vendredi 15 juillet 2011

EN 2015, ISRAËL SERA LE PREMIER PAYS AU MONDE À DISPOSER D’UN BOUCLIER ANTIMISSILE INTÉGRAL

Simulation 3D de tir de missile Arrow
« Qu’il y ait une guerre ou pas, Israël sera bientôt anéanti », a prédit mardi Abadallah Safdin, représentant du Hezbollah en Iran, à l’occasion du jour anniversaire de la 2ème guerre du Liban en 2006. Ponctuellement, c’est ainsi que l’organisation chiite aime se rappeler au bon souvenir de son ennemi juré. Si ce genre de déclaration n’émeut plus grand monde coté israélien, elle contribue à renforcer les stratèges de Tsahal dans l’idée qu’un système de défense antiaérienne s’impose plus que jamais comme une nécessité absolue. Et vite !

A la lumière des indications collectées par les renseignements militaires sur l’arsenal du Hezbollah, plusieurs responsables israéliens ont tiré la sonnette d’alarme au cours de ces derniers mois. Cette semaine, c’est le ministre de la défense Ehoud Barak qui y est allé de son scénario catastrophe, indiquant qu’en cas de nouvelle guerre à la frontière nord, l’organisation d’Hassan Nasrallah étaient en mesure de déverser « 50 tonnes d’explosifs sur la totalité du territoire israélien », à commencer par Tel Aviv et sa région.

Au moment où se dessine un contentieux gazier avec le Liban autour de l’exploitation du gisement Leviathan, l’armée israélienne semble avoir pris les devants. Déterminée à maitriser les cieux, elle s’apprête à dévoiler la teneur d’un programme de défense antimissile dont le coût avoisinera 2,3 milliards de dollars. Le « plan d’urgence national » est censé fournir à l’Etat hébreu une protection hermétique contre tout type de menace aérienne : des missiles balistiques aux roquettes de courte et moyenne portée.

Les fonds alloués à ce projet ne proviendront pas uniquement du budget de la défense. Ainsi, le gouvernement israélien prévoit d’octroyer plusieurs centaines de millions de dollars d’ici 2015, date à laquelle l’Iran pourrait déjà être en possession d’ogives nucléaires. L’administration américaine est également impliquée dans le développement de ce dispositif dont Barack Obama déclarait récemment qu’il ferait partie intégrante du bouclier antimissile que les Etats-Unis veulent déployer au Moyen-Orient et en Europe de l’Est. Pour ce faire, Washington compte puiser dans l’aide militaire annuelle qu’il fournit à Israël, notamment celle correspondant au chasseur furtif F-35 car sa production continue de prendre du retard.

Le « Plan d’urgence national » avait été évoqué une première fois par le ministre de la défense Ehoud Barak, lors de sa visite à Paris le mois dernier. Il se découpe en quatre niveaux. Le premier d’entre eux concerne le système Arrow-3, un missile d’interception exo-atmosphérique conçu spécifiquement pour neutraliser les menaces balistiques iraniens de type Shihab 2 et 3. Le Arrow-3 sera officiellement testé en 2012 puis opérationnel en 2015, conformément au plan. Il sera installé sur les trois lanceurs antimissiles – de type Arrow-2 – déjà installés au centre du pays. Les missiles Arrow-2, destinés à neutraliser les engins qui ont déjà pénétré l’atmosphère, constitueront le deuxième niveau de défense anti-aérienne mis au point par Tsahal.

Le troisième niveau du bouclier israélien est présenté comme le plus important. Il prévoit d’apporter une réponse à la menace posée par les missiles de croisière et les roquettes de moyenne portée. Pour y parer, Tsahal entend s’appuyer sur le système David’s Sling (« Fronde de David »), en mesure d’intercepter tout vecteur d’une portée de 70 à 250 kilomètres. Les missiles M-600 syriens et les Fajr iraniens seront ses cibles de prédilection.

Le quatrième et dernier niveau du bouclier antimissile israélien se composera du système Iron Dome (« Défense de fer ») qui, à ce jour, est opérationnel et a déjà permis l’interception d’une dizaine de missiles Grad tirés depuis la frontière de Gaza sur le sud d’Israël. Aux deux batteries existantes, 11 autres seront produites d’ici 2015. Leur déploiement permettra d’assurer la défense des localités frontalières du nord et sud d’Israël. Là aussi, le soutien financier américain s’avère décisif puisque le Pentagone va prochainement injecter 205 millions de dollars. En contrepartie, l’ensemble des systèmes de défense israéliens seront reliés aux satellites américains.

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