jeudi 22 mars 2012

Alternance : L'enseignement supérieur se mobilise pour l'apprentissage

Fini les a priori. L’alternance a gagné ses lettres de noblesse dans l’enseignement supérieur. Licence, master 1 ou 2, école de commerce ou d’ingénieurs, toutes les formations sont concernées. Loin d’être réservée aux formations courtes, l’alternance est désormais accessible aux études supérieures. Grandes écoles et universités s’engouffrent dans cette voie.

Elles ont ainsi formé en 2010 plus de 100 000 apprentis, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, soit 7% de plus que l’année précédente.
Pour les bacs + 4 et bac + 5, la croissance est encore plus forte, avec une hausse de 9 000 apprentis en deux ans (+ 10% par an). La Conférence des grandes écoles confirme cette tendance. Aujourd’hui, 108 de ses membres proposent des filières en apprentissage pour plus de 12 300 élèves.
La palme revient aux écoles de management (EM) à 86%, suivies par celles d’ingénieurs (42%), et les autres spécialités (15%). ...

Pour les futurs ingénieurs, l’offre est très riche, aussi bien pour les formations généralistes que spécialisées.
 

Alternance : Les écoles s'y mettent de plus en plus..


Le réseau des instituts de techniques d’ingénieurs de l’industrie (ITII) regroupe plus d’une vingtaine d’écoles d’ingénieurs spécialisées dans l’alternance avec le monde industriel.
A l’Ecole centrale de Paris, «un parcours professionnel en alternance» est ouvert depuis 2010. Les étudiants sont encadrés par un maître d’apprentissage dans l’entreprise et un référent scientifique au sein de l’école.
Les universités ne sont pas à la traîne. «Tous les masters de l’IAE de Paris (institut d’administration des entreprises), de niveau bac + 4 et bac + 5, sont ouverts à l’apprentissage et accueillent plus de 200 étudiants», explique Christine Pochet, directrice de cette université réputée pour ses formations en administration des entreprises, finance, marketing et ressources humaines.
Le Celsa (Sorbonne) a également ouvert à l’alternance son magistère pour les spécialistes de la communication.
L’apprentissage serait-il un ascenseur social ? "Certainement", répond Christine Pochet, "il permet à des jeunes de milieu modeste de financer leurs études, soit, pour l’IAE, 6 500 € par an."
Dans le cas des écoles de commerce, les coûts sont plus élevés, 11 000 à 18 000 € par an. "L’alternance nous permet de repérer et de garder les talents", estime Hélène Villeroy de Galhau, responsable ressources humaines commerciales d’Axa France.
L’entreprise intègre chaque année six cent cinquante alternants. «Ils sont accompagnés par un tuteur. Celui-ci consacre 5% de son temps à cette mission et reçoit une prime en fin d’année.»
 

Près de 50 % des alternants recrutés par leur entreprise


Ce mode de formation actif et participatif favorise l’employabilité des jeunes diplômés. Près de la moitié d’entre eux sont recrutés par leur entreprise d’accueil et 70% des autres trouvent leur premier emploi en moins de trois mois, estime l’IAE de Paris.
Quels sont les secteurs qui recrutent ? Les sociétés de conseil, comme Accenture ou Capgemini, les grandes banques ou les entreprises du luxe et de la grande consommation pour leur service marketing.
Les salaires alors proposés varient entre 31 000 et 37 000 € brut par an pour les diplômés des universités, selon l’IAE de Paris et de 34 000 à 38 000 € brut pour les diplômés de grandes écoles d’après la Conférence des grandes écoles.

Dossier réalisé par Fabienne TISSERAND
Article paru dans le Parisien Economie du lundi 12 mars 2012

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire