBENS – 30 SEPTEMBRE 2013
Améliorations
Heureusement pour notre bien-être et notre confort! En moyenne, l’espèce humaine se porte bien. Nous sommes de plus en plus nombreux, la classe moyenne à travers le monde augmente et en moyenne encore nous vivons plus vieux. L’agriculture industrielle rendue possible par le développement des techniques a considérablement amélioré notre alimentation et donc notre santé. Mais ce n’est pas le cas pour la santé de l’eau et donc pour les poissons qui y vivent. Ce n’est pas le cas pour les abeilles et pour les oiseaux. Et ce n’est pas le cas non plus pour l’air que respire tout ce qui vit sur la planète.
Par ailleurs, il ne faut quand même pas oublier que les moyennes cachent bien les disparités : nous partageons mal le bien-être et les richesses. Notre espèce s’approprie de plus en plus de ressources naturelles pour son développement, ce que ferait probablement n’importe quel autre animal ou végétal, s’il n’était pas freiné par le fonctionnement de la nature où l’un est la proie de l’autre. Rien ne nous arrête quand nous développons des techniques, parce que c’est notre spécificité même d’en imaginer. Notre expansion n’a pas d’autres limites que celles de la terre et d’après moi, elle peut en prendre la terre… mais pas toutes les autres espèces qui vivent avec nous.
Sens moral
Heureusement, nous sommes dotés de ce que certains appellent un « sens moral ». Nous pouvons inventer un monde qui n’existe pas mais nous devons aussi juger par nous-mêmes si les conséquences de l’utilisation de nos créations est acceptable ou pas.
Pour savoir quelles techniques sont plutôt bonnes ou plutôt mauvaises, la science et le génie ne sont pas d’un grand secours. Le raisonnement économique ne peut pas nous éclairer non plus. Avec l’argent, seul nous retient le rouge sur un compte en banque… et encore. Pour savoir si c’est bien, le raisonnement éthique doit donc intervenir avec des valeurs : l’équité, la liberté, le respect ou la responsabilité par exemples. Les changements climatiques sont liés à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère dit la science. Les techniques humaines qui utilisent des énergies fossiles produisent ces gaz. Mais savoir s’il faut lutter ou non contre les changements climatiques relève de l’éthique. La responsabilité par rapport à la nature et la solidarité avec les humains moins bien nantis me font dire que nous devons diminuer notre consommation d’énergie et compenser pour les gaz à effet de serre que nous émettons même si ce n’est pas rentable.
Nous avons par le passé plus ou moins résolu les problèmes éthiques en inventant des religions. Cependant dans une société laïque, les préceptes moraux issus des religions sont en net recul. Dieu reste peut-être attirant pour certains mais notre époque porte l’idée de tous les dieux : choisir parmi ce panthéon relève de préférences individuelles. En l’absence d’un système de règles liées à une religion socialement acceptée, nous devons faire les raisonnements éthiques consciemment. Et ne croyez surtout pas que je souhaite le retour d’une religion ! Notre pensée du futur doit être « po-éthique » m’a dit un collègue : à la fois poésie et à la fois éthique. Aucune règle morale ne nous conviendra plus, si elle n’est pas en même temps un plaisir, élément de motivation important aujourd’hui et auquel je suis la première à souscrire !
PAR NICOLE HUYBENS – 30 SEPTEMBRE 2013
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