M. Lellouche se présente sous la bannière de l’Union Populaire Républicaine(UPR), un nouveau petit parti sans grands moyens mais dont le programme a séduit ce citoyen de La Goulette, autrefois fief de la communauté juive en front de mer, près de Tunis.
“Aucun juif n’a été élu, tous ceux qui ont eu des postes politiques ont été désignés” par les pouvoirs en place sous Ben Ali et avant lui, assure à l’AFP le challenger quinquagénaire natif de La Goulette.
Verre de vin et pain avec du fromage à l’apéro, Gilles Jacob allie humour et bonhomie méditerranéenne. Pour son premier tour de campagne, il a revêtu la “djebba” traditionnelle des grandes occasions.
“On sait maintenant pour qui voter” lui lancent ses coreligionnaires au marché de La Goulette, rapporte-t-il, en soulignant que son “engagement est personnel”, sans rapport avec la communauté juive réduite à quelque deux mille personnes en Tunisie.
Jacob -comme l’appelle sa mère, une belle octogénaire trônant à l’entrée du restaurant familial qu’il dirige à La Goulette- a été attiré par l’approche de l’UPR et son fondateur Lotfi Mraïhi. Ce médecin “bon père de famille” milite pour les valeurs de la République dans une “Tunisie ouverte, entreprenante et ingénieuse”. La non ingérence de l’Etat dans le culte et la vie spirituelle est l’un des principes fondateurs de son parti.
“Je ne me suis pas fait prier longtemps, j’ai adhéré et accepté d’être numéro deux sur la liste UPR dans Tunis 2 (banlieue nord de la capitale), menée par son amie artiste Sadika Keskes, raconte Jacob.
A ses yeux, l’UPR est un parti “ouvert, modéré et opposé aux extrémismes”, dont la priorité est de travailler dur pour reconstruire le pays.
M. Lellouche rêve d’une Tunisie plurielle, multiculturelle, où musulmans, juifs, berbères contribuent à l’essor du pays, sans exclusion ni marginalité.
Cheveux gris perle et bague stylisée au doigt, l’homme séduit en racontant son itinéraire en France où il a obtenu un doctorat en gestion et côtoyé le Parti socialiste, avant d’en arriver à la politique en Tunisie.
“Je ne veux pas jouer au figurant, je suis dans l’action et c’est pour cela que je rejoins l’UPR. Ces gens sont déjà sur terrain pour créer des emplois dans les régions déshéritées”, s’enthousiasme M. Lellouche.
De retour à Tunis, en 1996, divorcé et père de deux grands enfants, il anime “Sales gosses”, un atelier d’initiation à l’artisanat, une de ses passions.
La Goulette, une coquette ville portuaire, a alors été annexée par le clan du président déchu Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. “La fierté pour ma ville en avait pris un coup”, se souvient-il, laconique.
“De nouveaux horizons s’ouvrent. Je ne voudrais pas que La Goulette soit un musée à la mémoire de la cohabitation mais qu’elle retrouve l’énergie de sa diversité”, souhaite Jacob.
Il est surtout habité par le projet de revivifier l’histoire et le patrimoine juif à travers Dar Edhakira (maison de la mémoire en arabe châtié).
Fondée en France, cette association s’est délocalisée à Tunis après la chute du régime Ben Ali chassé par le soulèvement populaire en janvier.
“Que les générations à venir apprennent l’histoire trois ou quatre fois millénaire de la Tunisie. Et que les politiques laissent une place aux minorités”, est le désir ardent de Jacob Lellouche, si minimes soient ses chances de siéger à la Constituante.
Source: AFP (Copyrights)
Par IsraelValley Desk
Publié le 10 octobre 2011
http://www.israelvalley.com/news/2011/10/10/33384/israelvalley-tunisie-en-israel-on-observe-avec-attention-la-candidature-du-seul-juif-candidat-en-tunisie-pour-les-electio
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