Que faut-il entendre quand un enfant prononce cette phrase péremptoire : "Je ne comprends rien" ? Des blocages qu'il suffit de déjouer, selon l'association scientifique Paris-Montagne, dont le festival annuel, qui se déroule ce week-end rue d'Ulm à Paris (5e), promet de tout nous dire sur un thème étonnant : le "rien".
Depuis 2006, ce regroupement de jeunes chercheurs et d'étudiants propose une approche décalée et citoyenne des sciences. Etalé sur quatre jours, son festival accueille des enfants et des adolescents venus de MJC ou de centres culturels avant de s'ouvrir au grand public pour une journée, samedi 23 juillet.
Après une édition sur "l'erreur" en 2010, le festival, qui attend 1 500 à 2 000 personnes cette année, cultive sa différence avec des thèmes non traités par les musées, que Livio Riboli-Sasco, fondateur et porte-parole de l'association, qualifie en riant de "rock'n'roll". Comment définir "rien" ? En se passant de définition, peut-être, pour mieux tester le rapport des enfants au savoir.
"Ne rien comprendre" reste une situation vécue de manière si négative au quotidien que les organisateurs ont mené leur enquête auprès d'une cinquantaine de professeurs d'école primaire : comment gèrent-ils l'incompréhension des élèves ? L'angoisse et la peur du ridicule sont souvent des éléments de blocage importants : "malgré la bonne volonté des enseignants, on ne laisse pas toujours la place à l'élève de dire son incompréhension et de l'assumer comme quelque chose de positif", explique M. Riboli-Sasco, alors même que le problème peut souvent être résolu en reformulant ou à demandant à un autre enfant d'expliquer.
DÉMYSTIFIER LE MONDE DE LA RECHERCHE
Paris-Montagne cherche donc moins à faire découvrir des faits scientifiques qu'à permettre aux participants "de poser des questions, de se sentir à l'aise face à un manque de connaissances". Il fait la part belle cette année aux limites de la science, dans le but avoué d'"inspirer une curiosité" et de dédramatiser le savoir, et le thème du "rien" est l'occasion pour les scientifiques d'aborder le zéro mathématique ou les trous noirs sous forme d'activités ludiques et de spectacles décalés. Un clown des sciences mobilise ainsi l'air et le vent pour montrer qu'il y a "quelque chose" jusque dans le vide, tandis qu'un autre animateur guide douze enfants jusqu'à l'infiniment petit avec quelques énigmes : qu'est-ce qui est plus grand, une nanoparticule d'or ou une molécule d'eau ?
Y a-t-il quelque chose au-delà des quarks, la plus petite unité connue ? L'une des armes de ce festival, financé en grande partie par la Fondation Bettencourt Schueller, c'est également son essaim de jeunes bénévoles. Chercheurs en début de carrière, étudiants et associations partenaires se mélangent à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, qui prête ses locaux, pour démystifier le monde de la recherche, et chaque groupe de 10 à 15 participants est encadré par un référent scientifique.
M. Riboli-Sasco revendique par ailleurs la gratuité de l'évènement pour tous : "on se veut d'abord une association sociale, et notre outil, la culture scientifique, est une façon de faire passer des messages forts en termes de citoyenneté ".
Laura Cappelle
pour Le Monde.fr | 22.07.11 | 20h30
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/22/a-normal-sup-une-journee-pour-disserter-autour-du-rien-scientifique_1551571_3224.html#xtor=RSS-3208
Depuis 2006, ce regroupement de jeunes chercheurs et d'étudiants propose une approche décalée et citoyenne des sciences. Etalé sur quatre jours, son festival accueille des enfants et des adolescents venus de MJC ou de centres culturels avant de s'ouvrir au grand public pour une journée, samedi 23 juillet.
Après une édition sur "l'erreur" en 2010, le festival, qui attend 1 500 à 2 000 personnes cette année, cultive sa différence avec des thèmes non traités par les musées, que Livio Riboli-Sasco, fondateur et porte-parole de l'association, qualifie en riant de "rock'n'roll". Comment définir "rien" ? En se passant de définition, peut-être, pour mieux tester le rapport des enfants au savoir.
"Ne rien comprendre" reste une situation vécue de manière si négative au quotidien que les organisateurs ont mené leur enquête auprès d'une cinquantaine de professeurs d'école primaire : comment gèrent-ils l'incompréhension des élèves ? L'angoisse et la peur du ridicule sont souvent des éléments de blocage importants : "malgré la bonne volonté des enseignants, on ne laisse pas toujours la place à l'élève de dire son incompréhension et de l'assumer comme quelque chose de positif", explique M. Riboli-Sasco, alors même que le problème peut souvent être résolu en reformulant ou à demandant à un autre enfant d'expliquer.
DÉMYSTIFIER LE MONDE DE LA RECHERCHE
Paris-Montagne cherche donc moins à faire découvrir des faits scientifiques qu'à permettre aux participants "de poser des questions, de se sentir à l'aise face à un manque de connaissances". Il fait la part belle cette année aux limites de la science, dans le but avoué d'"inspirer une curiosité" et de dédramatiser le savoir, et le thème du "rien" est l'occasion pour les scientifiques d'aborder le zéro mathématique ou les trous noirs sous forme d'activités ludiques et de spectacles décalés. Un clown des sciences mobilise ainsi l'air et le vent pour montrer qu'il y a "quelque chose" jusque dans le vide, tandis qu'un autre animateur guide douze enfants jusqu'à l'infiniment petit avec quelques énigmes : qu'est-ce qui est plus grand, une nanoparticule d'or ou une molécule d'eau ?
Y a-t-il quelque chose au-delà des quarks, la plus petite unité connue ? L'une des armes de ce festival, financé en grande partie par la Fondation Bettencourt Schueller, c'est également son essaim de jeunes bénévoles. Chercheurs en début de carrière, étudiants et associations partenaires se mélangent à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, qui prête ses locaux, pour démystifier le monde de la recherche, et chaque groupe de 10 à 15 participants est encadré par un référent scientifique.
M. Riboli-Sasco revendique par ailleurs la gratuité de l'évènement pour tous : "on se veut d'abord une association sociale, et notre outil, la culture scientifique, est une façon de faire passer des messages forts en termes de citoyenneté ".
Laura Cappelle
pour Le Monde.fr | 22.07.11 | 20h30
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/22/a-normal-sup-une-journee-pour-disserter-autour-du-rien-scientifique_1551571_3224.html#xtor=RSS-3208
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire