Un excellent texte du physicien Jean-Marc Lévy-Leblond qui, en quelques arguments, montre le caractère anti-scientifique des politiques publiques de l'innovation inspirées par l'économie du savoir.
Voici le début:
L’identification, courante aujourd’hui, entre recherche (scientifique) et innovation (industrielle) est à la fois douteuse et dangereuse.
Douteuse, car seule trouve des applications techniques une part des avancées scientifiques, tout à la fois assez faible et imprévisible.
Dangereuse, car cette conception porte à privilégier les recherches les plus prometteuses de résultats à court terme, évidemment les moins novatrices. Il en résulte que les moyens matériels se concentrent sur les domaines apparemment riches d’applications potentielles immédiates (biotechnologies, par exemple) et tendent à stagner, voire à régresser, dans les domaines des recherches spéculatives apparemment moins prometteuses.
La puissance publique tend ainsi à prendre sur elle les investissements, parfois risqués en matière de recherches appliquées, dont le secteur privé tirera les bénéfices (c’est le cas dans les domaines de l’énergie, de la pharmacologie, etc.).
Dans la perspective même du développement industriel, c’est une politique à courte vue puisqu’elle obère la possibilité de découvertes utiles radicalement neuves à moyen terme. Et surtout, une telle conception enferme la connaissance scientifique dans un rôle instrumental et subordonné, au détriment de sa valeur intellectuelle et culturelle dont s’enorgueillissent pourtant nos sociétés.
Pour lire le reste des arguments, ainsi que les propositions concrètes de l'auteur: Levy-Leblond
Dans le même numéro de la revue Alliages (2007), il faut aussi lire ce texte de Jacques Testart, le président de la Fondation sciences citoyennes: "La recherche confisquée par l'innovation marchande".
Voici le début:
L’identification, courante aujourd’hui, entre recherche (scientifique) et innovation (industrielle) est à la fois douteuse et dangereuse.
Douteuse, car seule trouve des applications techniques une part des avancées scientifiques, tout à la fois assez faible et imprévisible.
Dangereuse, car cette conception porte à privilégier les recherches les plus prometteuses de résultats à court terme, évidemment les moins novatrices. Il en résulte que les moyens matériels se concentrent sur les domaines apparemment riches d’applications potentielles immédiates (biotechnologies, par exemple) et tendent à stagner, voire à régresser, dans les domaines des recherches spéculatives apparemment moins prometteuses.
La puissance publique tend ainsi à prendre sur elle les investissements, parfois risqués en matière de recherches appliquées, dont le secteur privé tirera les bénéfices (c’est le cas dans les domaines de l’énergie, de la pharmacologie, etc.).
Dans la perspective même du développement industriel, c’est une politique à courte vue puisqu’elle obère la possibilité de découvertes utiles radicalement neuves à moyen terme. Et surtout, une telle conception enferme la connaissance scientifique dans un rôle instrumental et subordonné, au détriment de sa valeur intellectuelle et culturelle dont s’enorgueillissent pourtant nos sociétés.
Pour lire le reste des arguments, ainsi que les propositions concrètes de l'auteur: Levy-Leblond
Dans le même numéro de la revue Alliages (2007), il faut aussi lire ce texte de Jacques Testart, le président de la Fondation sciences citoyennes: "La recherche confisquée par l'innovation marchande".
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