Nous connaissons moins bien les fonds marins que la surface de la Lune. En témoigne la découverte du plus grand volcan de la planète dans les profondeurs du Pacifique, jusque-là passé inaperçu. Aujourd’hui éteint, le massif Tamu affiche la même superficie que les îles britanniques !
Un volcan dont les pentes douces étonnent
Pour percer les secrets du massif Tamu, les chercheurs ont réalisé, depuis le navire JOIDES Resolution, plusieurs profils sismiques du site, ainsi que des forages pour récolter des échantillons de roche. Des mesures radiométriques ont confirmé leur âge : 144,6 ± 0,8 millions d’années. Après analyse, il a apparu que tous les prélèvements présentaient la même composition chimique, ce qui montre qu’ils sont issus d’une même source. Les données sismiques l’ont d’ailleurs confirmé : les roches résultent du refroidissement d’un magma qui s’est écoulé depuis le centre de l’édifice. Ces deux indices trahissent bien l’existence d’un seul et unique volcan.
Un détail jugé « anormal » a également surpris les chercheurs : la faible déclivité des pentes du volcan, puisqu’elle est majoritairement comprise entre 1° et 1,5°. Elle serait à mettre en relation avec l’important taux d’effusion et la faible viscosité de la lave qui a donné naissance au site, dont les racines descendent d’ailleurs à plus de 30 km de profondeur. Les autres volcans sous-marins ont des parois plus abruptes, c’est-à-dire dont la déclivité est supérieure à 5°.
Des datations en cours doivent encore le confirmer, mais le massif Tamu pourrait s’être formé en un million d’années, voire moins. Il se trouvait alors à l’intersection de trois plaques tectoniques(volcanisme de divergence), dont la plaque Pacifique sur laquelle il trône actuellement. Qui sait quelles surprises nous réservent encore les fonds océaniques ?
Le 08/09/2013 à 14:41 - Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences
http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/volcan-record-plus-grand-volcan-terrestre-git-pacifique-48795/#xtor=RSS-8
Le massif Tamu affiche une superficie d'environ 310.000 km2. Par comparaison, le Mauna Loa, un volcan hawaïen, présente une surface de 5.200 km2. © IODP
Les fonds marins ne sont pas uniformément plats au large du Japon, environ 1.500 km à l’est de ses côtes, dans le Pacifique. C’est précisément à cet endroit que se trouve Shatsky Rise, un plateau océanique d’origine volcanique de la taille de la Californie, lui-même recouvert de plusieurs massifs rocheux. En 2009, le site a fait l’objet d’une campagne scientifique organisée dans le cadre de l’International Ocean Drilling Program (IODP, expédition 324). Son but était alors de mieux comprendre la formation puis l’évolution du massif Tamu, dont le sommet culmine 2 km sous la surface de l’océan.
Ce choix n’est pas anodin puisqu’il s’agit du plus vieux et du plus grand édifice géologique du plateau. On pensait alors qu’il devait son existence au refroidissement de laves émises par plusieurs volcans. Un argument fort plaidait en ce sens, puisque le site affiche une surface de 310.000 km2 (environ 650 km de long, pour 450 km de large), soit l’équivalent de la superficie des îles britanniques. La surprise a donc été de taille lorsque les résultats sont tombés : le massif ne se compose que d’un seul volcan en bouclier !
Aux dernières nouvelles, le massif Tamu était éteint, et devrait le rester. Cependant, il est devenu le plus grand volcan connu sur Terre. Le fait étonne car la plupart des volcans sous-marins connus présentent des surfaces de quelques dizaines des kilomètres carrés. Pour se faire une idée, sa base, bien que plus petite, peut être comparée en ordre de grandeur à celle d'Olympus Mons (environ 500.000 km2), sur Mars, considéré comme le plus imposant du Système solaire avec ses 22,5 km d'altitude. L’information a été dévoilée dans la revue Nature Geoscience par William Sager, de l’université américaine Texas A&M, en collaboration avec d’autres spécialistes.
Les profils sismiques et les forages ont été réalisés depuis le JOIDES Resolution, un navire de recherche scientifique spécialisé dans les forages profonds. Il fait 144 m de long, et possède en son centre un derrick de 60 m de haut. © IODP/USIO
Les fonds marins ne sont pas uniformément plats au large du Japon, environ 1.500 km à l’est de ses côtes, dans le Pacifique. C’est précisément à cet endroit que se trouve Shatsky Rise, un plateau océanique d’origine volcanique de la taille de la Californie, lui-même recouvert de plusieurs massifs rocheux. En 2009, le site a fait l’objet d’une campagne scientifique organisée dans le cadre de l’International Ocean Drilling Program (IODP, expédition 324). Son but était alors de mieux comprendre la formation puis l’évolution du massif Tamu, dont le sommet culmine 2 km sous la surface de l’océan.
Ce choix n’est pas anodin puisqu’il s’agit du plus vieux et du plus grand édifice géologique du plateau. On pensait alors qu’il devait son existence au refroidissement de laves émises par plusieurs volcans. Un argument fort plaidait en ce sens, puisque le site affiche une surface de 310.000 km2 (environ 650 km de long, pour 450 km de large), soit l’équivalent de la superficie des îles britanniques. La surprise a donc été de taille lorsque les résultats sont tombés : le massif ne se compose que d’un seul volcan en bouclier !
Aux dernières nouvelles, le massif Tamu était éteint, et devrait le rester. Cependant, il est devenu le plus grand volcan connu sur Terre. Le fait étonne car la plupart des volcans sous-marins connus présentent des surfaces de quelques dizaines des kilomètres carrés. Pour se faire une idée, sa base, bien que plus petite, peut être comparée en ordre de grandeur à celle d'Olympus Mons (environ 500.000 km2), sur Mars, considéré comme le plus imposant du Système solaire avec ses 22,5 km d'altitude. L’information a été dévoilée dans la revue Nature Geoscience par William Sager, de l’université américaine Texas A&M, en collaboration avec d’autres spécialistes.
Les profils sismiques et les forages ont été réalisés depuis le JOIDES Resolution, un navire de recherche scientifique spécialisé dans les forages profonds. Il fait 144 m de long, et possède en son centre un derrick de 60 m de haut. © IODP/USIO
Un volcan dont les pentes douces étonnent
Pour percer les secrets du massif Tamu, les chercheurs ont réalisé, depuis le navire JOIDES Resolution, plusieurs profils sismiques du site, ainsi que des forages pour récolter des échantillons de roche. Des mesures radiométriques ont confirmé leur âge : 144,6 ± 0,8 millions d’années. Après analyse, il a apparu que tous les prélèvements présentaient la même composition chimique, ce qui montre qu’ils sont issus d’une même source. Les données sismiques l’ont d’ailleurs confirmé : les roches résultent du refroidissement d’un magma qui s’est écoulé depuis le centre de l’édifice. Ces deux indices trahissent bien l’existence d’un seul et unique volcan.
Un détail jugé « anormal » a également surpris les chercheurs : la faible déclivité des pentes du volcan, puisqu’elle est majoritairement comprise entre 1° et 1,5°. Elle serait à mettre en relation avec l’important taux d’effusion et la faible viscosité de la lave qui a donné naissance au site, dont les racines descendent d’ailleurs à plus de 30 km de profondeur. Les autres volcans sous-marins ont des parois plus abruptes, c’est-à-dire dont la déclivité est supérieure à 5°.
Des datations en cours doivent encore le confirmer, mais le massif Tamu pourrait s’être formé en un million d’années, voire moins. Il se trouvait alors à l’intersection de trois plaques tectoniques(volcanisme de divergence), dont la plaque Pacifique sur laquelle il trône actuellement. Qui sait quelles surprises nous réservent encore les fonds océaniques ?
Le 08/09/2013 à 14:41 - Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences
http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/volcan-record-plus-grand-volcan-terrestre-git-pacifique-48795/#xtor=RSS-8
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