jeudi 9 juin 2011

Le retour des emplois-jeunes? Pas si bête…

La lecture de l'article de Gilles Bridier dans slate.fr traite de la question des emplois-jeunes. Peut-il être transposé dans le contexte tunisien ? Car l’emploi des jeunes est aussi un des enjeux prioritaires des tunisiens. Plus de 160000 jeunes diplômés du supérieur sont en attente d'intégration dans le marché du travail.
 
"Le chômage des jeunes sera obligatoirement un enjeu prioritaire" pendant les prochaines années. La Tunisie "a un problème avec ses jeunes, qu’elle a de plus en plus de mal à intégrer". Si on leur demande leur avis, les jeunes de 16 à 29 ans déclareraient sans doute qu'ils ne sont pas "optimistes sur leur avenir".

Gilles Brider dit qu'"il est temps que les politiques au plus haut niveau montrent que la jeunesse n’est pas un boulet, et que les jeunes ont leur place sur le marché du travail en France comme dans tous les pays qui se construisent un avenir. Encore faut-il leur en ouvrir les portes!"

La question qui se pose : faut-il un traitement économique ou un traitement social du chômage des jeunes ?. En France, l’"effort depuis 2004 se porte sur le contrat de professionnalisation, dispositif d’insertion en alternance combinant des périodes en entreprises et en organismes de formation.

S’agissant des jeunes de moins de 26 ans, ils perçoivent un salaire compris entre 55 et 80% du Smic et les employeurs sont exonérées de cotisations patronales. Mais même avec le renfort du contrat initiative emploi (CIE) destiné à permettre un retour rapide à l’emploi durable des personnes rencontrant des difficultés, ce contrat de professionnalisation n’a pas été à la hauteur du problème exacerbé par la crise: après un recul de 18% en 2009, le nombre des entrées dans cette forme d’alternance en 2010 (148.000 nouveaux contrats) n’a progressé que de 1% en 2010.

L’objectif de 170.000 nouvelles entrées en un an précisées dans le Plan d’urgence pour l’emploi des jeunes d’avril 2009 n’a pas été atteint. Pas plus que ceux de l’apprentissage (320.000 apprentis en un an, soit 12% de plus qu’en 2008). Le traitement économique du chômage des jeunes n’a pas été à la hauteur de l’urgence. Aussi, Xavier Bertrand, actuel ministre du Travail, met les bouchées doubles pour développer la formation en alternance.", précisait Gilles Brider.

Quand la gauche était au pouvoir en France, elle a créé les «emplois-jeunes». Elle a été accusée alors "de placer les jeunes sur des voies de garage sans leur délivrer de véritable formation pour se relancer. Et de coûter fort cher à la collectivité". A l'époque, "les contrats «emplois-jeunes» avaient été créés en 1997 et s’adressaient aux jeunes de moins de 26 ans sans emploi ou de 26 à 30 ans non indemnisés par l’assurance chômage. Ils concernaient des activités d'utilité sociale dans les établissements scolaires, les services de police, les collectivités territoriales, les établissements publics et les associations.
Les contrats de travail étaient de cinq années, et l’Etat prenait à sa charge 80% de la rémunération.", ajoutait Gilles Brider.

Dans l'expérience française, "certes, une grande proportion de jeunes concernés a regretté que les emplois n’offrent pas de perspectives suffisantes et soient insuffisamment rémunérés. Mais 60% d’entre eux ont mis à profit cette période pour préparer des diplômes et des concours. Et les trois quarts des jeunes qui ont profité de ce coup de pouce considèrent que l’expérience acquise dans le cadre de leur emploi-jeune leur a permis d’être plus opérationnels dans leur activité. Globalement, deux emplois-jeunes sur trois ont été transformés ..."

"Toutefois, dans la version 1997, les emplois-jeunes avaient eu l’inconvénient de grossir les rangs des fonctionnaires. ...  D’où l’accent porté, cette fois, sur les filières de l’écologie. Ce qui n’empêche pas de continuer à promouvoir l’apprentissage en entreprise et l’alternance avec les contrats de professionnalisation!"

Par conséquent, faut-il un traitement économique ou un traitement social du chômage des jeunes ? Ou peut-être les deux à la fois. Je pense qu'il faudra innover dans ce domaine si prioritaire et si sensible.

Lire l'article entier : http://www.slate.fr/story/39243/retour-emplois-jeunes-pas-si-bete 

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