Le collectif Génération précaire défile dans les rues de Paris
le 1er mai 2010.
Reuters/Thomas Samson
Après plus de six mois de négociations et la
signature d'un accord entre partenaires sociaux, le Parlement a définitivement
adopté ce mercredi le projet de loi "pour le
développement de l'alternance et la sécurisation des parcours
professionnels".
La loi introduit surtout un délai de carence entre deux stages, du tiers de la durée du stage. Autrement dit, s'il embauche un stagiaire pendant six mois, un employeur devra attendre deux mois avant de faire appel à un jeune sur le même poste.
"C'est très positif, se félicitait Guillaume, de Génération
précaire, lors
de la signature de l'accord par les partenaires sociaux. Permettre de
remplacer un stagiaire par un autre sur un même poste était la preuve évidente
que l'on détournait la vocation pédagogique du stage." Pour ce porte-parole du
collectif, cette mesure "va mettre une pression sur certains managers qui
avaient pris l'habitude de prolonger les stages ou de les renouveler, demandant
parfois aux stagiaires de former leurs successeurs."
Une brèche dans la limitation à six mois
Surtout, un amendement a balayé l'espoir des
associations d'étudiants qui attendaient des changements décisifs. La sénatrice
du Nord Sylvie Desmarescaux a ajouté une dérogation à la limitation de
la durée des stages. "La limite de six mois ne s'applique pas aux
stages de longue durée intégrés dans le cursus des formations de l'enseignement
supérieur", est-il précisé dans le texte de loi. "Quels sont les apports
pédagogiques d'une formation prévoyant des stages de plus de 6 mois?" s'insurge
la Fage, Fédération des
associations générales étudiantes, qui a appelé les parlementaires à ne pas
signer le texte en l'état.
Les stagiaires auront maintenant accès aux
avantages des comités d'entreprises, mais aucune avancée n'a été faite
sur la question du chômage et de la retraite. Rien ne change non plus sur leur
rémunération. Pour Ophélie Latil de Génération précaire, interrogée par l'Express.fr, il faudrait mettre en place une grille de
gratification basée sur le nombre d'années d'études pour différencier les
niveaux d'expérience, et "ne pas mettre en concurrence des étudiants de 20 ans,
inexpérimentés mais nécessitant une formation et des étudiants de 27 ans, ayant
déjà plus d'un an de stage à leur actif".
Par Alexia Eychenne - publié le 13/07/2011 à 17:53
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/ce-que-la-reforme-des-stages-va-changer_258787.html
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