jeudi 22 mars 2012

Enseignement supérieur: Feuille de route royale

CE n’est pas un hasard si l’Union des universités arabes a choisi Fès, la ville qui abrite l’Université Al Qaraouiyyine, la plus ancienne du monde, pour la tenue de son 45e congrès. Initiée sous le thème: «L’avenir des universités arabes dans le contexte des changements dans le monde arabe», la rencontre a été marquée, non seulement par la participation de près de 200 universitaires et diplomates présents à son ouverture hier, mais surtout par la lecture de la lettre royale lourde de sens qui leur a été adressée. En substance, le Souverain met l’accent sur la nécessité pour les universités arabes d’assumer un rôle central dans le processus de développement. Lu par Abdelhak Lamrini, historiographe du Royaume, le message royal reconnaît toutefois que «la situation des universités arabes et la place qu’elles occupent dans le classement international des universités, pour ce qui est de la recherche scientifique, de la formation de cadres hautement qualifiés et pour ce qui concerne les distinctions académiques dans les domaines de l’innovation et de la technologie, se trouvent malheureusement en bas de l’échelle, suite à une conjonction de facteurs et d’écueils, tant subjectifs qu’objectifs». Un constat que Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, présent lui aussi à ce forum, prend très au sérieux. L’autre orientation du Souverain et non des moindres est celle mettant fin à la polémique créée autour du rôle de l’enseignement supérieur privé. «Il importe également de mutualiser les efforts et d’assurer la coordination entre l’enseignement supérieur public et l’enseignement supérieur privé, de manière à hisser les programmes et la formation au niveau de qualité escompté. C’est ainsi que l’université pourra jouer le rôle qui est le sien dans la réalisation des objectifs de développement, et ce, en accord avec les principes d’équité, d’égalité des chances, de mérite et de justice sociale, et dans le respect des normes et des critères internationalement reconnus», souligne le Souverain. Et d’ajouter: «Nous avons donc à cœur de réformer, moderniser et rehausser la qualité de l’université marocaine, afin qu’elle soit un acteur fondamental dans la préparation d’élites capables et dévouées au service de leur pays». «Cette université est appelée à être une source d’inspiration et d’incubation, une force de proposition constructive pour l’adoption de stratégies judicieuses et une partie prenante dans l’élaboration des grandes orientations des politiques publiques. Elle devrait favoriser l’insertion dans la société du savoir et de la communication, et participer à la préservation de notre identité et de notre civilisation». A cet égard, il convient d’œuvrer à la création de pôles scientifiques arabes et de réseaux pour la recherche scientifique rassemblant les différentes universités arabes, à l’instar de leurs homologues qui opèrent dans les pays avancés. «Il importe également d’être attentif aux créneaux de l’excellence, de l’innovation et de la créativité en général, d’encourager les personnes douées dans les différentes spécialités et les diverses branches du savoir et de leur ouvrir les portes de l’avenir», ajoute le Souverain.
 

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