Un jury international départagera les lauréats des projets pédagogiques innovants d'ici au printemps 2012.
Nicolas Sarkozy avait évoqué cette possibilité au printemps dernier, c'est désormais officiel. Les universités dotées de «projets pédagogiques innovants» recevront 150 millions d'euros dans le cadre du «grand emprunt» renommé «investissements d'avenir» par le gouvernement. Le projet «initiative d'excellence en formations innovantes» (Idefi) sera lancé mardi prochain par Laurent Wauquiez, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et par René Ricol, commissaire général à l'investissement, chargé de veiller aux 35 milliards de l'emprunt national. Les universités pourront déposer leurs dossiers jusqu'en décembre. Le jury international, composé d'enseignants, de chercheurs et de professionnels, annoncera les lauréats peu avant le printemps 2012. La vingtaine de projets lauréats recevront cet argent consomptible dont l'enveloppe pourra être dépensée dans une période de trois à huit ans maximum. Le jury «sera totalement libre de choisir ce qu'il veut», affirment Laurent Wauquiez et René Ricol au Figaro, tout en évoquant quelques pistes.
Démocratisation et excellence
Il pourrait s'agir de projets qui «concilient démocratisation et excellence», comme les études de droit de l'université Paris-I. Ces dernières font coexister une filière très exigeante pour les étudiants qui en sont capables (davantage d'heures de cours, cursus bidisciplinaires) avec une filière classique et une filière de rattrapage. Ce pourrait être un master très international, comme celui de biosciences de l'université Lyon-I et de l'ENS de Lyon, qui accueille 55% d'étudiants étrangers. Les projets qui proposent des formations croisées d'ingénieurs et de management, comme ceux de centrale Lyon et de l'EM Lyon, retiennent leur attention. Laurent Wauquiez évoque encore l'université de Nice, qui a créé une filière du jeu vidéo en partenariat avec une entreprise. Les projets concerneront tant des masters que des doctorats ou des licences.
Cette idée d'un appel à projets centré sur les formations innovantes est partie du constat qu'il manquait un volet formation aux investissements d'avenir (laboratoires d'excellence, initiative d'excellence, etc.), principalement centrés autour de la recherche, dans l'espoir de voir émerger une dizaine de campus à visibilité mondiale. «Mais l'excellence, c'est aussi s'occuper correctement des étudiants. Elle doit aussi toucher la formation», explique Laurent Wauquiez. L'opération concerne un nombre limité de projets «pour éviter le saupoudrage», précise René Ricol. Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur, et la Conférence des présidents d'université ont su convaincre ce dernier, au printemps dernier, qu'il fallait injecter de l'argent dans les formations qui «transforment» l'université. En contrepartie, le budget préalablement affecté aux «initiatives d'excellence» va baisser. Mais en aucun cas Idefi ne constituera une «session de rattrapage pour les sciences humaines», affirme Laurent Wauquiez. Il ne s'agira pas davantage de rééquilibrer des régions se jugeant moins dotées que d'autres.
Pour l'instant, une partie des 18,9 milliards d'euros provenant du grand emprunt ont déjà été attribués aux universités et aux laboratoires. Néanmoins, des reproches se sont faits jour ces dernières semaines de la part d'universités affirmant qu'elles n'avaient «rien vu venir» car «la contractualisation des projets lauréats (n'allait) pas assez vite», reconnaît René Ricol. Il affirme avoir été capable de verser «très vite» des acomptes, mais observe que «les lenteurs peuvent venir des porteurs de projets, notamment lorsque beaucoup de signatures sont requises auprès de leurs institutions et de leurs partenaires». Et il en appelle à la «responsabilité commune» des acteurs: «Tout le monde doit se mobiliser.»
Par Marie-Estelle Pech Publié le 20/10/2011 à 11:31
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/10/20/01016-20111020ARTFIG00814-universites-des-nouveaux-projets-a-150millions-d-euros.php
Nicolas Sarkozy avait évoqué cette possibilité au printemps dernier, c'est désormais officiel. Les universités dotées de «projets pédagogiques innovants» recevront 150 millions d'euros dans le cadre du «grand emprunt» renommé «investissements d'avenir» par le gouvernement. Le projet «initiative d'excellence en formations innovantes» (Idefi) sera lancé mardi prochain par Laurent Wauquiez, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et par René Ricol, commissaire général à l'investissement, chargé de veiller aux 35 milliards de l'emprunt national. Les universités pourront déposer leurs dossiers jusqu'en décembre. Le jury international, composé d'enseignants, de chercheurs et de professionnels, annoncera les lauréats peu avant le printemps 2012. La vingtaine de projets lauréats recevront cet argent consomptible dont l'enveloppe pourra être dépensée dans une période de trois à huit ans maximum. Le jury «sera totalement libre de choisir ce qu'il veut», affirment Laurent Wauquiez et René Ricol au Figaro, tout en évoquant quelques pistes.
Démocratisation et excellence
Il pourrait s'agir de projets qui «concilient démocratisation et excellence», comme les études de droit de l'université Paris-I. Ces dernières font coexister une filière très exigeante pour les étudiants qui en sont capables (davantage d'heures de cours, cursus bidisciplinaires) avec une filière classique et une filière de rattrapage. Ce pourrait être un master très international, comme celui de biosciences de l'université Lyon-I et de l'ENS de Lyon, qui accueille 55% d'étudiants étrangers. Les projets qui proposent des formations croisées d'ingénieurs et de management, comme ceux de centrale Lyon et de l'EM Lyon, retiennent leur attention. Laurent Wauquiez évoque encore l'université de Nice, qui a créé une filière du jeu vidéo en partenariat avec une entreprise. Les projets concerneront tant des masters que des doctorats ou des licences.
Cette idée d'un appel à projets centré sur les formations innovantes est partie du constat qu'il manquait un volet formation aux investissements d'avenir (laboratoires d'excellence, initiative d'excellence, etc.), principalement centrés autour de la recherche, dans l'espoir de voir émerger une dizaine de campus à visibilité mondiale. «Mais l'excellence, c'est aussi s'occuper correctement des étudiants. Elle doit aussi toucher la formation», explique Laurent Wauquiez. L'opération concerne un nombre limité de projets «pour éviter le saupoudrage», précise René Ricol. Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur, et la Conférence des présidents d'université ont su convaincre ce dernier, au printemps dernier, qu'il fallait injecter de l'argent dans les formations qui «transforment» l'université. En contrepartie, le budget préalablement affecté aux «initiatives d'excellence» va baisser. Mais en aucun cas Idefi ne constituera une «session de rattrapage pour les sciences humaines», affirme Laurent Wauquiez. Il ne s'agira pas davantage de rééquilibrer des régions se jugeant moins dotées que d'autres.
Pour l'instant, une partie des 18,9 milliards d'euros provenant du grand emprunt ont déjà été attribués aux universités et aux laboratoires. Néanmoins, des reproches se sont faits jour ces dernières semaines de la part d'universités affirmant qu'elles n'avaient «rien vu venir» car «la contractualisation des projets lauréats (n'allait) pas assez vite», reconnaît René Ricol. Il affirme avoir été capable de verser «très vite» des acomptes, mais observe que «les lenteurs peuvent venir des porteurs de projets, notamment lorsque beaucoup de signatures sont requises auprès de leurs institutions et de leurs partenaires». Et il en appelle à la «responsabilité commune» des acteurs: «Tout le monde doit se mobiliser.»
Par Marie-Estelle Pech Publié le 20/10/2011 à 11:31
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/10/20/01016-20111020ARTFIG00814-universites-des-nouveaux-projets-a-150millions-d-euros.php
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