Grandes écoles et universités sont ouvertes à tous les salariés qui souhaitent évoluer.
Il n’est jamais trop tard pour intégrer une grande école ou suivre une filière universitaire. L’enseignement supérieur s’est ouvert depuis longtemps aux salariés pour leur offrir des parcours adaptés, avec la possibilité de décrocher des diplômes ou des certifications reconnus.
Un phénomène qui impose souvent aux candidats une participation personnelle. « Les formations du supérieur coûtent cher. Il faut donc investir du temps pour monter ses dossiers de financement et il arrive fréquemment qu’il faille mettre de l’argent de sa poche. Cela met également le salarié face à ses responsabilités et démontre sa motivation », indique Catherine Viala Marlier, directrice du programme MBA à l’ESC Montpellier. À l’école Centrale Paris, « les prix pratiqués sont vus comme un investissement, créateur de performance pour l’individu et créateur de valeur pour l’entreprise », explique Florence Durand, directrice de Centrale Paris Executive Education.
Même les universités, longtemps concentrées sur le monde étudiant, se sont ouvertes aux entreprises ou aux personnes en activité voire demandeurs d’emplois. «Tous les salariés qui souhaitent se former doivent se rendre dans l’université voisine. Elles disposent forcément d’un environnement pédagogique de bon niveau », insiste François Germinet, le président deCergy-Pontoise. « Il faut prendre conscience du fait que nos établissements sont d’ores et déjà partenaires des entreprises dans la mise à niveau ou dans l’évolution des compétences de leurs collaborateurs ainsi que dans l’innovation avec la création de nouveaux parcours pour les emplois de demain. » Avantage non négligeable : les champs disciplinaires sont couverts et les prix pratiqués sont généralement dans la fourchette basse du marché.
Grande école
Les grandes écoles se sont quant à elles lancées très tôt sur le marché professionnel. Force est de constater que cela fonctionne bien et un salarié qui n’a pas eu la chance de suivre une filière prestigieuse peut rattraper le retard en intégrant de très belles marques. « Notre force, c’est d’avoir des programmes de recherche avec des professeurs de renommée internationale et des échanges partout dans le monde. Tous ces éléments font la différence », résume Jean Claude Taggère, de SKEMA Business School. Et même si le diplôme vise des objectifs très différents, le label “grande école” attire encore de nombreux candidats.
ReconnaissanceDans les institutions prestigieuses, de commerce ou d’ingénieurs, la sélection s’opère bien plus sur l’expérience que les savoirs fondamentaux. « Les objectifs de la formation continue sont très différents de ceux de la formation initiale. Les parcours proposés et la finalité du programme ne visent pas vraiment les mêmes buts. En conséquence, les diplômes ne sont pas rigoureusement identiques », commente Christian Henry, directeur du développement de l’ESC Troyes.
Indéniablement, le besoin de reconnaissance est un levier important pour de nombreux candidats. « Un diplôme type MBA est clairement une manière d’être reconnues pour des personnes ayant débuté en bas de l’échelle », rappelle Alain Kruger de l’ESG. « En France, le fait de ne pas être diplômé peut être un phénomène bloquant, notamment pour des postes élevés alors même qu’on a fait la démonstration de son talent. »
Plus souple, la formation continue au sein des grandes écoles permet de bénéficier d’une palette assez large de diplômes. Du mastère spécialisé au MBA en passant par des sessions courtes, les candidats peuvent véritablement trouver le parcours qui leur convient. « En plus des connaissances, nos programmes favorisent les échanges de bonnes pratiques et de retours d’expériences entre les participants. C’est aussi ce que viennent chercher les professionnels », ajoute Florence Durand. Tisser son propre réseau relationnel fait incontestablement partie des avantages de ces filières en grandes écoles.
Une dimension essentielle dans les secteurs émergents comme le numérique qui recrute de manière importante. « La formation continue est indiscutablement un moyen pour changer d’orientation et s’engager dans une discipline très porteuse », explique Rémy Galland, PDG de l’Ecole Multimédia à Paris, qui forme quelques centaines de stagiaire chaque année. « Nous sommes quand même dans un secteur qui a pour avantage de garantir un emploi ! ».
VAE
La validation des acquis de l’expérience (VAE) est également une dimension mise en avant par de nombreuses institutions. Une chance de rattraper le temps perdu et d’obtenir une reconnaissance de son parcours. Le principe est simple : en faisant reconnaître ses compétences acquises, un établissement peut attribuer un diplôme selon une procédure normalisée. « Cette procédure est très intéressante pour celles et ceux qui veulent changer d’entreprise ou évoluer. Disposer d’un diplôme reconnu sur leur CV les aide indéniablement », souligne Eric Lalitte, directeur d’IN’TECH INFO (groupe ESIEA). Payant, ce dispositif confronte les compétences acquises et celles nécessaires à l’obtention du diplôme. Un jury est chargé d’attribuer le fameux Sésame. G.A.
TEMOIN
« Les financeurs privilégient les stages courts »
Alain GONZALEZ, UPMC
Dans quels domaines votre université s’implique-t-elle ?
L’UPMC (Université Pierre et Marie Curie) comme l’ensemble des universités ouvre son offre de formation diplômante au public “adulte”. Nous avons également une importante activité de stages courts qualifiants à destination d’entreprises, tant en intra qu’en inter. Nos formations et nos stages couvrent de nombreux domaines : santé, médecine, bio, chimie, informatique, électronique, mécanique ….
Les salariés sont-ils “bien” accueillis à l’université ?
Nous nous attachons en permanence à renforcer l’accueil des publics concernés par nos actions. L’accompagnement à la reprise d’étude est une activité pleine et entière dont la finalité est la réussite de nos stagiaires.
Les stages courts sont appréciés car ils offrent des moments d’échange avec la communauté scientifique de l’université.
La VAE : est-ce une piste à creuser ?
À l’UPMC la VAE est une réalité même si nous pensons qu’il faut encore accroître son développement. Il faut sûrement mieux associer la VAE à la gestion des compétences qui se met en place dans les entreprises. À nous de trouver les moyens d’en faciliter l’accès.
Le financement est-il encore aisé pour les salariés ?
Concernant la VAE, le financement pose moins de problèmes. La Région Île-de-France, le Fongecif ou Pôle emploi accompagnent financièrement les candidats. En revanche, s’agissant de formation professionnelle continue, les financeurs privilégient les stages courts qui touchent peu les universités. Les formations longues, y compris de haut niveau, sont jugées à tort comme peu professionnalisantes et trop éloignées du retour à l’emploi.
Dossier réalisé par G.A
Il n’est jamais trop tard pour intégrer une grande école ou suivre une filière universitaire. L’enseignement supérieur s’est ouvert depuis longtemps aux salariés pour leur offrir des parcours adaptés, avec la possibilité de décrocher des diplômes ou des certifications reconnus.
Un phénomène qui impose souvent aux candidats une participation personnelle. « Les formations du supérieur coûtent cher. Il faut donc investir du temps pour monter ses dossiers de financement et il arrive fréquemment qu’il faille mettre de l’argent de sa poche. Cela met également le salarié face à ses responsabilités et démontre sa motivation », indique Catherine Viala Marlier, directrice du programme MBA à l’ESC Montpellier. À l’école Centrale Paris, « les prix pratiqués sont vus comme un investissement, créateur de performance pour l’individu et créateur de valeur pour l’entreprise », explique Florence Durand, directrice de Centrale Paris Executive Education.
Même les universités, longtemps concentrées sur le monde étudiant, se sont ouvertes aux entreprises ou aux personnes en activité voire demandeurs d’emplois. «Tous les salariés qui souhaitent se former doivent se rendre dans l’université voisine. Elles disposent forcément d’un environnement pédagogique de bon niveau », insiste François Germinet, le président deCergy-Pontoise. « Il faut prendre conscience du fait que nos établissements sont d’ores et déjà partenaires des entreprises dans la mise à niveau ou dans l’évolution des compétences de leurs collaborateurs ainsi que dans l’innovation avec la création de nouveaux parcours pour les emplois de demain. » Avantage non négligeable : les champs disciplinaires sont couverts et les prix pratiqués sont généralement dans la fourchette basse du marché.
Grande école
Les grandes écoles se sont quant à elles lancées très tôt sur le marché professionnel. Force est de constater que cela fonctionne bien et un salarié qui n’a pas eu la chance de suivre une filière prestigieuse peut rattraper le retard en intégrant de très belles marques. « Notre force, c’est d’avoir des programmes de recherche avec des professeurs de renommée internationale et des échanges partout dans le monde. Tous ces éléments font la différence », résume Jean Claude Taggère, de SKEMA Business School. Et même si le diplôme vise des objectifs très différents, le label “grande école” attire encore de nombreux candidats.
ReconnaissanceDans les institutions prestigieuses, de commerce ou d’ingénieurs, la sélection s’opère bien plus sur l’expérience que les savoirs fondamentaux. « Les objectifs de la formation continue sont très différents de ceux de la formation initiale. Les parcours proposés et la finalité du programme ne visent pas vraiment les mêmes buts. En conséquence, les diplômes ne sont pas rigoureusement identiques », commente Christian Henry, directeur du développement de l’ESC Troyes.
Indéniablement, le besoin de reconnaissance est un levier important pour de nombreux candidats. « Un diplôme type MBA est clairement une manière d’être reconnues pour des personnes ayant débuté en bas de l’échelle », rappelle Alain Kruger de l’ESG. « En France, le fait de ne pas être diplômé peut être un phénomène bloquant, notamment pour des postes élevés alors même qu’on a fait la démonstration de son talent. »
Plus souple, la formation continue au sein des grandes écoles permet de bénéficier d’une palette assez large de diplômes. Du mastère spécialisé au MBA en passant par des sessions courtes, les candidats peuvent véritablement trouver le parcours qui leur convient. « En plus des connaissances, nos programmes favorisent les échanges de bonnes pratiques et de retours d’expériences entre les participants. C’est aussi ce que viennent chercher les professionnels », ajoute Florence Durand. Tisser son propre réseau relationnel fait incontestablement partie des avantages de ces filières en grandes écoles.
Une dimension essentielle dans les secteurs émergents comme le numérique qui recrute de manière importante. « La formation continue est indiscutablement un moyen pour changer d’orientation et s’engager dans une discipline très porteuse », explique Rémy Galland, PDG de l’Ecole Multimédia à Paris, qui forme quelques centaines de stagiaire chaque année. « Nous sommes quand même dans un secteur qui a pour avantage de garantir un emploi ! ».
VAE
La validation des acquis de l’expérience (VAE) est également une dimension mise en avant par de nombreuses institutions. Une chance de rattraper le temps perdu et d’obtenir une reconnaissance de son parcours. Le principe est simple : en faisant reconnaître ses compétences acquises, un établissement peut attribuer un diplôme selon une procédure normalisée. « Cette procédure est très intéressante pour celles et ceux qui veulent changer d’entreprise ou évoluer. Disposer d’un diplôme reconnu sur leur CV les aide indéniablement », souligne Eric Lalitte, directeur d’IN’TECH INFO (groupe ESIEA). Payant, ce dispositif confronte les compétences acquises et celles nécessaires à l’obtention du diplôme. Un jury est chargé d’attribuer le fameux Sésame. G.A.
TEMOIN
« Les financeurs privilégient les stages courts »
Alain GONZALEZ, UPMC
Dans quels domaines votre université s’implique-t-elle ?
L’UPMC (Université Pierre et Marie Curie) comme l’ensemble des universités ouvre son offre de formation diplômante au public “adulte”. Nous avons également une importante activité de stages courts qualifiants à destination d’entreprises, tant en intra qu’en inter. Nos formations et nos stages couvrent de nombreux domaines : santé, médecine, bio, chimie, informatique, électronique, mécanique ….
Les salariés sont-ils “bien” accueillis à l’université ?
Nous nous attachons en permanence à renforcer l’accueil des publics concernés par nos actions. L’accompagnement à la reprise d’étude est une activité pleine et entière dont la finalité est la réussite de nos stagiaires.
Les stages courts sont appréciés car ils offrent des moments d’échange avec la communauté scientifique de l’université.
La VAE : est-ce une piste à creuser ?
À l’UPMC la VAE est une réalité même si nous pensons qu’il faut encore accroître son développement. Il faut sûrement mieux associer la VAE à la gestion des compétences qui se met en place dans les entreprises. À nous de trouver les moyens d’en faciliter l’accès.
Le financement est-il encore aisé pour les salariés ?
Concernant la VAE, le financement pose moins de problèmes. La Région Île-de-France, le Fongecif ou Pôle emploi accompagnent financièrement les candidats. En revanche, s’agissant de formation professionnelle continue, les financeurs privilégient les stages courts qui touchent peu les universités. Les formations longues, y compris de haut niveau, sont jugées à tort comme peu professionnalisantes et trop éloignées du retour à l’emploi.
Dossier réalisé par G.A
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