Publié par : Temey, le Mardi 15 Mai 2012 - 06:00
L'inconvénient avec le débat récurrent sur le temps effectif de travail des salariés français, c'est qu'il repose sur des représentations qui n'ont plus cours.
À l'époque où l'économie française se structurait autour du travail à la chaîne dans des usines, la durée et le coût du travail étaient des éléments déterminants de la compétitivité. La production était chronométrée, et la rentabilité du chronomètre décidait de la rentabilité de l'usine. Dans cette conception-là, bien entendu que le temps de travail était une donnée essentielle de l'économie et de la croissance.
Mais l'économie française ne ressemble plus à ce vieux cliché. Même dans nos usines les plus anciennes, la production est largement automatisée. La durée du travail des salariés y a donc moins d'impact que la qualité du travail des salariés : leur capacité à éviter les défauts, à prendre les bonnes initiatives, à s'impliquer dans le processus de production comptent.
Autrement dit, la compétitivité du travail en France dépend beaucoup moins de la durée du travail que de la qualité de la main-d'oeuvre.
La preuve ? Alors que la loi du 20 août 2008 a permis des accords d'entreprise dérogeant à la durée légale hebdomadaire du travail, très peu d'entreprises industrielles s'y sont mises. Signe évident que le sujet de notre compétitivité ne tient pas à la durée légale du travail.
En revanche, recruter une main d'oeuvre qualifiée à un coût supportable par l'entreprise est devenu un enjeu fort. Notre système éducatif produit trop peu de salariés qualifiés. 150 000 jeunes hors du système éducatif sans diplôme chaque année est un luxe que notre industrie ne peut plus s'offrir. Ceux qui arrivent sur le marché du travail peuvent négocier leurs salaires à la hausse, et le problème de la compétitivité industrielle est là.
Derrière ces apparences se cache un autre problème que les industriels taisent : les modes de management des entreprises françaises. Beaucoup trop pyramidal, peu ouvert à l'innovation, il éloigne nos jeunes de l'entreprise.
Et si la solution était de changer la conception même de l'organisation du travail, pour donner aux jeunes sans diplômes l'envie de se former pour intégrer l'industrie ?
Auteur : Eric Verhaeghe, Fondateur de Parménide, auteur, homme libre
Source : www.newsring.fr
http://www.invention-europe.com/Article627729.htm
L'inconvénient avec le débat récurrent sur le temps effectif de travail des salariés français, c'est qu'il repose sur des représentations qui n'ont plus cours.
À l'époque où l'économie française se structurait autour du travail à la chaîne dans des usines, la durée et le coût du travail étaient des éléments déterminants de la compétitivité. La production était chronométrée, et la rentabilité du chronomètre décidait de la rentabilité de l'usine. Dans cette conception-là, bien entendu que le temps de travail était une donnée essentielle de l'économie et de la croissance.
Mais l'économie française ne ressemble plus à ce vieux cliché. Même dans nos usines les plus anciennes, la production est largement automatisée. La durée du travail des salariés y a donc moins d'impact que la qualité du travail des salariés : leur capacité à éviter les défauts, à prendre les bonnes initiatives, à s'impliquer dans le processus de production comptent.
Autrement dit, la compétitivité du travail en France dépend beaucoup moins de la durée du travail que de la qualité de la main-d'oeuvre.
La preuve ? Alors que la loi du 20 août 2008 a permis des accords d'entreprise dérogeant à la durée légale hebdomadaire du travail, très peu d'entreprises industrielles s'y sont mises. Signe évident que le sujet de notre compétitivité ne tient pas à la durée légale du travail.
En revanche, recruter une main d'oeuvre qualifiée à un coût supportable par l'entreprise est devenu un enjeu fort. Notre système éducatif produit trop peu de salariés qualifiés. 150 000 jeunes hors du système éducatif sans diplôme chaque année est un luxe que notre industrie ne peut plus s'offrir. Ceux qui arrivent sur le marché du travail peuvent négocier leurs salaires à la hausse, et le problème de la compétitivité industrielle est là.
Derrière ces apparences se cache un autre problème que les industriels taisent : les modes de management des entreprises françaises. Beaucoup trop pyramidal, peu ouvert à l'innovation, il éloigne nos jeunes de l'entreprise.
Et si la solution était de changer la conception même de l'organisation du travail, pour donner aux jeunes sans diplômes l'envie de se former pour intégrer l'industrie ?
Auteur : Eric Verhaeghe, Fondateur de Parménide, auteur, homme libre
Source : www.newsring.fr
http://www.invention-europe.com/Article627729.htm
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