lundi 16 avril 2012

Inattendu : le nouveau baby boom des pays arabes

Si les années 1990 ont été marquées par une forte baisse de la natalité dans les pays du Maghreb, les taux sont repartis à la hausse, semble-t-il.

Sur le site de atlantico.fr , une interview de Philippe Fargues,  démographe spécialiste du monde arabe, publiée 16 avril 2012 en donne quelques explications.

D'après lui, en Tunisie, la baisse de fécondité s’est arrêtée il y a cinq ou six ans. Ces réalités sont parfaitement méconnues car les bases de données statistiques utilisées aux Nations unies ne sont pas à jour. Il faut attendre plusieurs années pour qu’elles prennent en compte des changements aussi récents. Les démographes ont pris connaissance, eux, de cette réalité grâce aux publications des statistiques des naissances des pays en question.

Jusque-là, les observateurs pensaient que la baisse, rapide, continuerait. Il y a eu un retard soudain dans l’âge du mariage des femmes de ces pays. Plusieurs raisons à cela : l’accès à l’éducation des femmes, la crise économique, le manque d’emploi et les immenses difficultés auxquelles les couples pour s’installer. Ces niveaux se sont stabilisés.

On n’explique pas encore très bien ce phénomène. On peut imaginer, tout simplement, que le monde arabe résiste aux normes établies dans les pays du nord, où les taux de fécondité se sont stabilisés à environ deux enfants par femme. On peut également imaginer qu’il y a une influence d’un certain nombre de difficultés économiques. On peut enfin imaginer un rôle de la part des islamistes.

Les pays arabes gardent tous une croissance démographique naturelle positive. En Tunisie, on a un taux non négligeable avec une population qui augmente de 1% par an.

Reste qu’il n’est pas évident de subvenir aux besoins des anciens. Si la main d’œuvre disponible est nombreuse, le travail, lui, ne l’est pas. C’est plutôt là que réside la difficulté à nourrir les personnes âgées. Nous avons sur ces régions des pays avec des taux de chômage à deux points et, notamment du côté des femmes, une vraie absence d’emplois disponibles. Cette configuration n’est pas favorable au contrat de génération d’un point de vue économique.

Est-ce que nos démographes et statisriciens confirment ces tendances ?

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