samedi 18 juin 2011

Musique virtuelle, écoute que coûte

La musique n’existe plus. Physiquement, tout du moins. Les étagères de CD prennent la poussière et, pour écouter un petit air, c’est son ordinateur qu’on allume. Ou son baladeur. Ou son téléphone. Ou sa box internet, sa console de jeux, sa tablette tactile, voire son ours en peluche. La musique n’existe plus, mais elle n’a jamais été aussi présente, aussi diffusée. Immatérielle, elle irrigue le réseau mondial qui permet d’écouter ce qu’on veut, quand on le veut, où on le veut. Et cette mutation est allée très vite. Beaucoup trop vite pour l’industrie musicale qui tente aujourd’hui, tant bien que mal, de suivre le mouvement.

Tout commence au milieu des années 80, lorsqu’une petite galette brillante remplace sa grande sœur en vinyle. Au-delà du gain de place évident, la vraie révolution est de basculer de la restitution analogique du microsillon à l’encodage numérique de la musique présente sur le CD. Un morceau n’est plus qu’une simple suite de 0 et de 1.

Le CD n’est donc qu’un support et la musique aisément archivable sur n’importe quel stockage informatique. Cette possibilité se trouve démultipliée en 1995 avec l’apparition du MP3, qui permet de compresser un morceau pour le faire tenir dans un espace disque raisonnable : quelques mégaoctets suffisent. La musique commence alors son processus de dématérialisation. L’arrivée et la démocratisation, quelques années plus tard, de l’Internet haut débit finit de bouleverser la donne. La copie ne coûte rien, la diffusion non plus, et le coût de stockage est négligeable. Pendant dix ans, le secteur de la musique a observé ce qui se passait. Mi-révolté, mi-pétrifié, essayant de préserver des acquis économiques destinés à disparaître face à un partage, en pleine expansion, de fichiers protégés par le droit d’auteur.

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