samedi 18 juin 2011

Les données seront la matière première du web 3.0

Sur le blog de Fred Cavazza, un article en Crétive Commons, qui ne peut pas laisser indifférent la communauté éducative. Entrer dans le monde du numérique, c’est en connaître tous les aspects et toutes les interactions. La question des données interroge sur leurs exploitations possibles.
Le Quantified au service de la productivité individuelle et collective
Si les utilisateurs et les interactions sociales qui les relient sont la matière première principale du web sur les 5 dernières années (avec l’avènement des médias sociaux), les années suivantes devront composer avec une autre matière première précieuse : les données (cf. Du contenu roi aux données reines).

Les données sont la matière première du géo-marketing, elles permettent d’optimiser l’implantation d’un hypermarché. Elles sont également à la base de l’analyse décisionnelle qui permet de piloter une activité commerciale. Elles permettront bientôt d’adapter notre style de vie et notre comportement à un environnement toujours plus hostile (stress, maladies, bactéries tueuses…).

Non seulement les progrès réalisés par les outils de collecte et de partage vont grandement faciliter la constitution de personal data ecosystems, mais les annonceurs, collectivités et organisations vont nous y inciter, car elles apporteront des réponses aux questions que nous ne nous posons pas encore.

Définition et origines du Quantified Self

Il existe déjà un certain nombre d’articles publiés sur le sujet (dont le très bon interview d’Emmanuel Gadenne : Le Quantified Self : doit-on compter sur soi ?), aussi je vais vous la faire courte : Le Quantified Self est une pratique consistant à collecter des données personnelles et à les partager. Pourquoi ? C’est là toute la question… Le QS est en effet une discipline polymorphe où chacun y trouve son compte, donc avec des motivations et des pratiques différentes. La notion communément admise est la suivante : « Mieux se connaitre au travers des données« .
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Exemples de domaines d’application

Comme précisé plus haut, le QS est une meta-discipline qui regroupe des individus aux motivations très diversifiées. Il est ainsi possible d’en identifier quelques-unes :
  • Pour des raisons médicales. Des sites comme CureTogether ou PatientLikeMe permettent ainsi de tisser des liens sociaux entre personnes souffrant des mêmes maladies de longue durée ou suivant le même traitement.
  • Pour se comparer à d’autres. Quoi de plus naturel que de chercher à s’auto-évaluer en se comparant aux autres, aussi bien dans le domaine sportif (RunKeeper, Runtastic), que pour votre gestion quotidienne (PearBudget) ou vos ébats sexuels (BedPost).
  • Pour chercher un soutien moral. Des systèmes comme Withings ou BodyMedia permettent de faciliter la collecte de votre poids et de votre tension, mais une fois les données agrégées, il manque la plateforme sociale pour pouvoir dévoiler vos objectifs personnels et trouver l’entourage social qui va vous aider à les atteindre. ...
  • Par curiosité. Savez-vous combien de musique vous écoutez ou combien de km vous parcourez dans la journée ? Des systèmes comme iTunes ou Google Latitude se proposent de quantifier votre quotidien, juste pour le plaisir.
Cette (petite) liste n’est là que pour illustrer la diversité des motivations de chacun. Vous noterez que les données personnelles collectées peuvent être à la fois des données quantitatives (votre poids) tout comme qualitatives (votre humeur sur Moodscope ou Mappiness). En fait les deux sont utiles pour nous aider à mieux comprendre qui nous sommes et la façon dont nous nous insérons dans notre cercle social.

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Les données seront la matière première du web 3.0

Le Quantified Self n’est à mon avis que la partie visible de l’iceberg. Le web est un média proposant une incroyable richesse de par la quantité de contenus qui y est disponible. Avec les médias sociaux, cette richesse a été considérablement accrue avec les contenus générés par les utilisateurs. Les données seront un troisième facteur d’enrichissement, elles donneront plus de sens au contenu (data journalism) et permettront de personnaliser l’expérience des internautes (personal data ecosystem).

Les données seront également source de nouvelles interactions sociales : si vous n’êtes pas à l’aise avec l’écrit (pas le courage ou l’assurance pour rédiger un blog), peut-être pourriez-vous trouver un intérêt à faire parler les données pour vous. ...

Les données seront ensuite un levier d’amélioration de la performance, qu’elle soit individuelle (faire plus d’exercice, arrêter de fumer…) ou collective. Les municipalités pourraient ainsi exploiter les checkins de services comme Foursquare ou Gowalla pour identifier les zones à fort trafic et redimensionner les capacités d’accueil ou les transports en commun pour éviter les goulots d’étranglement ; ou des services comme Asthmapolis pour identifier les zones irritantes pour les personnes souffrant d’asthme.

Les données seront enfin très précieuses pour aider les annonceurs à améliorer leur connaissance client à partir de données anonymisées ou à partir de données personnelles fournies volontairement par les prospects / clients pour bénéficier d’une offre mieux ciblée ou plus compétitive.

Encore une fois, tout ceci peut vous sembler abstrait ou effrayant (ou les deux), mais j’ai l’intime conviction que nous sommes au-devant d’une nouvelle révolution, et les données en seront la clé. Rassurez-vous, nous aurons largement l’occasion d’en reparler.

par An@é samedi 18 juin 2011

Lire le texte complet dans http://www.educavox.fr/Les-donnees-seront-la-matiere

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