Ancien numéro 1 du groupe, actuellement président exécutif de Google, Eric Schmidt reconnaît ne pas avoir vu venir la révolution des réseaux sociaux.
Le mea culpa est d'autant plus spectaculaire qu'il émane de l'un des grands pontes de Google : Eric Schmidt. Celui qui présida aux destinées du groupe reste encore aujourd'hui l'une de ses personnalités les plus en vue, puisqu'il est toujours président exécutif de Google. Et il l'avoue sans fard : "J'ai merdé". Un aveu choc fait à l'ouverture de la conférence sur les hautes technologies D9, organisée par le site internet d'informations All Things Digital à Rancho Palos Verdes, Californie.
Quelle est la cause de cette cinglante autocritique ? Facebook, tout simplement. Et au-delà de Facebook, tout ce qui concerne les réseaux sociaux. "Il y a trois ans, se souvient Schmidt, j'écrivais des mémos, qui parlaient en général de cela, mais je n'ai rien fait de ces mémos. De toute évidence je savais que je devais faire quelque chose, et je ne l'ai pas fait". En guise d'excuses, il a simplement avancé lors de son intervention à Rancho Palos Verdes : "Je crois que j'étais occupé". Tout en répétant que la responsabilité lui incombait.
Un partenariat avorté avec Facebook
Cet aveu d'échec personnel est d'autant plus frappant que Schmidt a cité Facebook parmi le "gang des quatre" qui d'après lui dominent aujourd'hui les nouvelles technologies, avec le distributeur Amazon, le fabricant Apple - et Google. Un quarteron dont la valeur dépasse les 500 milliards de dollars, a-t-il souligné. "Dans notre secteur nous n'avons jamais eu quatre entreprises en croissance à l'échelle de ces quatre-là au total, je veux parler de croissance en clientèle, en flux de trésorerie, en pénétration, en partenariats, en outils de développeurs, etc", a ajouté Eric Schmidt.
Il a attribué cette puissance à deux atouts principaux: "ce sont des marques grand public qui apportent quelque chose d'unique", que ce soit le plus grand magasin du monde, la source de savoir la plus complète, la fabrication de "superbes produits", ou "dans le cas de Facebook, tous les amis qu'on a jamais eus y compris ceux dont on se souvient mal".
Ce "gang" pourrait selon lui s'ouvrir à deux autres marques, PayPal et Twitter, mais pas aux anciens leaders du secteur, IBM et Microsoft : "dans l'esprit des consommateurs Microsoft ne mène pas les évolutions grand public", a-t-il estimé.
Enfin Eric Schmidt a qualifié les relations de Google avec ses homologues du "gang des 4" de concurrence, teintée de partenariat. Il a révélé qu'il avait "essayé très fortement" de conclure un partenariat avec Facebook, mais "Microsoft était capable d'offrir des conditions que nous ne pouvions pas proposer". Microsoft avait acquis en 2007 pour 240 millions de dollars une part de 1,6% dans Facebook, et depuis les deux groupes ont noué plusieurs partenariats opérationnels.
Par F.L., le 01 juin 2011 à 10h30, mis à jour le 01 juin 2011 à 10:36
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