La haute technologie est-elle une voie sans issue pour résoudre les problèmes auxquels notre société est confrontée ? Comment peut-on utiliser les technologies du passé pour résoudre les problèmes de demain ? C’est la question qu’a relevé Kris de Decker de Low Tech Magazine et No Tech Magazine.
Le plus souvent, pour concevoir une société durable, on ignore les technologies anciennes. On s’en moque. On regarde de haut les technologies de nos ancêtres. Mais ce dédain n’est pas toujours justifié, car la haute technologie n’a pas le monopole des technologies innovantes, rappelle Kris de Decker. Le télégraphe optique permettait d’envoyer des messages textuels à travers toute l’Europe à une vitesse de 1200 km/h, sans électricité. “Je ne viens pas vous dire qu’il faut remplacer l’internet par le télégraphe optique, mais pour vous montrer que les anciennes technologies recèlent peut-être des solutions pour l’avenir”.
Kris de Decker évoque alors une technologie de construction qui date de plus de 700 ans permettant de bâtir des voûtes avec des tuiles et d’économiser beaucoup d’énergie dans la construction. Cette technologie a récemment été réutilisée dans la construction d’un musée en Afrique du Sud, pour bâtir une structure légère et très isolante. On peut donc utiliser d’anciennes technologies avec de nouveaux matériaux ou adapter d’anciens concepts à des technologies modernes.
Pour Kris de Decker, notre approche actuelle de la technologie est vouée à l’échec parce qu’elle dépend énormément des carburants fossiles. Certains envisagent même d’utiliser l’ingénierie la plus sophistiquée pour combattre le réchauffement climatique par exemple… (voir notre dossier : Géo-ingénierie, l’ultime recours ?) Mais surtout, même les technologies durables qu’on envisage pour remédier au problème énergétique ont besoin d’énergie fossile pour fonctionner et être fabriquées. Le silicium des panneaux solaires, les structures en aluminium des éoliennes, les voitures électriques… la plupart des technologies vertes sont énergétiquement coûteuses à fabriquer. Il faut beaucoup de chaleur pour fabriquer l’acier et le silicium qui les composent. Les panneaux solaires ont une durée de vie limitée, les piles de stockage des énergies renouvelables également. “Nous allons donc avoir besoin de carburant fossile pour faire fonctionner une société fondée sur les énergies renouvelables. Ce qui signifie que les coûts de production des technologies écologiques vont croitre avec l’explosion des coûts des carburants fossiles.” Les écotechnologies reposent trop souvent sur des mythes, dénonce le journaliste.
L’efficience énergétique, en fait, ne nous fait pas économiser d’énergie (voir L’efficience énergétique est un leurre). La plupart du temps, elle entraine au contraire une plus grande consommation énergétique. Si on regarde l’histoire de l’automobile, on constate qu’on n’a pas construit de voitures plus efficaces énergétiquement que la 2 CV de Citroën, inventée il y a 60 ans, estime Kris de Decker. “En fait quand on y regarde de plus près, elle consommait moins que la plus petite voiture actuelle du même fabricant. Certes, nos moteurs actuels consomment moins, mais on a ajouté de la vitesse, du poids, du confort, de l’électronique… En terme de consommation kilométrique, on n’a pas fait de progrès.” Nous ne saurions pas produire de 4×4 sans les progrès de l’efficacité des moteurs. Au final, nous n’avons pas fait d’économie d’énergie. Certes, l’efficience énergétique apporte beaucoup d’avantages : elle nous permet de conduire des voitures plus grandes, plus rapides, plus confortables d’avoir accès à des ordinateurs plus puissants et plus nombreux… “Mais nous sommes toujours autant si ce n’est plus dépendants des carburants fossiles”, alors qu’on devrait l’être moins.
“En changeant notre mode de vie, nous pensons souvent que nous allons être contraints de retourner à des modes de vies moins confortables. Mais ce n’est peut-être pas le cas. Peut-être qu’il faut seulement essayer de trouver une technologie plus raisonnable. Un moteur d’aujourd’hui dans une 2 CV d’antan serait la voiture la plus économique du monde et serait certainement même plus efficace que les voitures électriques. Certes, nous ne pourrions peut-être pas aller plus vite qu’à 60 km/h, ce qui est plus lent que les technologies d’aujourd’hui, mais qui reste plus rapide que la marche à pied à laquelle nous serons peut-être réduits un jour si rien ne change.”
On peut bien sûr appliquer ces stratégies à d’autres technologies que la voiture, estime Kris de Decker en poursuivant sa démonstration. ...
Par Hubert Guillaud le 25/07/11
Lire la suite http://www.internetactu.net/2011/07/25/comment-les-technologies-du-passe-peuvent-elles-eclairer-notre-avenir/
Le plus souvent, pour concevoir une société durable, on ignore les technologies anciennes. On s’en moque. On regarde de haut les technologies de nos ancêtres. Mais ce dédain n’est pas toujours justifié, car la haute technologie n’a pas le monopole des technologies innovantes, rappelle Kris de Decker. Le télégraphe optique permettait d’envoyer des messages textuels à travers toute l’Europe à une vitesse de 1200 km/h, sans électricité. “Je ne viens pas vous dire qu’il faut remplacer l’internet par le télégraphe optique, mais pour vous montrer que les anciennes technologies recèlent peut-être des solutions pour l’avenir”.
Kris de Decker évoque alors une technologie de construction qui date de plus de 700 ans permettant de bâtir des voûtes avec des tuiles et d’économiser beaucoup d’énergie dans la construction. Cette technologie a récemment été réutilisée dans la construction d’un musée en Afrique du Sud, pour bâtir une structure légère et très isolante. On peut donc utiliser d’anciennes technologies avec de nouveaux matériaux ou adapter d’anciens concepts à des technologies modernes.
Pour Kris de Decker, notre approche actuelle de la technologie est vouée à l’échec parce qu’elle dépend énormément des carburants fossiles. Certains envisagent même d’utiliser l’ingénierie la plus sophistiquée pour combattre le réchauffement climatique par exemple… (voir notre dossier : Géo-ingénierie, l’ultime recours ?) Mais surtout, même les technologies durables qu’on envisage pour remédier au problème énergétique ont besoin d’énergie fossile pour fonctionner et être fabriquées. Le silicium des panneaux solaires, les structures en aluminium des éoliennes, les voitures électriques… la plupart des technologies vertes sont énergétiquement coûteuses à fabriquer. Il faut beaucoup de chaleur pour fabriquer l’acier et le silicium qui les composent. Les panneaux solaires ont une durée de vie limitée, les piles de stockage des énergies renouvelables également. “Nous allons donc avoir besoin de carburant fossile pour faire fonctionner une société fondée sur les énergies renouvelables. Ce qui signifie que les coûts de production des technologies écologiques vont croitre avec l’explosion des coûts des carburants fossiles.” Les écotechnologies reposent trop souvent sur des mythes, dénonce le journaliste.
L’efficience énergétique, en fait, ne nous fait pas économiser d’énergie (voir L’efficience énergétique est un leurre). La plupart du temps, elle entraine au contraire une plus grande consommation énergétique. Si on regarde l’histoire de l’automobile, on constate qu’on n’a pas construit de voitures plus efficaces énergétiquement que la 2 CV de Citroën, inventée il y a 60 ans, estime Kris de Decker. “En fait quand on y regarde de plus près, elle consommait moins que la plus petite voiture actuelle du même fabricant. Certes, nos moteurs actuels consomment moins, mais on a ajouté de la vitesse, du poids, du confort, de l’électronique… En terme de consommation kilométrique, on n’a pas fait de progrès.” Nous ne saurions pas produire de 4×4 sans les progrès de l’efficacité des moteurs. Au final, nous n’avons pas fait d’économie d’énergie. Certes, l’efficience énergétique apporte beaucoup d’avantages : elle nous permet de conduire des voitures plus grandes, plus rapides, plus confortables d’avoir accès à des ordinateurs plus puissants et plus nombreux… “Mais nous sommes toujours autant si ce n’est plus dépendants des carburants fossiles”, alors qu’on devrait l’être moins.
“En changeant notre mode de vie, nous pensons souvent que nous allons être contraints de retourner à des modes de vies moins confortables. Mais ce n’est peut-être pas le cas. Peut-être qu’il faut seulement essayer de trouver une technologie plus raisonnable. Un moteur d’aujourd’hui dans une 2 CV d’antan serait la voiture la plus économique du monde et serait certainement même plus efficace que les voitures électriques. Certes, nous ne pourrions peut-être pas aller plus vite qu’à 60 km/h, ce qui est plus lent que les technologies d’aujourd’hui, mais qui reste plus rapide que la marche à pied à laquelle nous serons peut-être réduits un jour si rien ne change.”
On peut bien sûr appliquer ces stratégies à d’autres technologies que la voiture, estime Kris de Decker en poursuivant sa démonstration. ...
Par Hubert Guillaud le 25/07/11
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