dimanche 31 juillet 2011

Suisse : L’idée de quotas d’étudiants étrangers va diviser les universités

A l’Université de Saint-Gall. (Gaetan Bally/Keystone)
A l’Université de Saint-Gall. (Gaetan Bally/Keystone)

L’Université de Saint-Gall évoque le plafonnement des étrangers à 25% de l’effectif. Jusqu’ici, le débat portait plutôt sur une hausse sélective des taxes

Nouvelle option évoquée dans la délicate thématique des étudiants étrangers fréquentant les universités suisses: l’académie de Saint-Gall envisage d’instaurer un quota de cerveaux venus d’ailleurs. La NZZ am Sonntag a indiqué que cette institution, tournée pour l’essentiel sur l’économie et le droit, met en place un examen d’admission, avec l’idée de plafonner la proportion d’étrangers à 25% de l’effectif. Ce qui correspond à la moyenne nationale, au niveau du master.

Le débat est vif depuis au moins une année, surtout en Suisse alémanique, qui assiste à une hausse constante des postulation de jeunes Allemands. En Suisse romande, où la part des étrangers dans les auditoires est pourtant plus élevée dans les universités et à l’EPFL, le thème provoque moins de polémiques. Surtout parce que prévalent des pratiques implicites, peu codifiées: de facto, les hautes écoles sélectionnent en général leurs ouailles. «Nous regardons les cours suivis et examinons les équivalences. Si nous prenions tout le monde, nous irions dans le mur», avait indiqué au Temps le président de l’EPFL, Patrick Aebischer. A l’automne dernier, le Conseil des EPF, tutelle des deux écoles, a réclamé de pouvoir sélectionner les non-Suisses.

Car les tris actuels ne sont pas formalisés, et les pratiques divergent d’un canton ou d’une école à l’autre. Pour contraindre ce qui est décrit comme un afflux, les partis, en première ligne UDC et PDC, prônent une hausse des taxes pour les étrangers. A Zurich, le Grand Conseil a ainsi approuvé ce principe, demandé par des postulats des deux partis. Dans son catalogue de propositions de campagne, le PDC a entretemps ajouté l’idée de faire payer des sommes forfaitaires aux pays d’origine des étudiants, à l’instar de ce que font les cantons entre eux.

La décision Saint-Galloise agitera encore un peu plus les milieux académiques, en les divisant. Interrogé par l’hebdomadaire dominical, le recteur bâlois Antonio Loprieno, qui préside la Conférence des recteurs, évoque d’ailleurs le risque d’un «mauvais signal, si nous discriminons les étudiants de l’UE». Les Etats de l’Union pourraient en effet appliquer la réciproque à l’égard des étudiants suisses, d’autant qu’une convention signée par la Suisse tend à supprimer de telles barrières.

 Nicolas Dufour

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5fb84088-bb9f-11e0-b7d1-6e082f2ccd94

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