lundi 10 octobre 2011

Pourquoi le monde de l’éducation aurait bien besoin de s’inspirer de Steve Jobs

À moins que vous n’ayiez passé ces derniers jours enfermé dans une grotte au fin fond du bout du monde, je suppose que vous n’êtes pas passé à côté de l’annonce du décès de Steve Jobs, l’ex-patron d’Apple. Loin de vouloir rendre un simple «hommage» et suite à des réactions qui m’ont personnellement choquées sur les réseaux sociaux, je vous invite à une réflexion de fonds à propos de ce que la personnalité de Steve Jobs pourrait bien apporter au monde de l’éducation à l’heure actuelle :

Avant de continuer, j’aimerais préciser plusieurs choses : NON, je ne connaissais pas Steve Jobs en personne. NON, je n’ai jamais pris le petit-déjeuner avec lui. NON, je ne lui voue aucun culte ou rituel particulier. Et pourtant OUI, je pense que nous venons de perdre un entrepreneur et un leader comme on en voit rarement !

Le propos de cet article n’est pas d’entamer un débat «PC vs. Mac» ni de mettre en avant Apple (ou ses produits), mais plutôt de dégager 3 principales qualités de son fondateur dont le monde de l’éducation aurait bien besoin de s’inspirer :
1. Vision
Nous sommes malheureusement confrontés à un enseignement qui propose peu de vision aux élèves. Le système de cotation en est le meilleur exemple. Demandez à n’importe quel élève pourquoi il va à l’école (que ce soit en primaire ou en secondaire) et ce qui lui semble le plus important. Dans 95% des cas, la réponse sera : «Pour avoir de bons points, de bonnes notes».

En vue de quoi et dans quel but ? N’a-t-on d’autre objectif dans sa vie d’étudiant que de réussir juste pour avoir un «bon» bulletin à présenter à Papa et Maman ? Quid d’une «vraie» évaluation par les compétences, encore largement sous répandue ? Quid d’une «vraie» évaluation formative qui propose un feedback afin que l’élève puisse dégager des voies de progrès et ne pas être réduit à une simple «note» ?…

2. Créativité
Le principe même de notre système éducatif et son mode d’évaluation est profondément négatif. Entendez par là que lorsque l’élève donne une «bonne» réponse il est récompensé (+1 point). Lorsqu’il en donne une «mauvaise» il est sanctionné (0 ou parfois -1 point).

Qu’est-ce qu’on obtient avec un tel dispositif ? Tout simplement une peur de l’échec induite par un conditionnement de l’élève pour qu’il produise uniquement de «bonnes» réponses. Du coup, l’élève essaie de ne pas prendre de risques et n’est pas encouragé à développer un état d’esprit créatif. Une manière lamentable de formater les élèves dans un même moule et de créer un système normatif au possible…

Soyons francs et honnêtes : qui d’entre-nous a toujours réussi du premier coup sans jamais se prendre une gamelle ? Il est vital de se tromper, de faire des erreurs. Et à force de croire que «faire des erreurs c’est mal», on finit par tuer toute tentative de créativité et d’originalité. Alors qu’il serait tellement plus bénéfique de laisser une place aux erreurs, à condition bien sûr qu’on puisse en tirer des leçons. C’est d’ailleurs l’état d’esprit adopté par la majorité des entrepreneurs à succès !

3. Passion
Selon l’OCDE, en 2009 près de 80% des élèves disaient ne pas aimer l’école et 75% des enseignants indiquaient manquer de motivation pour améliorer la qualité de leur enseignement.

Cercle vicieux ? C’est en tout cas mon point de vue. Lorsque j’étais en secondaire, un de mes enseignants a eu le culot l’idée de nous confier librement face à toute la classe : «Vous savez, moi de toute façon dans 2 ans je suis à la retraite, alors bon…». Même encore maintenant j’ai du mal à croire ce que j’ai entendu… et pourtant nous avons été une vingtaine à en être témoins !

Il n’y pas de miracles ! Si l’on souhaite réellement sortir de cette impasse, chacun devra y mettre du sien. Y compris les enseignants. Les résultats de recherches dans le monde entier montrent depuis des années que les méthodes pédagogiques actives sont un des facteurs qui jouent positivement en faveur de la motivation des élèves. Alors je vous pose la question très franchement : vous attendez quoi ?…

Publié le 10 octobre 2011 | Par David Vellut

http://www.formablog.com/pourquoi-education-inspirer-steve-jobs

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