mercredi 14 septembre 2011

En éducation, le statut socioéconomique ne détermine pas tout

Qui vit dans la pauvreté aura moins de chance de réussir à l'école, prouve la littérature scientifique. Or, la faiblesse de cette corrélation pour le Canada, où la performance en lecture des élèves peut être élevée dans un milieu défavorisé et faible dans une famille riche, semble vouloir faire mentir ce constat.

Selon les données de Regards sur l'éducation 2011 de l'OCDE, qui sont parues hier dans leur forme plus détaillée par province sur le site de Statistique Canada, la relation qui existe entre les statuts socioéconomiques et le rendement en lecture est peu marquée (8,6 %) comparativement à la moyenne des pays de l'OCDE (14 %). C'est au Nouveau-Brunswick que la corrélation est la plus forte (9,5 %) tandis que le Québec est dans la moyenne.

La Finlande et la Corée sont les deux autres pays de l'OCDE qui, tout comme le Canada, ne démontrent qu'un faible lien entre le niveau socioéconomique et la réussite. «Leur exemple montre qu'il est possible d'afficher le plus haut niveau de performance tout en offrant une répartition équitable des possibilités d'apprentissage», laisse entendre le rapport de l'OCDE.

Pour Andrew Parkin, directeur général du Conseil des ministres de l'Éducation du Canada, cela signifie qu'il y a de l'espoir. «Ça veut dire qu'on réussit à compenser l'effet négatif qu'a un revenu familial plus faible sur la réussite», a-t-il soutenu. «Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes chez les élèves moins avantagés, mais si on met le Canada en comparaison avec d'autres pays comme c'est fait dans le rapport, on voit que nos systèmes scolaires performent assez bien.»

Très grande scolarité
M. Parkin souligne d'ailleurs la très grande scolarité du Canada, «qu'on a trop tendance à oublier», croit-il. «Ça fait tellement longtemps que le Canada est parmi les pays qui ont les plus hauts taux de diplomation qu'on ne le remarque plus. Mais il faut pourtant souligner ça», a-t-il insisté. En 2009, 88 % des Canadiens âgés de 25 à 64 ans possédaient un diplôme égal ou supérieur au diplôme d'études secondaires (DES), ce qui classe le pays au 5e rang parmi ceux de l'OCDE ex aequo avec la Pologne, derrière la République tchèque et la Slovaquie (91 %) et l'Estonie et les États-Unis (89 %). Le Québec se situe en deçà de la moyenne canadienne, avec 84 % des personnes de 25 à 64 possédant un DES.

M. Parkin fait toutefois remarquer que le Canada a fort à faire encore pour que davantage d'étudiants au 2e cycle universitaire soient diplômés. «On se fait dépasser par les autres et dans la recherche, on ne mène pas. On peut faire mieux», a-t-il noté.

 
14 septembre 2011
 

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