De nouveaux défis à relever
Plus que jamais au cours de l'Histoire, les enjeux scientifiques posent le défi de construire des infrastructures de recherche à la pointe des connaissances scientifiques et technologiques. Les conditions dans lesquelles se fait la science n'ont aucune commune mesure avec celles du passé. Les frontières de la connaissance ont reculé jusqu'à des extrêmes que seules des réalisations technologiques majeures permettent de confronter à la réalité expérimentale.
Des infrastructures à la mesure de nos défis
La génération des expériences et des phénomènes, mais aussi des calculs sur lesquels s'appuient les résultats de la science suppose de grands instruments portant les capacités techniques au-delà de l'existant, intégrant la porosité disciplinaire source d'innovation et agrégeant, dans une structure commune, la prise en compte de problèmes complexes. Ces outils sont les conditions des futures découvertes tout autant que le produit des dernières avancées scientifiques. La réussite, la crédibilité et la compétitivité sont à ce prix. De grands équipements le plus souvent pilotés par des organisations internationales ont été ainsi créés reposant sur l'articulation d'une diversité d'instruments de premier plan et nécessitant des ressources humaines et financières conséquentes. Ils reposent ainsi sur le soutien et les encouragements donnés par la puissance publique et peuvent impliquer plusieurs États au travers d'organisations internationales.
La création en 2002, par les États membres, du premier forum européen consacré aux infrastructures de recherche (ESFRI), témoigne de la volonté de conférer à un ensemble d'infrastructures un rôle majeur dans la construction de l'espace européen de la recherche. Elles constituent un cadre de collaboration entre les Etats auquel la France participe activement.
Parallèlement à ces grands programmes internationaux et européens, se sont développés, ces dernières décennies, en lien avec les avancées technologiques, une quantité d'instruments partagés entre de nombreux acteurs sur le territoire : nouveaux modes de microscopie et d'imagerie, nouveaux dispositifs d'analyse génomique à haut débit, développement d'expériences virtuelles, bases de données sociales, corpus de textes numérisés enrichis d'outils d'exploitation...
La stratégie nationale des infrastructures de recherche : un cadre fondamental
Dans ce contexte, la formalisation d'une stratégie nationale de développement des infrastructures s'impose qui intègre tout à la fois les grands programmes internationaux, les infrastructures européennes et les infrastructures aux collaborations moins institutionnalisées, chacune d'entre elles devant répondre aux critères d'excellence scientifique et technologique, d'efficacité de la gouvernance, et de lisibilité d'accès. Il convient alors de prendre en compte les apports de la technologie, l'évolution des pratiques scientifiques, les investissements humains et financiers, les retombées pour l'innovation tout comme les reconfigurations du paysage français de la recherche avec notamment la création des alliances. Une telle démarche doit avoir pour ambition également de dessiner les grandes voies pour l'avenir.
La direction générale pour la recherche et l'innovation a donc mis en place une démarche en deux temps :
- un temps de consultation à plusieurs niveaux (niveau scientifique avec un ensemble de groupes de travail réunis autour d'une grande thématique, niveau scientifique et programmatique avec la consultation des grands opérateurs et des alliances) pour élaborer la partie stratégique
- un deuxième temps de recueil d'analyses sur les coûts complets et sur les besoins à court, moyen et long termes pour la mise en oeuvre d'une programmation pluriannuelle pour les très grandes infrastructures de recherche
La feuille de route 2012-2020
Elle est le témoignage de la volonté de l’Etat de répondre aux mieux aux exigences d’innovation en proposant un ensemble d’infrastructures ouvert et régulé. Elle est aussi l’occasion de reconnaître une diversité d’instruments (des traditionnels grands équipements localisés aux infrastructures distribuées, des outils bien high tech aux centres internationaux de collaboration scientifique) qui répondent aux critères d’ouverture, de gouvernance et de qualité.
Un triple défi:
- donner à comprendre les axes de la politique de l’Etat en matière d’infrastructures
- dessiner un schéma global de gouvernance adapté aux exigences de coordination entre les différents opérateurs
- reposer un dispositif annuel d’actualisation souple et réactif de l’ensemble des infrastructures
Organisations internationales dans lesquelles la France est impliquée | CERN, ESO, EMBL |
% d'infrastructures ESFRI auxquelles la France participe | 100% des infrastructures en phase d'implémentation 75% pour les autres |
Nombre de très grandes infrastructures (accords internationaux, européens, interministériels) | 18 |
Nombre d'infrastructures | 45 |
Nombre de projets | 7 |
Publication : 6.08.2013
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