Le sénateur, Alex Türk, plaide pour un « droit à l’opacité » et appelle ses concitoyens à se mobiliser contre les dérives du traçage généralisé
Les technologies numériques (biométrie, vidéosurveillance, géolocalisation) nous offrent une sécurité renforcée tout en empiétant sur nos libertés individuelles. Comment, concrètement, la Cnil arbitre-t-elle entre les deux ?
Alex Türk : Aucune technique n’est bonne ou mauvaise en soi, seul l’usage qu’on en fait peut être préoccupant. Ainsi, lorsque la Cnil doit se prononcer sur la mise en place d’un nouveau dispositif intrusif, elle évalue toujours de façon concrète les enjeux spécifiques du dossier qu’on lui soumet. En général, plus la sécurité des citoyens est en jeu, plus nous consentons à l’installation de tels dispositifs. Ces dernières années, par exemple, nous avons validé la mise en place de contrôles biométriques au sein des aéroports. Le gain en matière de sécurité nous semblait en effet évident. En revanche, nous venons de refuser l’installation de technologies identiques au sein des cantines scolaires. C’était totalement déplacé.
Certains estiment que le recours massif aux nouvelles technologies n’est pas à craindre, dès lors qu’on n’a personnellement rien à se reprocher. Que leur répondez-vous ?
A. T. : Quelle naïveté ! Tenir un tel discours revient à confondre intimité et innocence. Il faut préserver son intimité, quand bien même on est irréprochable ! Nous devons pouvoir aller et venir sans être tracés, pistés, contrôlés. Qu’adviendra-t-il de notre liberté d’expression si nous sommes en permanence épiés et jugés pour des propos tenus en privé ? Resterons-nous spontanés, si nous n’avons plus jamais la certitude d’être seuls ? ...
Lire la suite de l'entretien la-croix.com
Vendredi 17 juin 2011
Alex Türk : Aucune technique n’est bonne ou mauvaise en soi, seul l’usage qu’on en fait peut être préoccupant. Ainsi, lorsque la Cnil doit se prononcer sur la mise en place d’un nouveau dispositif intrusif, elle évalue toujours de façon concrète les enjeux spécifiques du dossier qu’on lui soumet. En général, plus la sécurité des citoyens est en jeu, plus nous consentons à l’installation de tels dispositifs. Ces dernières années, par exemple, nous avons validé la mise en place de contrôles biométriques au sein des aéroports. Le gain en matière de sécurité nous semblait en effet évident. En revanche, nous venons de refuser l’installation de technologies identiques au sein des cantines scolaires. C’était totalement déplacé.
Certains estiment que le recours massif aux nouvelles technologies n’est pas à craindre, dès lors qu’on n’a personnellement rien à se reprocher. Que leur répondez-vous ?
A. T. : Quelle naïveté ! Tenir un tel discours revient à confondre intimité et innocence. Il faut préserver son intimité, quand bien même on est irréprochable ! Nous devons pouvoir aller et venir sans être tracés, pistés, contrôlés. Qu’adviendra-t-il de notre liberté d’expression si nous sommes en permanence épiés et jugés pour des propos tenus en privé ? Resterons-nous spontanés, si nous n’avons plus jamais la certitude d’être seuls ? ...
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Vendredi 17 juin 2011
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