J’écoutais hier une chronique de France Info intitulée “Le numérique à l’école : un voeu pieux ?” (le 17/20 numérique). Deux invités :Catherine Bizot (Inspectrice Générale et directrice de projet de la mise en oeuvre de la stratégie numérique au ministère de l’Éducation nationale) et Romain Kachaner, enseignant de français.
Les chroniqueurs rappellent que l’Éducation nationale n’a pas franchi le pas du web 2.0, contrairement aux États-Unis où près de la moitié des classes sont équipées en tableaux numériques interactifs (TNI). Si par web 2.0 on entend la possibilité laissée à chacun de créer du contenu et d’échanger avec les autres, l’utilisation de TNI n’est pas synonyme d’usages de type web 2.0 (collectif, interactif, mutualisation, partage, etc.). De même, l’utilisation du terme “ludique”, entendu dans cette rubrique comme ailleurs, pour prouver l’intérêt de tel ou tel outil (comme si une fois qu’on a dit que c’était “ludique”, il n’y avait plus rien à prouver) me semble tout aussi abusive.
Heureusement, Catherine Bizot rappelle que ce n’est pas l’outil qui est important mais les modalités d’enseignement et que le numérique peut être un levier pour apprendre et enseigner autrement. C’est toute la thèse présentée dans le dossier d’actualité n°79 de novembre 2012 (“Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0“). Il peut, mais ce n’est pas systématique. En effet, Martin Lessard, dans un article du site prisme pense que le numérique amplifie ce que l’on est mais qu’il n’est pas intrinsèquement un moteur de l’apprentissage.
Revenons-en quand même au TNI, largement mentionné dans cette chronique. C’est l’outil de prédilection des enseignants (pour beaucoup, le numérique se résume aux outils bureautiques, à la recherche sur internet et au couple vidéo projecteur / TNI). Une des raisons évoquées par certains, c’est que c’est l’outil qui bouscule le moins les pratiques d’enseignement existantes : il est possible d’utiliser le numérique pour continuer à faire de l’enseignement frontal. Qui parle d’usages 2.0 ?
Une étude (à paraitre bientôt) a été réalisée par l‘Université de Montréal, dont le site ledevoir.com se fait l’écho, dresse un tableau sombre des TNI du fait de nombreux problèmes techniques et d’un manque de formation des enseignants. Cette étude a été menée par Thierry Karsenti (qui a déjà publié des articles sur les TNI) et se base sur une enquête auprès de 800 enseignants et plus de 10 000 élèves. La plupart du temps, le TNI ne sert que de tableau de projection. Les interactions possibles n’existent que dans une minorité des cas. Le potentiel des TNI n’est pas utilisé et la motivation qu’il suscite chez les élèves ne dure pas longtemps.
Bref, œuvrer pour le numérique à l’école n’est pas chose simple. Les questions de pédagogie, de modalités d’enseignement sont essentielles, bien plus que les outils utilisés, qu’ils soient considérés comme “ludiques” ou pas.
Les chroniqueurs rappellent que l’Éducation nationale n’a pas franchi le pas du web 2.0, contrairement aux États-Unis où près de la moitié des classes sont équipées en tableaux numériques interactifs (TNI). Si par web 2.0 on entend la possibilité laissée à chacun de créer du contenu et d’échanger avec les autres, l’utilisation de TNI n’est pas synonyme d’usages de type web 2.0 (collectif, interactif, mutualisation, partage, etc.). De même, l’utilisation du terme “ludique”, entendu dans cette rubrique comme ailleurs, pour prouver l’intérêt de tel ou tel outil (comme si une fois qu’on a dit que c’était “ludique”, il n’y avait plus rien à prouver) me semble tout aussi abusive.
Heureusement, Catherine Bizot rappelle que ce n’est pas l’outil qui est important mais les modalités d’enseignement et que le numérique peut être un levier pour apprendre et enseigner autrement. C’est toute la thèse présentée dans le dossier d’actualité n°79 de novembre 2012 (“Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0“). Il peut, mais ce n’est pas systématique. En effet, Martin Lessard, dans un article du site prisme pense que le numérique amplifie ce que l’on est mais qu’il n’est pas intrinsèquement un moteur de l’apprentissage.
Revenons-en quand même au TNI, largement mentionné dans cette chronique. C’est l’outil de prédilection des enseignants (pour beaucoup, le numérique se résume aux outils bureautiques, à la recherche sur internet et au couple vidéo projecteur / TNI). Une des raisons évoquées par certains, c’est que c’est l’outil qui bouscule le moins les pratiques d’enseignement existantes : il est possible d’utiliser le numérique pour continuer à faire de l’enseignement frontal. Qui parle d’usages 2.0 ?
Une étude (à paraitre bientôt) a été réalisée par l‘Université de Montréal, dont le site ledevoir.com se fait l’écho, dresse un tableau sombre des TNI du fait de nombreux problèmes techniques et d’un manque de formation des enseignants. Cette étude a été menée par Thierry Karsenti (qui a déjà publié des articles sur les TNI) et se base sur une enquête auprès de 800 enseignants et plus de 10 000 élèves. La plupart du temps, le TNI ne sert que de tableau de projection. Les interactions possibles n’existent que dans une minorité des cas. Le potentiel des TNI n’est pas utilisé et la motivation qu’il suscite chez les élèves ne dure pas longtemps.
Bref, œuvrer pour le numérique à l’école n’est pas chose simple. Les questions de pédagogie, de modalités d’enseignement sont essentielles, bien plus que les outils utilisés, qu’ils soient considérés comme “ludiques” ou pas.
6 septembre 2013Par Rémi Thibert
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