L'échéance 2022 est tout à fait farfelue pour une expédition. - © Tous droits réservés |
La vie sur Mars a toujours intéressé. Aujourd’hui, c’est l’entrepreneur Elon Musk, fondateur d’une société baptisée Space X, et la société néerlandaise Mars One qui font l’actu sur ce dossier scientifique. Si le premier est sérieux, le second a l’intention d’établir une colonie sur la planète rouge d’ici 2022 à travers une télé-réalité. "Impossible à faire !" nous répond un spécialiste. La NASA, qui a toujours le projet dans ses cartons, cherche les meilleurs outils.
Des projets en cours prévoient d’envoyer des scientifiques, des cosmonautes réputés mais également des personnes lambda sur la planète rouge.
Deux programmes sont à distinguer. Il y a, tout d’abord, celui très sérieux de l'entrepreneur Elon Musk (et de sa société "Space Exploration Technologies (Space X)") et celui plus farfelu derrière lequel se cache… Endemol, filiale néerlandaise surtout connue chez nous pour la production des émissions "Loft Sory" et "Secret Story". Ce dernier projet est "risible" selon le directeur du Centre National de la recherche scientifique à Paris, François Forget. "Il faut entre 100 et 200 milliards d'euros pour une mission spatiale et Endemol veut en investir à peu près le quart, explique-t-il.C’est tout simplement un projet impossible et condamné d’avance".
2022, un délai trop court
La société néerlandaise a, d’ailleurs, organisé des castings comme pour toute émission qu’elle produit. Etre un des premiers colons sur Mars intéresse visiblement puisque plus de 200 000 participations ont été enregistrées de par le monde. Et ce, même si "Mars One" est juste un aller-simple sans retour possible. Un projet qui risque cependant de tomber à l’eau si on en croit l’expertise de François Forget. "Leur site officiel est extrêmement naïf et irréaliste. En 2016, ils avaient le projet d’envoyer un premier cargo non habité. En plus, ils ne travaillent pas sur le long terme… "
Quelles sont, d’ailleurs, les stratégies d’occupation sur la planète tellurique ? Il y en a deux seloncet article. Premièrement, les scientifiques envisagent la création d'un environnement artificiel qui protège les humains de la surface inhospitalière de la planète. A brève échéance, c’est la solution la plus envisageable car la deuxième option ne peut se produire que sur le long terme. Il s’agit de la terraformation, un processus qui envisage la transformation d’un élément naturel d’une planète pour la rendre habitable selon les conditions du globe terrestre. Mars possède déjà, en tout cas, les éléments nutritifs nécessaires à la vie : l'eau, l'azote, le carbone et le phosphore. "On trouve de l’eau mais pas partout et sous forme de glace surtout dans le sous-sol, explique François Forget. Quand on regarde une photo de Mars, on voit une surface sèche. En haute-altitude, sous le sable, on a de la glace assez pure qu’on peut faire fondre si on le veut."
Certes, ce voyage est coûteux et compliqué logistiquement mais est, quelque part, possible. Pour preuve, la NASA renverra, en 2020, un robot chargé d‘explorer les systèmes sur Mars pour les futurs cosmonautes chargés de mission. Date d’atterrissage: courant février 2021.
Quelle vie les scientifiques auront sur Mars ?
C'est une autre question qui se pose. Nos corps ont évolué en fonction de la vie sur Terre. Sur d'autres planètes, il faut trouver une manière de maintenir les systèmes pour rester en vie, dont les fils qui permettent de respirer. "Les astronautes qui se sont rendus sur la lune ont dit que la vie sur Mars était très confortable, rapporte Forget. Il faudra des RTG (dans le jargon, des générateurs thermoélectriques à radioisotope) pour l'alimentation de sondes spatiales qui vont générer de l'énergie pendant un bout de temps. On en aura quand même besoin d'un certain nombre pour filtrer l'atmosphère."
La gravité sur la planète rouge n'est pas un souci, assure ce spécialiste de Mars, et ce, même si elle est égale à un tiers de celle de la Terre. "Il y a juste beaucoup de poussières et ce n'est pas bon pour les pompes mécaniques. Ça ne sera pas facile de réaliser ça."
En tout cas, la NASA a lancé un appel d'offres pour préparer l'Homme sur Mars. Il faudra tenir compte de ce problème de débris (quelle forme auront les grains de poussière, par exemple ?) et tenter de mieux comprendre les problèmes que cela va poser aux astronautes. Autre chose: Mars est stérile et les bactéries sont importantes pour l’être humain dans la vie de tous les jours. "L’homme amène simplement son propre système sur Mars et vivra dans des habitats analogues adaptés pour les bactéries, rassure François Forget. On craint plutôt l’excès de bactéries dans les systèmes où les humains se rendent."
Un projet mûri mais (encore) reporté
La NASA prouve donc qu'elle a toujours ce projet spatial (maintes fois abandonné) en tête. Dans les prochaines décennies, il faudra s’attendre à réentendre parler de visites sur Mars. Peut-être aussi grâce à Elon Musk, considéré comme un visionnaire, en astronautique. "Lui, veut juste pousser le projet en ce sens et pas faire rêver de façon irréaliste comme Mars One", note Forget. La filiale Endemol a donc déjà intérêt à préparer le communiqué qui annoncera l'arrêt du projet de 2022.
Luigi Lattuca (st.)
Mis à jour le mercredi 25 septembre 2013 à 16h37
Des projets en cours prévoient d’envoyer des scientifiques, des cosmonautes réputés mais également des personnes lambda sur la planète rouge.
Deux programmes sont à distinguer. Il y a, tout d’abord, celui très sérieux de l'entrepreneur Elon Musk (et de sa société "Space Exploration Technologies (Space X)") et celui plus farfelu derrière lequel se cache… Endemol, filiale néerlandaise surtout connue chez nous pour la production des émissions "Loft Sory" et "Secret Story". Ce dernier projet est "risible" selon le directeur du Centre National de la recherche scientifique à Paris, François Forget. "Il faut entre 100 et 200 milliards d'euros pour une mission spatiale et Endemol veut en investir à peu près le quart, explique-t-il.C’est tout simplement un projet impossible et condamné d’avance".
2022, un délai trop court
La société néerlandaise a, d’ailleurs, organisé des castings comme pour toute émission qu’elle produit. Etre un des premiers colons sur Mars intéresse visiblement puisque plus de 200 000 participations ont été enregistrées de par le monde. Et ce, même si "Mars One" est juste un aller-simple sans retour possible. Un projet qui risque cependant de tomber à l’eau si on en croit l’expertise de François Forget. "Leur site officiel est extrêmement naïf et irréaliste. En 2016, ils avaient le projet d’envoyer un premier cargo non habité. En plus, ils ne travaillent pas sur le long terme… "
Quelles sont, d’ailleurs, les stratégies d’occupation sur la planète tellurique ? Il y en a deux seloncet article. Premièrement, les scientifiques envisagent la création d'un environnement artificiel qui protège les humains de la surface inhospitalière de la planète. A brève échéance, c’est la solution la plus envisageable car la deuxième option ne peut se produire que sur le long terme. Il s’agit de la terraformation, un processus qui envisage la transformation d’un élément naturel d’une planète pour la rendre habitable selon les conditions du globe terrestre. Mars possède déjà, en tout cas, les éléments nutritifs nécessaires à la vie : l'eau, l'azote, le carbone et le phosphore. "On trouve de l’eau mais pas partout et sous forme de glace surtout dans le sous-sol, explique François Forget. Quand on regarde une photo de Mars, on voit une surface sèche. En haute-altitude, sous le sable, on a de la glace assez pure qu’on peut faire fondre si on le veut."
Certes, ce voyage est coûteux et compliqué logistiquement mais est, quelque part, possible. Pour preuve, la NASA renverra, en 2020, un robot chargé d‘explorer les systèmes sur Mars pour les futurs cosmonautes chargés de mission. Date d’atterrissage: courant février 2021.
Quelle vie les scientifiques auront sur Mars ?
C'est une autre question qui se pose. Nos corps ont évolué en fonction de la vie sur Terre. Sur d'autres planètes, il faut trouver une manière de maintenir les systèmes pour rester en vie, dont les fils qui permettent de respirer. "Les astronautes qui se sont rendus sur la lune ont dit que la vie sur Mars était très confortable, rapporte Forget. Il faudra des RTG (dans le jargon, des générateurs thermoélectriques à radioisotope) pour l'alimentation de sondes spatiales qui vont générer de l'énergie pendant un bout de temps. On en aura quand même besoin d'un certain nombre pour filtrer l'atmosphère."
La gravité sur la planète rouge n'est pas un souci, assure ce spécialiste de Mars, et ce, même si elle est égale à un tiers de celle de la Terre. "Il y a juste beaucoup de poussières et ce n'est pas bon pour les pompes mécaniques. Ça ne sera pas facile de réaliser ça."
En tout cas, la NASA a lancé un appel d'offres pour préparer l'Homme sur Mars. Il faudra tenir compte de ce problème de débris (quelle forme auront les grains de poussière, par exemple ?) et tenter de mieux comprendre les problèmes que cela va poser aux astronautes. Autre chose: Mars est stérile et les bactéries sont importantes pour l’être humain dans la vie de tous les jours. "L’homme amène simplement son propre système sur Mars et vivra dans des habitats analogues adaptés pour les bactéries, rassure François Forget. On craint plutôt l’excès de bactéries dans les systèmes où les humains se rendent."
Un projet mûri mais (encore) reporté
La NASA prouve donc qu'elle a toujours ce projet spatial (maintes fois abandonné) en tête. Dans les prochaines décennies, il faudra s’attendre à réentendre parler de visites sur Mars. Peut-être aussi grâce à Elon Musk, considéré comme un visionnaire, en astronautique. "Lui, veut juste pousser le projet en ce sens et pas faire rêver de façon irréaliste comme Mars One", note Forget. La filiale Endemol a donc déjà intérêt à préparer le communiqué qui annoncera l'arrêt du projet de 2022.
Luigi Lattuca (st.)
Mis à jour le mercredi 25 septembre 2013 à 16h37
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