Amertume de la jeunesse, combats en Libye, répression en Syrie : à la veille du procès Ben Ali, le printemps arabe s’achève sur l’incertitude
Hier, le Maroc a changé de Constitution. Demain, en Tunisie, Ben Ali sera jugé par contumace. Cette semaine, des réformes sont attendues en Algérie. Toujours en place (Maroc, Algérie) ou chargés de la transition (Tunisie, Egypte), les dirigeants des pays arabes cherchent à écrire la suite des révolutions du printemps. D’autres en Syrie, en Libye prolongent par la terreur et le sang leur régime vacillant sous le regard inquiet de leurs voisins de Jordanie, du Liban et du Golfe. L’état des lieux, six mois après le déclenchement à Tunis de la révolution du jasmin, montre que les soubresauts du printemps arabe agiteront encore l’été.
Jeunesse amère, économies en panne : la colère gronde de nouveau dans la jeunesse. Elle redoute une reprise en main par les proches des anciens dictateurs. En Egypte l’armée, en Tunisie les « chibani » (vétérans) de la décolonisation à l’image d’un président de 78 ans, tiennent encore l’administration et les relations avec l’Occident. Le fossé de génération entre les dirigeants et les révolutionnaires facebook n’a pas été comblé.
Plus préoccupant, l’économie ne va pas mieux, au contraire. Les mouvements en Tunisie, en Egypte, en Syrie, la grogne au Maroc découlent de trois ans de flambée des prix agricoles. Le ras-le-bol à l’égard de pouvoirs en place usés et corrompus a explosé avec cette crise et le chômage, dans la réalité supérieur à 20 %. Ils n’ont pas disparu d’autant que l’impact des révolutions sur le tourisme commence à peser. Beaucoup d’économistes défendent un « plan Marshall » sur le modèle de l’Europe de l’après-guerre, financé par les pays riches et les monarchies pétrolières du Golfe. Sauf que les riches présumés n’ont pas d’argent. Quant aux émirs du Golfe, ils n’aiment pas le printemps arabe craignant le risque de contagion qu’ils essaient de prévenir à coups d’aide sociale et de subventions.
Une ère d’instabilité : globalement, les pays occidentaux attendent de voir les nouveaux dirigeants et l’issue des guerres civiles de Libye et Syrie. La menace d’un islamisme dur est écartée : la mort de Ben Laden n’a ému personne, l’attentat de Marrakech a indigné tout le Maroc. En revanche, les islamistes modérés, sur le modèle de la Turquie, ont les structures et l’argent pour réussir via les urnes, en Egypte notamment.
Reste aussi à savoir si d’autres pays seront portés par ce souffle. La Jordanie, le Liban, l’Algérie et l’Irak sont fragiles. En Arabie Saoudite, les femmes ont pris le volant (c’est interdit). Un acte insurrectionnel. Pour le spécialiste de la région Antoine Sfeir, « nous entrons dans une ère d’instabilité et d’incertitude. Tout est possible ». Qui en septembre aurait parié sur de tels bouleversements ?
Jeunesse amère, économies en panne : la colère gronde de nouveau dans la jeunesse. Elle redoute une reprise en main par les proches des anciens dictateurs. En Egypte l’armée, en Tunisie les « chibani » (vétérans) de la décolonisation à l’image d’un président de 78 ans, tiennent encore l’administration et les relations avec l’Occident. Le fossé de génération entre les dirigeants et les révolutionnaires facebook n’a pas été comblé.
Plus préoccupant, l’économie ne va pas mieux, au contraire. Les mouvements en Tunisie, en Egypte, en Syrie, la grogne au Maroc découlent de trois ans de flambée des prix agricoles. Le ras-le-bol à l’égard de pouvoirs en place usés et corrompus a explosé avec cette crise et le chômage, dans la réalité supérieur à 20 %. Ils n’ont pas disparu d’autant que l’impact des révolutions sur le tourisme commence à peser. Beaucoup d’économistes défendent un « plan Marshall » sur le modèle de l’Europe de l’après-guerre, financé par les pays riches et les monarchies pétrolières du Golfe. Sauf que les riches présumés n’ont pas d’argent. Quant aux émirs du Golfe, ils n’aiment pas le printemps arabe craignant le risque de contagion qu’ils essaient de prévenir à coups d’aide sociale et de subventions.
Une ère d’instabilité : globalement, les pays occidentaux attendent de voir les nouveaux dirigeants et l’issue des guerres civiles de Libye et Syrie. La menace d’un islamisme dur est écartée : la mort de Ben Laden n’a ému personne, l’attentat de Marrakech a indigné tout le Maroc. En revanche, les islamistes modérés, sur le modèle de la Turquie, ont les structures et l’argent pour réussir via les urnes, en Egypte notamment.
Reste aussi à savoir si d’autres pays seront portés par ce souffle. La Jordanie, le Liban, l’Algérie et l’Irak sont fragiles. En Arabie Saoudite, les femmes ont pris le volant (c’est interdit). Un acte insurrectionnel. Pour le spécialiste de la région Antoine Sfeir, « nous entrons dans une ère d’instabilité et d’incertitude. Tout est possible ». Qui en septembre aurait parié sur de tels bouleversements ?
Pascal Jalabert
Publié le 19/06/2011 à 00:00
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