jeudi 12 avril 2012

Enseignement supérieur pour comprendre la réforme LMD

Mis en ligne par Connectionivoirienne.net La Rédaction · 11 avril, 2012 a 20:13

Bi Séhi Antoine MIAN Source: Fraternité Matin

A l’instar des autres pays de l’UEMOA, le gouvernement de la Côte d’Ivoire par décret n°2009-164 du 30-04- 2009 s’engage résolument à l’adoption d’une architecture de formation fondé sur trois grades : Licence Master Doctorat (LMD). En signant les arrêtés n°248, 249 et 250 du 13-12- 2011, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) s’engage à la mise en œuvre effective de cette réforme dans le système d’enseignement supérieur (SES) de Côte d’Ivoire.

L’adoption de la réforme LMD bouleversera à coup sûr le paysage de l’enseignement supérieur ivoirien. Elle laissera apparaître de nouvelles expressions, inhérentes au concept LMD, auxquelles nous devrons nous habituer. En effet, désormais : il faudra s’habituer aux standards LMD du REESAO. Le Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur de l’Afrique de l’Ouest (REESAO) est constitué des Universités et Grandes écoles des pays de l’espace UEMOA. Ce réseau a depuis 2005 réfléchit à une harmonisation de la mise en place de la réforme LMD dans l’espace UEMOA. Cette série de réflexions a abouti à l’adoption d’un standard LMD pour les universités et grandes écoles membres du réseau. Ce standard du REESAO a été validé et homologué par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).

· Il faudra parler de grade dans le SES en lieu et place de diplôme. Ainsi, nous passerons d’un système avec des diplômes tels le BTS, le DUT, le DEUG, la LICENCE, la MAÎTRISE, le DEA, le DESS et le DOCTORAT à une nouvelle architecture des études en trois grades : la LICENCE (Bac + 3), le MASTER (Bac + 5) et le DOCTORAT (Bac + 8).

· Il faudra s’habituer à l’offre de formation en lieu et place de filière de formation. Dans le standard du REESAO, l’offre de formation est définie comme un programme d’enseignement. Pour un établissement donné, les offres de formation sont structurées en grands domaines de formation qui sont des cadres généraux d’enseignement/apprentissage. Ainsi, les domaines de formation remplaceront les départements. Le REESAO a retenu huit domaines que sont :

o Les Sciences de la Santé;

o Les Sciences et Technologies;

o Les Sciences Juridiques, Politiques et Administratives;

o Les Sciences Économiques et de Gestion;

o Les Sciences de l’Homme et de la Société;

o Les Lettres, Langues et Arts;

o Les Sciences Agronomiques;

o Les Sciences de l’Éducation et de la Formation.

Chaque domaine de formation peut être subdivisé en Mentions qui elles-mêmes peuvent être subdivisées en Spécialités.

· Il faudra raisonner en termes de semestre qu’en termes d’année universitaire. La durée d’un semestre est de 14 semaines minimum à 16 semaines maximum. La Licence se fera en six semestres (S1 à S6), la maîtrise en quatre semestres (S7 à S10) et le Doctorat en six semestres (S11 à S16). A la fin de chaque semestre, l’apprenant devra faire des compositions (session normale et session de remplacement) pour valider ses Unités d’Enseignement.

· Il faudra valider des Unités d’Enseignements (UE) en lieu et place des Unités de Valeur (UV). Les UE sont catégorisées selon leur contenu et selon leur importance. Selon leur contenu, les UE sont classées en quatre catégories : les UE fondamentaux, les UE de spécialité, les UE de méthodologie et les UE de culture générale. Et selon leur importance, elles sont classées en trois catégories : les UE Majeures, les UE mineures et les UE libres. La particularité des UE est qu’une fois validées, elles sont capitalisables à vie pour l’apprenant.

· Pour valider les UE et obtenir les différents grades, il faudra capitaliser des Crédit d’Evaluation Capitalisables et Transférables (CECT) qui seront l’unité de mesure. Un crédit selon le standard REESAO équivaut à 25 heures de charge de travail de l’étudiant. Le nombre de crédits pour un semestre est fixé à 30 CECT. Ainsi pour valiser la Licence (L), il faudra 180 CECT ; le Master (M), 120 CECT après L et pour valider le Doctorat (D), 180 CECT après M. Comme les UE, les CECT une fois acquis sont capitalisables et transférables pour l’apprenant. Par ailleurs, la valeur d’une UE Majeure est de 4 à 6 CECT, celle d’une UE Mineure de 2 à 3 CECT et celle d’une UE libre de 1 CECT.

· Le semestre non validé en formation initiale est reprise une seule fois. La poursuite des cours pour la validation du semestre devra se faire en formation continue. La prise en compte de la formation tout au long de la vie dans la réforme LMD fait qu’on parlera plus d’apprenant que d’étudiant.

La mise en œuvre de la réforme LMD met un point d’honneur sur le travail personnel des apprenants, car la finalité d’une offre de formation étant l’employabilité du diplômé. Un semestre non validé n’étant repris qu’une seule fois en formation initiale, la mise en œuvre de la réforme sonne la fin du fameux « parapluie atomique » dans nos universités. Cette réforme met aussi un point d’honneur sur la formation tout au long de la vie avec la mise en place de passerelle entre la vie active et les études universitaires. Toutefois, le passage de l’ancienne à la nouvelle architecture des diplômes n’aura aucune répercussion sur la durée du cursus universitaire de l’obtention du BAC jusqu’au Doctorat qui restera huit années.

Auteur :Bi Séhi Antoine MIAN, Ph.D.
Enseignant-Chercheur à l’ENS d’Abidjan, Spécialiste des TIC en éducation

http://www.connectionivoirienne.net/bi-sehi-antoine-mian-pour-comprendre-la-reforme-lmd

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