dimanche 26 juin 2011

Tunisie : avis de dépression (passagère ?) sur la Révolution

Pourquoi la justice tunisienne s'est elle empressée de condamner l'ex-dictateur Ben Ali à 35 années de prison, lors d'un procès éclair, quitte à paraître ridicule ? Pour nourrir un peuple qui réclamait vengeance. Rien d'autre.

Ben Ali condamné à 35 ans de prison… en une journée ! "Plaisanterie", comme s’est empressé de le faire savoir le dictateur déchu de là où il se trouve. On le croyait moribond, voilà qu’il parle maintenant : un des miracles de la médecine saoudienne, sans doute…

Sauf, qu’en l’occurrence, il a raison "le dégagé" (c’est son petit nom depuis le 14-Janvier). Mais, ce qu’il oublie de dire, c’est que le premier des plaisantins, si j’ose dire, c’est lui ! Car si la justice tunisienne s’est caricaturée en le jugeant de façon pour le moins expéditive, rappelons qu’elle a appliqué la loi en vigueur, celle qu’un certain Ben Ali a imposée au peuple tunisien pendant près d’un quart de siècle.

Un accusé en fuite ? On ne va pas s’embarrasser de fioritures : "l’affaire" est pliée en quelques heures. C’est ce que dit le code pénal des dictateurs. Le nôtre n’a pas failli à la règle : c’est en quelque sorte l’archi-classique histoire de l’arroseur arrosé. Mais la plaisanterie en question est décidément de mauvais goût. La Tunisie d’après la Révolution méritait mieux qu’une telle parodie de justice. Alors, pourquoi s’être précipité à condamner le mafieux en chef dans ces conditions indignes alors que le jugement de certains autres mafieux, bien présents, eux, sur le sol tunisien, n’a toujours pas lieu ? Pour l’exemple ? Balivernes ! Pour complaire au peuple, Monsieur, qui réclamait vengeance !

Nous y voilà. Au prétexte que celui-ci s’impatienterait, alors soit, offrons lui du lourd, du concret à se mettre sous la dent. A défaut de pain, un procès ! Personne n’est dupe mais faisons comme si… Ceci étant, il reste encore 92 affaires contre Ben Ali. Le temps de réviser le code pénal et de ne plus prendre les Tunisiens pour ce qu’ils ne sont pas ? On ose l’espérer mais sans trop y croire…



24/06/2011

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