En marge de l’exposition "Numériquement vôtre" proposée au public depuis mi-avril, rencontre avec Jean-Alain Pigearias, en charge de l’ingénierie des projets innovants à Cap Sciences , centre régional de culture scientifique, technique et industrielle installé sur les quais de Bordeaux.
INTERVIEW RÉALISÉ PAR SUZANNE GALY, AEC (Aquitaine Europe Communication)
Les technologies numériques et leur flot d’usages innovants se déploient en 4 par 3, depuis le 19 avril, sur la façade de Cap Sciences, centre de culture scientifique régional installé sur les quais de Bordeaux. L’affiche de l’ exposition « Numériquement vôtre » invite le grand public à venir cerner les enjeux individuels et de société liés à la démocratisation progressive mais massive des ordinateurs personnels, console de jeux et autres terminaux mobiles.
L’exposition, ludique et très interactive ( lire le dossier pédagogique de l’exposition), étudie les mutations en cours dans notre rapport au temps, à l’espace, au travail, aux autres. Elle explore les nouveaux modèles de production et de diffusion de la connaissance, des évolutions qui touchent de plein fouet les savoir-faire des professionnels de la culture.
« Numériquement vôtre » est donc, pour l’équipe de Cap Sciences, bien plus qu’une exposition en résidence. C’est un espace de recherche et d’expérimentation en temps réel pour faire évoluer ses métiers et services.
Depuis 2008, le programme cap-sciences.num® impacte toutes les activités de médiation du centre : éditions, animations, expositions. Le chantier s’accentue en 2011 à la faveur d’un programme national baptisé INMEDIATS, développé dans le cadre de l’appel à projets du programme d’Investissements d’avenir.
Les explications de Jean-Alain Pigearias, en charge de l’ingénierie des projets innovants.
Quel est l’objectif général du programme capsciences.num ? L’objectif est de faire muter Cap Sciences vers l’économie numérique, en partageant la connaissance autrement, en interne et avec nos publics, par le biais des ressources numériques. Depuis quelques années, nous veillons à intégrer ces technologies dès la conception des expositions, et non en marge, comme cela se passe habituellement dans nos métiers.
Pour nous, il s’agit maintenant de pousser plus loin les usages du numérique dans la relation aux savoirs : en quoi les ressources numériques changent-elles notre fonction de médiation auprès des publics ? Comment ces publics peuvent-ils intervenir dans la construction des savoirs ? Développer un regard critique, garder la trace de leur découverte ? Inscrit dans une démarche globale et transversale de médiation du savoir, ce programme nous permet de mieux connaître nos publics et de leur apporter une expérience personnelle enrichie.
Concrètement, cela prendra quelle forme ? Il s’agit d’offrir de nouveaux espaces d’expression à nos visiteurs basés sur l’interactivité : une rencontre avec un scientifique en complément d’une visite d’exposition, par exemple, ou des liens vers des ressources ciblées sur internet comme des vidéos, des blogs et des illustrations. Nous allons consolider le concept de sciencesOnaute®qui consiste à délivrer des contenus ciblés au visiteur en fonction de son profil : équipé du badge RFID NAVINUM®, mis au point par Cap Sciences, il renseigne une base de données au travers de quizz et jeux interactifs dans le parcours de visite. Ses réponses permettent à la fois de dresser son profil personnel et de faire évoluer en temps réel les contenus de l’exposition. Il retrouve son parcours sur un site Internet dédié et nous lui proposons des contenus personnalisés.
Nous voulons faire évoluer ce dispositif vers une interface très dynamique, où les informations s’organiseraient par agrégation spontanée. Mais pour être efficient, ce concept doit s’appuyer sur un traitement expert des données numériques recueillies, qu’elles soient finement renseignées et bien référencées. Dans un autre domaine et pour l’exposition « Numériquement vôtre », Cap Sciences est intégré à un projet de recherche soutenu par l’ANR, porté notamment par le LaBRI (Laboratoire bordelais de recherche en informatique) et la société Immersion pour l’analyse en temps réel des données d’usages sur un dispositif appelé Hypnotus : il immerge le visiteur dans le monde de la réalité augmentée et lui fait manipuler des objets en 3D avec des interfaces tactiles.
C’est donc de la R&D en temps réel sur la médiation du savoir…L’esprit du projet national INMEDIATS est en effet de mener des expérimentations pilotes de recherche et développement sur des dispositifs très innovants, dans six centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) en France : Cité des sciences/Universcience à Paris, Relais d’sciences en Basse-Normandie, Espace des sciences à Rennes, La Casemate à Grenoble et Science animation en Midi-Pyrénées. Le programme a reçu un fort soutien des collectivités locales et territoriales.
Quels sont les dispositifs innovants que vous évoquez ? Nous avons, par exemple, l’ambition d’ouvrir des Living labs et des Fab labs, où des usages nouveaux et des outils seront co-construis avec nos publics, sous l’œil de chercheurs ; nous souhaitons expérimenter de nouveaux modes de traitement de l’information et explorer les univers virtuels en 3D. Le tout dans un esprit de mutualisation des savoirs, des contenus, des compétences et des technologies, car chaque réalisation est transposable d’un centre scientifique à l’autre. Nous voulons devenir des lieux où se croiseront les compétences et se développera l’économie créative dans nos territoires. En ce sens, nous allons toucher du doigt de nouveaux modèles économiques à travers le développement de produits et d’activités à très forte valeur ajoutée pour nos visiteurs.
« Numériquement vôtre, Nouveaux objets, nouveaux usages », du 19 avril au 31 décembre 2011, à Cap Sciences, Bordeaux.
par (son site) samedi 30 juillet 2011
http://www.educavox.fr/Cap-Sciences-laboratoire-de-la
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