Le web est devenu participatif et de nouvelles pratiques de catégorisation de l’information émergent, fondées sur des communautés d’intérêt, des stratégies collectives d’indexation des ressources en ligne et de “produsage” caractérisé par la production collaborative de contenus par les usagers (A. Bruns). ...
Cet article étudie la nouvelle pratique de partage de connaissances sur le web qu’est le socialbookmarking dans le domaine de l’éducation et qui repose sur les ressources pédagogiques sont au cœur des métiers. Nous faisons une approche instrumentale des ressources numériques orientées pour l’action. ... En nous appuyant sur les théories de l’apprentissage du connectivisme de George Siemens, nous montrons que ces espaces de veille peuvent être des lieux privilégiés de «personnal knowledge management», et de développement de compétences professionnelles.
Les pratiques de socialbookmarking sont axées avant tout sur le partage de signets pointant sur des ressources en ligne. ...
L’idée visionnaire et ingénieuse d’Otlet trouve une issue soixante-dix ans plus tard avec l’arrivée du web participatif nommé « Web2.0 », en associant chaque usager à la capitalisation de ressources dans des bases communes sur des serveurs centraux d’Internet. Ces dernières peuvent être considérées comme de nouveaux «Mundaneum» numériques de la connaissance. En effet, le socialbookmarking qui permet de partager des signets, repose sur la capitalisation de ressources décrites et indexées avec des mots-clés choisis par les usagers. Contrairement au Mundaneum qui était un centre physique de documentation posant le problème de la diffusion et de l’accessibilité de l’information pour tous, le socialbookmarking, avec les possibilités du Web participatif, permet de développer de nouveaux «centres mondiaux de la connaissance» où chaque usager peut être associé sans être des spécialistes de la documentation. Avec l’aide des enseignants, des nuages de la connaissance peuvent se développer dans le domaine de l’éducation et se générer lors des activités de socialbookmarking à travers les mots clés. Ces espaces sont-ils des lieux qui peuvent nous apporter des bénéfices pour la professionnalisation des enseignants ?
Un changement de paradigme avec l’émergence d’un web participatif et ouvert
Avec l’arrivée du Web2.0, le web devient de plus en plus participatif et il peut favoriser le partage de la connaissance. Il peut être considéré comme un nouveau média favorisant la production de contenus numériques « auto-édictés » ou « user generated contents ». Il est caractérisé par l’émergence de paradigmes éditoriaux qui transforment radicalement les produits de contenu et d’information, tant dans leur production que dans leur mode de diffusion. Un autre système d’information prend place. L’utilisateur peut devenir auteur. Il peut passer du statut de récepteur à celui d’émetteur. Des changements profonds se profilent avec l’émergence de communautés d’utilisateurs (« les communautés médiatées ») qui, par le biais d’interactions peuvent générer des lieux d’intelligence collective. ...
Différents modèles éditoriaux de partage de ressources
Dans notre recherche, nous avons analysé différents projets de portail de ressources dans le domaine de l’éducation. Ces derniers nous ont montré des similitudes et des différences sur les modalités d’évaluation et le système de repérage des ressources, les uns faisant appel aux spécialistes de la documentation, d’autres faisant appel à des experts, ou tout simplement aux utilisateurs que sont les enseignants. ...
Les ressources au cœur du métier d’enseignant et de la gestion des connaissances
... Nous avons retenu la définition du dictionnaire « Littré » qui nous semble la moins ambiguë et la plus large possible. « Une ressource est ce qu’on emploie pour se tirer d’un embarras, pour vaincre des difficultés (moyens matériels ou autre) ». Cette définition ouverte nous a permis de dégager la place des ressources numériques pour les enseignants, qui les employant quotidiennement, peuvent « se tirer d’un embarras » en ayant accès à des contenus qui facilitent l’organisation des apprentissages, leurs mises en scène, en fonction des élèves et des programmes. Si les ressources sont au cœur du développement de compétences des enseignants, elles prennent leur sens et leur source dans un contexte d’usage, leur permettant de vaincre les difficultés relatives à la scénarisation et à la gestion des apprentissages. Elles sont au cœur du référentiel de compétences attendues des enseignants.
Dans son ouvrage, Philippe Perrenoud a développé dix compétences pour enseigner. Trois compétences nous ont semblé tout particulièrement intéressantes car les ressources peuvent y jouer un rôle fondamental : organiser et animer des situations d’apprentissage, gérer la progression des apprentissages, concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation. Dans toute situation éducative, l’enseignante ou l’enseignant doit organiser, gérer les apprentissages de ses élèves ce qui met en jeu des compétences didactiques et scientifiques (le contenu enseigné) des compétences pédagogiques (organisation de l’apprentissage) et ... Cela concerne tout particulièrement les enseignants quand ils doivent préparer leurs séquences pédagogiques, médiatiser leur enseignement, organiser les apprentissages, « gérer de l’incertitude ». ...
Les banques de ressources pédagogiques, dans les bases de socialbookmarking, sont autant d’aides potentielles à la préparation, l’organisation, la conduite ou l’évaluation de l’enseignement, dépassant la simple utilisation technique d’un manuel scolaire et faisant de l’enseignant un concepteur de scénarios pédagogiques. ...
Des ressources éducatives vues comme des instruments
... Lors de sa préparation de ses séquences pédagogiques, l’enseignant se retrouve dans son espace de travail personnel, et il sera amené ou non à intégrer des ressources qu’il va chercher dans sa base individuelle ou partagée, quand il le juge utile. ... Avec l’aide d’une base de ressources disponibles, l’enseignant pourra créer des situations d’apprentissage instrumentées avec un scénario d’apprentissage qui représente la description, effectuée a priori (prévue) ou a posteriori (constatée), du déroulement d’une situation d’apprentissage ou unité d’apprentissage visant l’appropriation d’un ensemble précis de connaissances, en précisant les rôles, les activités ainsi que les ressources de manipulation de connaissances, outils et services nécessaires à la mise en oeuvre des activités (Pernin, 2003). ...
Des écosystèmes professionnalisants ?
Les ressources pédagogiques se situent bien au cœur du métier des professionnels de la pédagogie que sont les enseignants et elles impliquent la mobilisation de compétences dans le cadre de l’exercice de leur métier, si on se réfère aux compétences « métier » définies par Perrenoud (1999) : organiser et animer des situations d’apprentissage, gérer la progression des apprentissages, concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation. ...
Le socialbookmarking, une porte ouverte pour l’intelligence collective
Les bases de ressources de socialbookmarking génèrent des propositions d’usages qui doivent être évaluées en fonction des sens et des significations qu’elles génèrent chez les enseignants, dans un « champ instrumental collectif ». Nous avons vu que ce que ce dernier représente un lieu potentiel de formation pour les praticiens du socialbookmarking. Nous avons vu qu’avec l’outil Diigo, nous pouvons nous retrouver à l’intérieur d’un méta-réseau, les partenaires communautaires étant reliés comme « amis », appelés à se visiter et à se questionner à travers des environnements interconnectés de travail via les forums et les commentaires autour des usages des ressources.
Le dispositif de socialbookmarking qui vise à archiver, mémoriser, partager des signets en groupes ou en communauté, peut être considéré comme un « dispositif processuel de la mémoire » fonctionnant sur le travail coopératif des usagers partageant leurs signets développant une mémoire collective. Mais ces bases de signets ne sont pas de simples « magasins » ou de « simples puits » à ressources et si on se réfère à la remarque de Pierre Lévy, l’enregistrement des données n’a pas de valeur en soi. Ce qui vaut, c’est « l’intelligence collective qui s’en nourrit », partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. L’intelligence collective peut s’actionner dans le socialbookmarking mais cela ne peut se faire sans tensions et des questions de recherche. ...
Nous avons pu découvrir comment les outils du web, peuvent apporter des changements sur nos façons de se former, d'apprendre dans l'action, de se documenter, nous apportant une nouvelle relation au savoir. Avec ces nouveaux outils du web2.0 du socialbookmarking, nous pouvons affirmer que nous avons là une clé pour le PKM (personnal Knowledge Management) pour l’éducation, prenant en compte la gestion des compétences, la formation, la mise en place de nouvelles modalités de travail, brouillant la frontière entre le temps institutionnel, professionnel et le temps personnel. Si les autodidactes que nous avons interwiewés sont passionnés par les pratiques de socialbookmarking, convaincus de leurs potentialités, la formation de l'ensemble des acteurs ne peut être oubliée ou mise au placard. Cette dernière peut être prévue "dans l'action » et reposer sur la démarche du « design thinking » de Stanford qui s'appuie sur une approche globale des problèmes : comment choisir, intégrer des ressources numériques dans des parcours d'apprentissage, comment tirer des bénéfices des « reuse objects » ou des OER (Open Educational Ressources) au niveau des apprentissages, comment développer des écosystèmes éducatifs autour des OER ? Quelle sera la place de l'institution dans les dispositifs de production et de partage de ressources ? Quelle sera la place de l'enseignant ? Quel sera le dispositif éditorial à développer ? Avec quel modèle économique et juridique ? Des licences comme les creative commons pourraient-elles être adoptées ?
La question de l’intégration du socialbookmarking dans les organisations et les institutions reste posée. ... La formation informelle a toute sa place dans les systèmes éducatifs comme nous le montre le rapport de l’OCDE du 01 Avril 2010. Il reste encore à convaincre une partie des « non-avertis » d’utiliser ces outils de socialbookmarking leur donnant la possibilité de devenir des constructeurs de la connaissance. Le socialbookmarking atténue la frontière entre les « amateurs » et les « experts ». Dans un groupe d'intérêt, chacun est légitime pour apporter des ressources. Ces dernières sont acceptées tant qu'elles répondent aux besoins. Cela relativise largement la position d'autorité que s'arrogent les experts. Enfin, le socialbookmarking développe le PKM des enseignants : votre bibliothèque de liens ne ressemble pas à la mienne, même si nous appartenons au même groupe. Cette personnalisation est très importante de nos jours, car nous voulons avoir la maîtrise de nos parcours de formation. Et du coup, l'apprentissage étant personnalisé, basé sur des ressources que l'apprenant a lui-même choisies pour vaincre les « lacunes cognitives » liées à la gestion des apprentissages, devient efficace. ...
Cet article résume en partie, les travaux de thèse en sciences de l’information et de la communication de Michèle Drechsler, docteur en sciences de l'information de la communication. soutenue le 13 Novembre 2009 ainsi que son travail d’auteur pour la conception et le développement d’une base collaborative de ressources pour l’ENT-Libre Iconito en direction des écoles primaires (2006).
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Cet article étudie la nouvelle pratique de partage de connaissances sur le web qu’est le socialbookmarking dans le domaine de l’éducation et qui repose sur les ressources pédagogiques sont au cœur des métiers. Nous faisons une approche instrumentale des ressources numériques orientées pour l’action. ... En nous appuyant sur les théories de l’apprentissage du connectivisme de George Siemens, nous montrons que ces espaces de veille peuvent être des lieux privilégiés de «personnal knowledge management», et de développement de compétences professionnelles.
Les pratiques de socialbookmarking sont axées avant tout sur le partage de signets pointant sur des ressources en ligne. ...
L’idée visionnaire et ingénieuse d’Otlet trouve une issue soixante-dix ans plus tard avec l’arrivée du web participatif nommé « Web2.0 », en associant chaque usager à la capitalisation de ressources dans des bases communes sur des serveurs centraux d’Internet. Ces dernières peuvent être considérées comme de nouveaux «Mundaneum» numériques de la connaissance. En effet, le socialbookmarking qui permet de partager des signets, repose sur la capitalisation de ressources décrites et indexées avec des mots-clés choisis par les usagers. Contrairement au Mundaneum qui était un centre physique de documentation posant le problème de la diffusion et de l’accessibilité de l’information pour tous, le socialbookmarking, avec les possibilités du Web participatif, permet de développer de nouveaux «centres mondiaux de la connaissance» où chaque usager peut être associé sans être des spécialistes de la documentation. Avec l’aide des enseignants, des nuages de la connaissance peuvent se développer dans le domaine de l’éducation et se générer lors des activités de socialbookmarking à travers les mots clés. Ces espaces sont-ils des lieux qui peuvent nous apporter des bénéfices pour la professionnalisation des enseignants ?
Un changement de paradigme avec l’émergence d’un web participatif et ouvert
Avec l’arrivée du Web2.0, le web devient de plus en plus participatif et il peut favoriser le partage de la connaissance. Il peut être considéré comme un nouveau média favorisant la production de contenus numériques « auto-édictés » ou « user generated contents ». Il est caractérisé par l’émergence de paradigmes éditoriaux qui transforment radicalement les produits de contenu et d’information, tant dans leur production que dans leur mode de diffusion. Un autre système d’information prend place. L’utilisateur peut devenir auteur. Il peut passer du statut de récepteur à celui d’émetteur. Des changements profonds se profilent avec l’émergence de communautés d’utilisateurs (« les communautés médiatées ») qui, par le biais d’interactions peuvent générer des lieux d’intelligence collective. ...
Différents modèles éditoriaux de partage de ressources
Dans notre recherche, nous avons analysé différents projets de portail de ressources dans le domaine de l’éducation. Ces derniers nous ont montré des similitudes et des différences sur les modalités d’évaluation et le système de repérage des ressources, les uns faisant appel aux spécialistes de la documentation, d’autres faisant appel à des experts, ou tout simplement aux utilisateurs que sont les enseignants. ...
Les ressources au cœur du métier d’enseignant et de la gestion des connaissances
... Nous avons retenu la définition du dictionnaire « Littré » qui nous semble la moins ambiguë et la plus large possible. « Une ressource est ce qu’on emploie pour se tirer d’un embarras, pour vaincre des difficultés (moyens matériels ou autre) ». Cette définition ouverte nous a permis de dégager la place des ressources numériques pour les enseignants, qui les employant quotidiennement, peuvent « se tirer d’un embarras » en ayant accès à des contenus qui facilitent l’organisation des apprentissages, leurs mises en scène, en fonction des élèves et des programmes. Si les ressources sont au cœur du développement de compétences des enseignants, elles prennent leur sens et leur source dans un contexte d’usage, leur permettant de vaincre les difficultés relatives à la scénarisation et à la gestion des apprentissages. Elles sont au cœur du référentiel de compétences attendues des enseignants.
Dans son ouvrage, Philippe Perrenoud a développé dix compétences pour enseigner. Trois compétences nous ont semblé tout particulièrement intéressantes car les ressources peuvent y jouer un rôle fondamental : organiser et animer des situations d’apprentissage, gérer la progression des apprentissages, concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation. Dans toute situation éducative, l’enseignante ou l’enseignant doit organiser, gérer les apprentissages de ses élèves ce qui met en jeu des compétences didactiques et scientifiques (le contenu enseigné) des compétences pédagogiques (organisation de l’apprentissage) et ... Cela concerne tout particulièrement les enseignants quand ils doivent préparer leurs séquences pédagogiques, médiatiser leur enseignement, organiser les apprentissages, « gérer de l’incertitude ». ...
Les banques de ressources pédagogiques, dans les bases de socialbookmarking, sont autant d’aides potentielles à la préparation, l’organisation, la conduite ou l’évaluation de l’enseignement, dépassant la simple utilisation technique d’un manuel scolaire et faisant de l’enseignant un concepteur de scénarios pédagogiques. ...
Des ressources éducatives vues comme des instruments
... Lors de sa préparation de ses séquences pédagogiques, l’enseignant se retrouve dans son espace de travail personnel, et il sera amené ou non à intégrer des ressources qu’il va chercher dans sa base individuelle ou partagée, quand il le juge utile. ... Avec l’aide d’une base de ressources disponibles, l’enseignant pourra créer des situations d’apprentissage instrumentées avec un scénario d’apprentissage qui représente la description, effectuée a priori (prévue) ou a posteriori (constatée), du déroulement d’une situation d’apprentissage ou unité d’apprentissage visant l’appropriation d’un ensemble précis de connaissances, en précisant les rôles, les activités ainsi que les ressources de manipulation de connaissances, outils et services nécessaires à la mise en oeuvre des activités (Pernin, 2003). ...
Des écosystèmes professionnalisants ?
Les ressources pédagogiques se situent bien au cœur du métier des professionnels de la pédagogie que sont les enseignants et elles impliquent la mobilisation de compétences dans le cadre de l’exercice de leur métier, si on se réfère aux compétences « métier » définies par Perrenoud (1999) : organiser et animer des situations d’apprentissage, gérer la progression des apprentissages, concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation. ...
Le socialbookmarking, une porte ouverte pour l’intelligence collective
Les bases de ressources de socialbookmarking génèrent des propositions d’usages qui doivent être évaluées en fonction des sens et des significations qu’elles génèrent chez les enseignants, dans un « champ instrumental collectif ». Nous avons vu que ce que ce dernier représente un lieu potentiel de formation pour les praticiens du socialbookmarking. Nous avons vu qu’avec l’outil Diigo, nous pouvons nous retrouver à l’intérieur d’un méta-réseau, les partenaires communautaires étant reliés comme « amis », appelés à se visiter et à se questionner à travers des environnements interconnectés de travail via les forums et les commentaires autour des usages des ressources.
Le dispositif de socialbookmarking qui vise à archiver, mémoriser, partager des signets en groupes ou en communauté, peut être considéré comme un « dispositif processuel de la mémoire » fonctionnant sur le travail coopératif des usagers partageant leurs signets développant une mémoire collective. Mais ces bases de signets ne sont pas de simples « magasins » ou de « simples puits » à ressources et si on se réfère à la remarque de Pierre Lévy, l’enregistrement des données n’a pas de valeur en soi. Ce qui vaut, c’est « l’intelligence collective qui s’en nourrit », partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. L’intelligence collective peut s’actionner dans le socialbookmarking mais cela ne peut se faire sans tensions et des questions de recherche. ...
Nous avons pu découvrir comment les outils du web, peuvent apporter des changements sur nos façons de se former, d'apprendre dans l'action, de se documenter, nous apportant une nouvelle relation au savoir. Avec ces nouveaux outils du web2.0 du socialbookmarking, nous pouvons affirmer que nous avons là une clé pour le PKM (personnal Knowledge Management) pour l’éducation, prenant en compte la gestion des compétences, la formation, la mise en place de nouvelles modalités de travail, brouillant la frontière entre le temps institutionnel, professionnel et le temps personnel. Si les autodidactes que nous avons interwiewés sont passionnés par les pratiques de socialbookmarking, convaincus de leurs potentialités, la formation de l'ensemble des acteurs ne peut être oubliée ou mise au placard. Cette dernière peut être prévue "dans l'action » et reposer sur la démarche du « design thinking » de Stanford qui s'appuie sur une approche globale des problèmes : comment choisir, intégrer des ressources numériques dans des parcours d'apprentissage, comment tirer des bénéfices des « reuse objects » ou des OER (Open Educational Ressources) au niveau des apprentissages, comment développer des écosystèmes éducatifs autour des OER ? Quelle sera la place de l'institution dans les dispositifs de production et de partage de ressources ? Quelle sera la place de l'enseignant ? Quel sera le dispositif éditorial à développer ? Avec quel modèle économique et juridique ? Des licences comme les creative commons pourraient-elles être adoptées ?
La question de l’intégration du socialbookmarking dans les organisations et les institutions reste posée. ... La formation informelle a toute sa place dans les systèmes éducatifs comme nous le montre le rapport de l’OCDE du 01 Avril 2010. Il reste encore à convaincre une partie des « non-avertis » d’utiliser ces outils de socialbookmarking leur donnant la possibilité de devenir des constructeurs de la connaissance. Le socialbookmarking atténue la frontière entre les « amateurs » et les « experts ». Dans un groupe d'intérêt, chacun est légitime pour apporter des ressources. Ces dernières sont acceptées tant qu'elles répondent aux besoins. Cela relativise largement la position d'autorité que s'arrogent les experts. Enfin, le socialbookmarking développe le PKM des enseignants : votre bibliothèque de liens ne ressemble pas à la mienne, même si nous appartenons au même groupe. Cette personnalisation est très importante de nos jours, car nous voulons avoir la maîtrise de nos parcours de formation. Et du coup, l'apprentissage étant personnalisé, basé sur des ressources que l'apprenant a lui-même choisies pour vaincre les « lacunes cognitives » liées à la gestion des apprentissages, devient efficace. ...
Cet article résume en partie, les travaux de thèse en sciences de l’information et de la communication de Michèle Drechsler, docteur en sciences de l'information de la communication. soutenue le 13 Novembre 2009 ainsi que son travail d’auteur pour la conception et le développement d’une base collaborative de ressources pour l’ENT-Libre Iconito en direction des écoles primaires (2006).
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