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Le Tour de France tente depuis quelques années de se défaire de la lourde charge du dopage, et de ses effets néfastes, tant sur le plan de la santé que sur le plan de la communication. Mais le dopage ne se limite pas seulement à l'aspect médical. Il se pratique aussi avec l'aide de diverses innovations.
Le dérailleur sera testé dès 1911 sur le Tour, mais aussitôt interdit sous prétexte qu'il substituait la ruse à l'effort. Il sera finalement autorisé en 1937 pour épargner aux coureurs de changer de braquet en démontant les roues au pied des montagnes.
Jusque dans les années 1970, pas de réelle course à l'innovation. Elle reprend en 1975, quand Lucien Van Impe teste un cadre en carbone et en fibre de verre. Les pédales automatiques sont introduites en 1985 par Bernard Hinault, qui remporte l'épreuve. La même année, la roue lenticulaire fait son apparition lors des contre-la-montre.
Lors du Tour 89, Greg LeMond adopte un guidon de triathlète, développé par Scott, et un casque profilé signé Giro. Cela lui permet de remporter le Tour avec huit petites secondes d'avance sur Laurent Fignon. Et suscite la polémique : est-ce le coureur ou le meilleur vélo qui s'impose ?
En 1994, Piranello met au point l'Espada pour Miguel Indurain. Ce vélo monobloc lui permet de pulvériser les temps lors des chronos. L'union cycliste l'interdira l'année suivante. Motif ? Le cyclisme ne doit pas devenir un sport mécanique.
En filigrane, on lit dans cette décision l'obsession de traquer la moindre triche et pas seulement dans la boîte à pharmacie des coureurs. Les distorsions de concurrence constituent de véritables dopages technologiques ?
Le 09 juillet 2011 par Thibaut de Jaegher | L'Usine Nouvelle n° 3247
http://www.usinenouvelle.com/article/quand-le-dopage-est-aussi-technologique.N155218
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