La commission électorale a fixé la date des résultats officiels. Les Tunisiens ont voté en masse, la participation dépasse les 90%. Ils s'affichent très fiers de participer à ce premier scrutin libre. Reportage.
Le dépouillement était en cours ce lundi en Tunisie, où les électeurs se sont massivement rendus aux urnes pour désigner une assemblée constituante à l'occasion du premier scrutin démocratique issu du "printemps arabe".
Les Tunisiens ont été plus de 90% à exercer leur droit de vote dimanche, neuf mois après avoir renversé Zine Ben Ali.
Les résultats officiels "seront annoncés mardi", d'après la commission électorale indépendante.
Dans les cours des écoles reconverties en bureaux de vote, les files d'attente s'étirent parfois sur plusieurs centaines de mètres. A la cité Etthadamen, dans le quartier d'El-Agba ou encore à Ben Arous, dans les environs de la capitale, les Tunisiens ont été nombreux, dès les premières heures de la matinée, à se rendre aux urnes.
Tous disent leur fierté, parfois leur émotion. "C'est une journée historique, il fallait en être" affirme un jeune "diplômé chômeur". "C'est comme un jour de fête, on est heureux" ajoute un homme plus âgé. Cela fait deux bonnes heures qu'il fait la queue, il sait qu'il va devoir attendre encore une heure au moins, mais qu'importe.
Le manque d'habitude des assesseurs et le souci de faire les choses en règle rend le processus assez lent. L'identité de chaque électeur inscrit est d'abord vérifiée, il signe ensuite le registre puis, précaution supplémentaire, il est invité à tremper son doigt dans un pot rempli d'encre bleue. Il vote ensuite- le passage dans l'isoloir est obligatoire- en cochant, sur un bulletin unique, la case correspondant au parti de son choix.
Plusieurs observateurs pour le scrutin
Le déroulement des opérations est surveillé par plusieurs observateurs: ceux des partis politiques mais aussi ceux des ONG et surtout des très nombreuses associations professionnelles tunisiennes qui ont décidé de faire leur affaire de la transparence du scrutin. Les avocats, en particulier, sont très présents. Ils doivent en particulier veiller à ce que chaque électeur aille bien seul dans l'isoloir: malgré la requête des islamistes du parti Ennahda, qui faisaient valoir que certaines personnes âgées, illettrées, auraient du mal à voter seules, toute assistance est interdite.
Dans ces quartiers populaires où l'on s'attend à ce que le score d'Ennahda soit particulièrement élevé, la plupart des électeurs disent que leur choix était fait depuis longtemps. D'autres, parmi les plus jeunes surtout, avoue avoir hésité, parfois même jusqu'à la veille du vote. Dans les cafés, samedi soir encore, les conversations allaient bon train... "C'était un peu comme le dernier soir du ramadan, avant la fête" dit un habitant de l'une des cités d'El-Agba.
Ce n'est qu'à la dernière minute que beaucoup de Tunisiens ont réalisé le caractère historique de cette journée et qu'ils ont décidé d'en être. Résultat: un peu plus de la moitié seulement des sept millions d'électeurs potentiels s'étaient inscrits sur les listes électorales ouvertes cet été par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), une institution ad hoc chargée d'organiser le scrutin en lieu et place du ministère de l'intérieur, de sinistre réputation. ...
Dominique Lagarde
lundi 24 octobre 2011 à 07h13
Lire la suite http://www.levif.be/info/actualite/international/election-en-tunisie-la-participation-depasse-la-barre-des-90/article-1195122448166.htm
Les Tunisiens ont voté en masse, la participation pourrait dépasser les 70%.© Reuters |
Le dépouillement était en cours ce lundi en Tunisie, où les électeurs se sont massivement rendus aux urnes pour désigner une assemblée constituante à l'occasion du premier scrutin démocratique issu du "printemps arabe".
Les Tunisiens ont été plus de 90% à exercer leur droit de vote dimanche, neuf mois après avoir renversé Zine Ben Ali.
Les résultats officiels "seront annoncés mardi", d'après la commission électorale indépendante.
Dans les cours des écoles reconverties en bureaux de vote, les files d'attente s'étirent parfois sur plusieurs centaines de mètres. A la cité Etthadamen, dans le quartier d'El-Agba ou encore à Ben Arous, dans les environs de la capitale, les Tunisiens ont été nombreux, dès les premières heures de la matinée, à se rendre aux urnes.
Tous disent leur fierté, parfois leur émotion. "C'est une journée historique, il fallait en être" affirme un jeune "diplômé chômeur". "C'est comme un jour de fête, on est heureux" ajoute un homme plus âgé. Cela fait deux bonnes heures qu'il fait la queue, il sait qu'il va devoir attendre encore une heure au moins, mais qu'importe.
Le manque d'habitude des assesseurs et le souci de faire les choses en règle rend le processus assez lent. L'identité de chaque électeur inscrit est d'abord vérifiée, il signe ensuite le registre puis, précaution supplémentaire, il est invité à tremper son doigt dans un pot rempli d'encre bleue. Il vote ensuite- le passage dans l'isoloir est obligatoire- en cochant, sur un bulletin unique, la case correspondant au parti de son choix.
Plusieurs observateurs pour le scrutin
Le déroulement des opérations est surveillé par plusieurs observateurs: ceux des partis politiques mais aussi ceux des ONG et surtout des très nombreuses associations professionnelles tunisiennes qui ont décidé de faire leur affaire de la transparence du scrutin. Les avocats, en particulier, sont très présents. Ils doivent en particulier veiller à ce que chaque électeur aille bien seul dans l'isoloir: malgré la requête des islamistes du parti Ennahda, qui faisaient valoir que certaines personnes âgées, illettrées, auraient du mal à voter seules, toute assistance est interdite.
Dans ces quartiers populaires où l'on s'attend à ce que le score d'Ennahda soit particulièrement élevé, la plupart des électeurs disent que leur choix était fait depuis longtemps. D'autres, parmi les plus jeunes surtout, avoue avoir hésité, parfois même jusqu'à la veille du vote. Dans les cafés, samedi soir encore, les conversations allaient bon train... "C'était un peu comme le dernier soir du ramadan, avant la fête" dit un habitant de l'une des cités d'El-Agba.
Ce n'est qu'à la dernière minute que beaucoup de Tunisiens ont réalisé le caractère historique de cette journée et qu'ils ont décidé d'en être. Résultat: un peu plus de la moitié seulement des sept millions d'électeurs potentiels s'étaient inscrits sur les listes électorales ouvertes cet été par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), une institution ad hoc chargée d'organiser le scrutin en lieu et place du ministère de l'intérieur, de sinistre réputation. ...
Dominique Lagarde
lundi 24 octobre 2011 à 07h13
Lire la suite http://www.levif.be/info/actualite/international/election-en-tunisie-la-participation-depasse-la-barre-des-90/article-1195122448166.htm
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